Citations sur La Clé USB (36)
Il m'apprit que les machines [de minage de bitcoins] tournaient sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sur l'ensemble des sites dont la société assurait l'exploitation, ce qui représentait une consommation d'électricité phénoménale, m'avoua-t-il sans le moindre état d'âme, comme s'il tirait fierté de cette démesure, indifférent au gaspillage énergétique que cela pouvait constituer pour l'environnement. Pour me donner une idée, leurs factures d'électricité se montaient à près de 200 000 yuans, soit près de vingt-cinq mille euros mensuels.
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Je sortis de la poche de ma veste les feuillets que j’avais remplis ce matin. Je les étalai devant moi sur le pupitre, les fis glisser, les répartis avec soin. Je m’apprêtais à poursuivre, quand je me sentis soudain complètement vide. Je n’avais plus aucune idée de ce que j’allais dire. Je portai une des feuilles à mes yeux, et je m’aperçus que mon écriture manuscrite était à peine lisible. Je ne parvenais pas à me relire. J’inclinai la feuille vers la lumière zénithale d’un projecteur pour mieux déchiffrer mes notes, et je découvris que ce n’était pas la bonne feuille, je reposai la feuille sur le pupitre, en pris une autre. Je n’avais toujours pas enchaîné, cela faisait plus de trente secondes que je me tenais debout en silence sur la scène. J’imaginais qu’une vague de réprobation muette devait s’élever de l’assistance. p. 160-161
Quelle que soit l’excellence des instruments dont nous disposons, l’avenir ne peut pas être prédit. Comment pourrions-nous prédire quelque chose qui n’existe pas encore ?
Il se montrait patient en toutes circonstances, conciliant, compréhensif. Il devinait toujours les réserves que je pouvais exprimer, les comprenait, les acceptait de bonne grâce. Sans que rien ne fut jamais explicite, ce qu’il voulait obtenir de moi (sans y parvenir, pour l’instant), c’était un simple accord verbal, une promesse informelle, rien d’écrit, pas de traces, pas de contrat, pas de signature.
Je crois que John Stavropoulos avait compris que je n’accepterais jamais l’invitation et qu’il était inutile d’insister. Il avait un instinct très sûr pour savoir quand il était utile de continuer à pousser une position et quand il ne servait à rien de s’obstiner.
Nous ne cherchons pas à prédire l’avenir, simplement à le préparer, ce qui nous amène à considérer le futur non pas comme un territoire à explorer, mais comme un territoire à construire.
Cela faisait plus de vingt ans que je travaillais sur l’avenir.
C'est au philosophe français Gaston Berger que l'on doit l'idée essentielle de la propective que l'avenir est indissociablement lié à l'action. Si on s'intéresse à l'avenir, ce n'est pas en esthète ou en observateur passif, mais avec une visée utilitaire, au service de l'action et de la décision politique. L'avenir ne doit pas être considéré comme quelque chose de déjà décidé, mais comme quelque chose d'ouvert, qui reste à construire, c'est-à-dire sur lequel les décisions du présent peuvent encore avoir une influence.
J'étais devenu un expert de l'avenir, mais de l'avenir de l'alimentation, de l'avenir de l'Otan - de l'avenir du monde, jamais de mon propre avenir. (p 45)
L’avenir, auquel j’avais consacré ma vie, se déroulerait sans moi.