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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre au programme de la prochaine réunion du café littéraire auquel je participe dans ma commune.
J'imaginais, compte tenu du titre, que j'allais devoir lire un essai dans le style "avantages et inconvénients de la télévision".

Quelle bonne surprise en découvrant qu'il s'agissait d'un roman, certes minimaliste, dans la lignée du mouvement littéraire le nouveau roman, avec en plus une dimension humoristique.

Le narrateur est historien d'art. En 1995 il prend une année sabbatique pour rédiger un essai sur Titien ou le Titien. Installé à Berlin avec sa famille, il se retrouve seul pendant un mois d'été, Delon, son épouse, étant partie en vacances en Italie avec leur petit garçon.

Après avoir regardé à la télévision l'arrivée du tour de France sur les Champs Élysées, il décide d'éteindre définitivement sa télévision.

Alors qu'il est censé travailler sur son essai il va passer ses journées à procrastiner. Il se trouve mille et une occupations qu'il nous raconte par le menu comme ses repas, sa toilette et son habillement,ses promenades,la pinacothèque, la piscine, le nettoyage des vitres, l'arrosage des plantes,etc.
Même s'il lui arrive de réfléchir à son essai, la télévision reste omniprésente non seulement dans sa tête mais aussi dans ses yeux tournés vers les fenêtres des immeubles éclairés par les écrans de télévision.

Ce bref roman pourrait paraître sans intérêt, mais le style ironique et drôle de l'auteur divertit et réjouit le lecteur/lectrice.


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Aux premières pages de ce livre, je trouvais le sujet intéressant: notre héros se décide à arrêter de regarder la télévision, comme ça, sans crier gare, d'un seul coup. Puis, ce sujet sur la télévision s'estompe pour laisser place à d'autres activités anodines mais qui prennent, sous la plume de Jean-Philippe Toussaint des allures d'un vaudeville bien écrit et rondement mené. Qu'est ce que je me suis régalé à la lecture de ce livre. Et quand je pense que notre héros a éteint sa télévision pour avancer dans un ouvrage qu'il a décidé de mener à terme mais dont il aura finalement peine à en voir le bout. Comme quoi, la télévision, elle nous empêche de vivre des aventures, bien réelles celles-là mais qui rendent notre quotidien bien plus amusant.
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Suite scènes-sketches de vie quotidienne plutôt amusantes, plutôt légères la plupart du temps avec cette écriture à la première personne qui provoque nécessairement un faisceau de projections sur le personnage principal. Reconnaissons-le souvent énervant, par sa nonchalance, et sa chance. La télévision n'est pas si centrale que ça, elle permet par contraste de considérer la vie, oui avec tous ses sens.
Le coté énervant du bonhomme est compensé par l'humour qui perle dans nombre des situations décrites.
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Lorsque j'avais lu, avec suprême délectation, La Salle de bain de J-Ph. Toussaint, je m'étais aperçu que, au-delà d'un procédé stylistique très original, la narration à la première personne constituait au fond la représentation de l'état psychique de la dépression – une excellente représentation.

Dans ce roman, percevoir une intention similaire a été plus évident : l'état psychique représenté est cette fois l'aboulie, le manque de résolution d'un chercheur universitaire face à son travail – une recherche à mon goût très alléchante sur l'art et le politique à l'époque du Titien et de Charles Quint. Serait-il nécessaire d'ajouter ici combien l'identification à la condition du narrateur est aisée pour quiconque ait exercé un travail semblable dans sa vie… ?

La télévision donc, c'est la résolution du protagoniste d'arrêter de la regarder, faite à la fois de moralisme attendu et de pusillanimité dans sa manière de s'y conformer, qui constitue le principal emblème de sa conduite dominée par les prétextes qu'il trouve pour justifier son inactivité. de surcroît la télévision, comme objet physique d'émission de sons et d'images, représente aussi la principale occasion de savourer les descriptions de Toussaint, si particulières, précises, menues, matérielles, très Nouveau Roman en somme – particulièrement la première, toute en syntaxe nominale, qui s'étend en une seule phrase de la moitié de la p. 22 jusqu'au début de la p. 25.

