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Quand Gilles de Rais rencontre Jeanne d'Arc, il n'est qu'un seigneur de province sans ambition, ni grande intelligence. « Il a immédiatement reconnu en elle tout ce qu'il aime, tout ce qu'il attend depuis toujours : un jeune garçon, un compagnon d'armes et de jeu, et en même temps une femme, et de surcroît une sainte nimbée de lumière. » (p. 11) Gilles met son bras et son courage au courage de la Pucelle et la mort tourmentée de celle-ci le transforme. Après trois ans de retraite dans ses domaines, terré comme une bête, il est devenu un monstre sanguinaire qui dévore et supplicie des enfants. « C'est si émouvant, un enfant qui souffre ! C'est si beau un petit corps ensanglanté, soulevé par les soupirs et les râles de l'agonie. » (p. 48) Effrayé par ce qu'il est devenu, il demande de l'aide à son confesseur, l'abbé Blanchet. En Toscane, l'abbé rencontre François Prélat, alchimiste persuadé de pouvoir sauver l'âme de Gilles grâce au feu. Hélas, le destin de l'ogre de Tiffauges est déjà tracé et sa légende est en marche.

Michel Tournier fait parler les silences de l'Histoire et tente de comprendre comment le compagnon de la pure Jeanne a pu devenir ce monstre de cruauté. La rencontre entre la pucelle et la bête est pétrie de contradictions, mais également d'évidences: ces deux-là étaient faits pour se connaître et se reconnaître et c'est peut-être la sainte qui a donné naissance au monstre.

En 1970, Michel Tournier écrivait le roi des Aulnes : Abel Tiffauges y était un descendant direct de Gilles de Rais. Cette figure marque la mythologie de l'auteur. En 1983, en écrivant Gilles et Jeanne, il comble les blancs d'une histoire qui a nourri tant de contes et de légendes. Je ne me lasse pas du style de Michel Tournier, à la fois érudit et poétique.
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Gilles et Jeanne.
Autrement dit, l'ogre et la sainte.

Voilà un couple de compagnons d'armes bien étrange et fort mal assorti qui remue bien des interrogations. Qu'est-ce qui pouvait bien lier ces deux-là ? Qu'est-ce qui a poussé Gilles de Rais à se faire monstre après la mort de Jeanne ?

Michel Tournier nous offre sa version des faits...

J'avoue que la lecture de cet ouvrage m'a plutôt désarçonnée. Ce livre n'est pas un essai historique mais ne ressemble guère non plus à un roman... Michel Tournier cherche avant tout à appréhender le personnage de Gilles de Rais à travers une réflexion sur le bien et le mal.
L'auteur invoque une sort de revanche mystique qui aurait incité Gilles de Rais à s'attribuer tous les maux reprochés à Jeanne la Pucelle lors de sa condamnation : " menteuse, pernicieuse, ..., cruelle, dissolue, invocatrice des diables, apostate, schismatique, hérétique" .

Tout devient alors symbolique jusqu'à l'horreur même.

Le point de vue de Michel Tournier est certes fort intéressant mais je suis ressortie de ce livre avec une sensation de malaise. Je crois qu'il me faudrait lire d'autres biographies de celui qui fut le légendaire Barbe bleue pour que je puisse me faire une réelle opinion sur ce personnage.
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Une lecture intéressante mais un brin décevante. Michel Tournier nous raconte l'histoire de Jeanne d'Arc et de Gilles de Rais en comblant les blancs entre les faits historiques bien réels. Gilles de Rais, fait maréchal de France suite à la levée du siège d'Orléans, fut condamné pour viols et assassinats d'enfants une dizaine d'année plus tard. Michel Tournier ne pouvait qu'être fasciné par un tel personnage, prototype dans l'imaginaire populaire de Barbe-Bleue et des ogres des contes. Il imagine que Gilles de Rais, fasciné par la sainteté et la pureté de Jeanne, perd à la mort de celle-ci toute raison de vivre et se transforme en un monstre absolu. Pourquoi pas ! En tout cas cette idée est bien dans la lignée du Roi des Aulnes ! Ce qui m'a gênée, c'est l'écriture, volontairement factuelle pour les faits historiques et plus romancée pour les spéculations, mais sans que jamais je ne retrouve ce que j'aime d'habitude chez cet auteur, l'ampleur, la richesse et l'exubérance de sa plume, parfois proche du réalisme magique. Bref, une impression finale assez mitigée !
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Compagnon de Jeanne d'Arc.

