Voilà jusqu'où nous a conduits le nouveau roman : à la négation de ce qui constitue l'intérêt d'un roman. C'est l'histoire d'un type qui part à Berlin pour écrire mais qui n'y parvient pas (ça sent l'autobiographie...). Il se lève de son bureau, boit un café, fait un tour dans un parc, va à la piscine, serre la main d'une vague connaissance, retourne à son bureau, reprend un café, etc. Pas de personnages (à part ce triste sire), pas d'intrigues, pas de dialogues. Si encore ce
monsieur en panne d'écriture avait des choses à nous dire, s'il avait à nous présenter une réflexion sur l'existence, sur le sens de la vie, sur l'absurdité de nos actions ou de nos relations, on l'écouterait volontiers. Mais rien, il n'a strictement rien à dire. On s'ennuie jusqu'à la dernière page.