De ces descriptions tout aussi réussies, il y en a d'autres, qui situent facilement le lecteur dans le Berlin estival [un] où le narrateur passe son temps entre parcs, piscines et la pinacothèque de Dahlem, éloigné de sa famille [deux], et négligeant allégrement les plantes [trois] dont les Drecher, ses voisins partis en vacances, lui ont confié les soins – les trois autres pôles descriptifs.
En contrepartie, les moments d'action sont rares, mais ne manquent pas d'une extraordinaire cocasserie : je pense en particulier à la scène au parc du Halensee où le héros, dans son plus simple appareil, fait la rencontre de Hans Heinrich Melchelius, son directeur de recherche et octroyeur de bourse d'étude, ainsi qu'à celle, chez les Drecher, où il s'évade des toilettes pour atteindre la cuisine et extraire du réfrigérateur la fougère qu'il y avait placée.
En fait, l'humour est omniprésent dans le roman, à la fois dans l'auto-ironie de la situation du narrateur, dans l'hypertrophie descriptive, tout comme dans les quelques actions. Il culmine dans la chute du roman : trois téléviseurs en simultané ! Quelque chose me pousse à choisir un fragment du premier cas d'espèce :

« […] il y avait plutôt lieu de se réjouir, dans le fond, que, depuis bientôt trois semaines, par scrupules exagérés et souci d'exigence perfectionniste, je m'étais ainsi contenté de me disposer en permanence à écrire, sans jamais céder à la paresse de m'y mettre. » (p. 115)
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Un roman, bien original par le sujet abordé. Un homme, le narrateur,pour écrire un exposé sur le peintre Titien, décide d'arrêter de regarder la télévision pour avoir plus de temps pour écrire. Les distractions ne manqueront pas. La piscine, les ballades le long du lac, les plantes des voisins qu'il faut arroser, les méditations devant la télévision éteinte .Beaucoup d'humour, de bonnes descriptions des gens. Mais finalement après avoir lu ce roman, je me suis posé la question de ce que l'auteur a voulu nous raconter.
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Ce court roman met en scène un professeur qui prend un congé sabbatique en vue d'écrire une étude sur Titien. Seul durant la période estivale, il décrit quelques-uns des événements et occupations qui ponctuent cette période initialement dédiée au travail. Et en filigrane, il décrit son rapport à la télévision, et notamment sa décision d'arrêter de la regarder. Bien que la trame ne soit pas spécialement accrocheuse, j'ai été entrainé agréablement et sûrement dans cette lecture que j'ai trouvée pleine d'humour, très fine et bien écrite. L'observation réaliste de notre rapport à la télévision, de la place qu'elle prend dans nos vies et des conséquences inéluctables qui en découlent n'ont pas été une révélation, mais un rappel que j'ai trouvé judicieux et d'utilité publique...
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Le titre, comme le propos - m'y retrouvant en partie - ont soulevé chez moi une certaine attente, qui s'est avérée bientôt décevante. Ceci n'est pas un essai sur la télévision, mais un récit picaresque sur les déboires d'un chercheur à Berlin, qui cesse de voir la télé, symptôme plus global d'une procrastination permanente. A l'image de son héros, le roman reprend quelques unes des critiques intello classiques, parfois faciles, contre la télévision (zapping, programmation, froideur), mais c'est surtout un prétexte à une divagation sur des moments de vie. On aurait pu ainsi attendre un surcroît de vitalité, un gain en intensité, il n'en est rien et on reste condamné aux miettes et aux fragments de vie, signe d'un mal plus grand, mais obscur, traité sur le mode de la dérision. le va et vient avec le sujet-titre est assez régulier, sans qu'on puisse établir de liens nets entre les intrigues distendues, mais somme toute assez banales, de la vie de couple, de voisin, d'amis ou d'artistes. Berlin est bien survolée, en toile de fonds, mais quasiment la résonnance historique du lieu n'est guère approfondie. C'est ce qui m'a laissé sur ma fin au bout déjà de 150 pages. C'est donc plutôt comme une badinerie, qui confine souvent à l'exercice de style et au pastiche proustien qu'il faudra prendre ce livre pour y trouver son plaisir. de ce point de vue, il reste plaisant.
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A Berlin, un historien entame un livre sur un tableau de le Titien, et décide d'arrêter de regarder la télévision. Au même moment, sa femme et son fils quitte la ville pour les vacances. Il se retrouve donc seul, sans télé, avec son essai à écrire, et les plantes des voisins à arroser.
Le style de Toussaint, les descriptions d'objet, les pensées du narrateur, tout est bien pensé, subtil et très drôle.
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Nous sommes à Berlin, le temps d'un été. le narrateur travaille à son mémoire d'histoire de l'art, du moins il essaie, car cet homme, on s'en rend vite compte est facilement distrait par la ville, les plantes de ses voisins dont il a la charge, par ses amis qu'il retrouve régulièrement. La télévision est un autre de ses loisirs favori, qu'il condamne d'ailleurs, au point de se résoudre à l'ignorer. Roman minimaliste qui brille par la qualité d'observation de l'auteur, par l'humour qu'il y injecte à doses continues doublée d'une brillante réflexion sur le monde contemporain. Toussaint nous propose donc une lecture plaisante, et divertissante que je recommande.
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Je l'ai lu deux fois et j'ai beaucoup aimé cette réflexion sur notre société de l'image. ON sourit souvent. Un auteur que j'apprécie.
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