Gilles de Rais a été l'un des compagnons de Jeanne d'Arc. Mais il est resté dans l'histoire pour sa monstruosité. Et si cette dernière était due à l'influence de Jeanne d'Arc ?

Je ressors mitigée de cette lecture. le roman est bien trop bref pour permettre un bon développement de l'histoire. Michel Tournier essaye de convaincre le lecteur que les horreurs commises par Gilles de Rais seraient dues à sa fréquentation de Jeanne d'Arc.

Je ne suis pas convaincue par cette thèse. Déjà les sources historiques sont insuffisantes pour la prouver ou non. de plus le raisonnement de l'auteur m'a semblé trop simpliste. Gilles de Rais aurait toute sa vie tenté de retrouver une "image" de Jeanne d'Arc.

Bref, un roman que j'oublierai vite.
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Nous sommes à Chinon. Le 25 février 1429. Une jeune fille, Jeanne, de Domrémy, est venue chercher Charles, le Dauphin, pour bouter les Anglais hors de du pays. Les débuts militaires de Jeanne sont autant de succès : aidée de Gilles de Rais, son compagnon d’armes, elle libère Orléans. Elle écrase l’ennemi à Patay. Plusieurs villes se rallient au Dauphin. Le 17 juillet 1429, il est sacré roi de France (Charles VII) en la cathédrale Notre-Dame-de-Reims.

Gilles et Jeanne sont alors inséparables. Inséparables jusqu’à ce que Jeanne soit blessée devant Paris. Vient Compiègne… Jeanne est capturée. Elle mourra sur le bûcher, à Rouen, le 30 mai 1431…Après avoir crié trois fois Jésus, en présence de Gilles de Rais.
Il se retirera sur ses terres, et quand il réapparaît trois ans plus tard, il est méconnaissable. Il va découvrir le mal absolu et construire sa légende, celle de Barbe Bleue, celle de l'Ogre de Tiffauges, voleur, violeur et assassin d'enfants…

Il sera arrêté après avoir tenté d'étrangler un prêtre et devra répondre « de la triple inculpation de sorcellerie, sodomie et assassinat ». Condamné, le Seigneur de Tiffauges périra dans les flammes, et tel Jeanne criant trois fois Jésus, il criera trois fois Jeanne au moment où les flammes l’atteindront.


En décrivant les destins croisés de ces deux personnages mythiques, Michel Tournier fait cohabiter la sainteté et la monstruosité. On se pose évidemment la question, maintes fois répétée : comment Jeanne, la sainte, a-t-elle pu s’accoquiner avec un monstre tel que Gilles de Rais.
Il faut tout l’art de Michel Tournier pour nous apporter une réponse, certes très teintée Tournier, dans l’inversion maléfique qui lui est chère, mais c’est ce Tournier là, original, iconoclaste et parfois un peu déviant qui me touche.
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Un petit livre qui se lit vite, plutôt avec plaisir, mais qui m'a laissée sur ma faim...

Gilles rencontre Jeanne d'Arc à la cour du roi. Il la suit dans ses batailles pour bouter les Anglais hors de France, et développe pour elle un attachement quasi-religieux. Quand elle est capturée, il ne parvient pas à la sauver du bûcher et perd sa raison de vivre. Après 3 ans de réclusion, il commence à faire le mal autour de lui. Son confesseur s'inquiète et part en Italie chercher un remède. Il en revient avec un jeune mystique un peu alchimiste, qui encourage les mauvais penchants de Gilles. Dès lors, Gille vole, tue et viole jusqu'à sa mort.

Voilà tout ce dont je me souviens, guère plus que de mes cours d'hisoire donc, alors que j'ai lu ce livre il y a 1 mois.
En fait, le livre présente juste des faits, certains d'ailleurs simplement évoqués ou suggérés, sans donner d'épaisseur à ses personnages ni nous donner les clés pour comprendre. Alors que le thème de Gilles de Rai, second de Jeanne d'Arc avant de devenir un monstrueux assassin d'enfants semblait prometteur.
En un mot, petite déception, car la lecture était agréable mais j'espérais plus.
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Chinon - 25 février 1429. Jeanne, de Domrémy, est venue rencontrer Charles, le Dauphin, et veut le convaincre de lutter pour vaincre les Anglais qui contrôlent une grande partie du pays. C'est là qu'elle rencontre Gilles de Rais, un simple seigneur de province, qui ne traine pas encore sa réputation sulfureuse. Après avoir prouvé sa foi et sa pureté, Jeanne prend les armes et ses débuts militaires sont tous des succès : Orléans, Patay, … plusieurs villes se rallient au Dauphin qui est sacré roi le 17 juillet 1429 à Reims.
Jeanne sait qu'il ne lui reste qu'un an à vivre et veut aller vite : à Paris elle s'entête et est blessée puis est capturée par les Anglais et mourra sur le bûcher, à Rouen, le 30 mai 1431…Gilles de Rais assiste à son supplice et en est profondément marqué.
Lorsqu'il ressort de son château après trois ans d'isolement, il est méconnaissable. A-t-il rejeté Dieu et choisi le diable ? Il construit sa légende : il viole, enlève et assassine des enfants, …
Il est enfin arrêté et doit répondre « de la triple inculpation de sorcellerie, sodomie et assassinat ». Condamné, il subira le même sort que Jeanne, étrange parallèle entre deux destins qui semblaient si diamétralement opposés.
Un récit hagiographique donc de Sainte Jeanne d'Arc qui nous emmène dans le Moyen-Age où la religion était intrinsèquement liée à la superstition, où la frontière entre les croyances et la folie était mince.
Ce n'est pas l'attrait de la nouveauté qui m'a plu dans ce livre mais plutôt la poésie et l'élégance du style de Michel Fournier.
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Gilles (de Rais) et Jeanne (D'arc) est non pas l'Histoire de Gilles de Rais, mais plutôt une des histoires de ce personnages historique. En effet, Michel Tournier utilise les vides historiques afin de forger sa propre théorie sur le monstre qui aurait inspiré le personnage de Barbe Bleue.
Gilles de Rais a été le compagnon d'armes de Jeanne d'Arc, et après sa mise à mort sur le bûcher en 1431, il serait devenu un être abject, violant plusieurs jeunes enfants (principalement des garçons) et les assassinant.
Et si Gilles était devenu comme ça à cause de Jeanne d'Arc, à cause de l'amour incommensurable qu'il lui portait? C'est de ce postulat que part Michel Tournier pour donner un peu de sens aux massacres perpétrés par le seigneur Gilles de Rais.

Avant d'attaquer ma courte lecture, j'ai relu un peu les faits historiques sur Gilles et Jeanne. Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est que rien n'est déformé ou transformé. L'auteur romance sur la relation des deux personnages et sur les causes du comportement monstrueux de Gilles de Rais, mais les faits historiques relatés ont bien eu lieu.
Chose étrange, et sans le faire exprès, le jour où j'ai finis ma lecture, j'étais du côté de Machecoul, ville où se tenait/tient le château du sieur Gilles.
Une belle lecture qui permet d'avoir une explication (même si ce n'est que pure spéculation de la part de Tournier) sur ce personnage légendaire.

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Ce récit nous plonge dans l'univers mystique du Moyen Age.
Notre époque en est tellement éloignée que je me contente de sonder, d'imaginer.
Le propre des mythes est de donner à penser et aussi d'alimenter notre imagination ; on n'en épuise jamais le sens.
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Un petit livre qui m'a beaucoup plu.



Gilles de Rais et Jeanne d'Arc, deux personnages qui ont l'air si différents. Et pourtant.

Dans ce petit roman historique, l'auteur montre comment le destin de Jeanne d'Arc aurait pu conduire Gilles de Rais vers le monstre que l'on connait.

J'avoue que j'ai complètement adhéré à l'idée. Les parallèles sont très bien conçus avec toutes les idées intelligentes qui vont avec.



Pourtant, j'ai du un peu de mal en début de lecture. En effet, j'avais un peu de mal à retrouver le personnage de Gilles de Rais. D'ailleurs, à ce moment-là, je m'étais interrogé sur la vision que Tournier avait pu obtenir de ces recherches sur le Seigneur de Rais et la mienne. En effet, sans être une spécialiste du personnage, les informations à son sujet ont beaucoup évolué depuis l'écriture du livre. La nouvelle biographie de Cazacu apportait une vision nouvelle. du coup, sans que celle de Tournier soit « mauvaise », peut-être était-elle celle de son époque (lié aux connaissances disponibles). Et moi, la mienne… Bref, paragraphe de digression assez intéressant…



Bref, un court récit qui m'a beaucoup plus. Je ne peux que le recommander à celles et ceux qui aiment le sujet ou qui souhaiteraient découvrir en douceur cet auteur.
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