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Cycle Marie Madeleine Marguerite... tome 3 sur 5
EAN : 9782707320889
208 pages
Editions de Minuit (17/09/2009)
  Existe en édition audio
3.6/5   323 notes
Résumé :
L'orage, la nuit, le vent, la pluie, le feu, les éclairs, le sexe et la mort. Plus tard, en repensant aux heures sombres de cette nuit caniculaire, je me suis rendu compte que nous avions fait l'amour au même moment, Marie et moi, mais pas ensemble.

La Vérité sur Marie n’est pas à proprement parler une suite, mais un prolongement de Faire l’amour (2002) et de Fuir (prix Médicis 2005).
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 323 notes
J'ai récemment rencontré Chaïtane avec Kessel, et je viens de faire connaissance avec Zahir. Oh pas longtemps, mais quelle intensité dans cette rencontre. Jean-Philippe Toussaint possède décidemment une écriture qui me plonge dans l'histoire, dans les pensées et les souffrances, des hommes et celles de cet animal. C'était perturbant d'ailleurs ce mélange de fureur, de force et d'animalité présente dans une soute d'un avion, oiseau de fer, soute emplie de containers métalliques. le froid et le chaud. le narrateur, présent sans y être, peut ainsi, comme par magie, dans un nuage d'irréalité, tel cet étalon vomissant, vivre, ressentir, ce qu'il imagine ou reconstitue à la lumière d'un mot de Marie, d'un geste d'elle, d'une valise ouverte débordant de linges, les tissus de Marie. Fidèle à elle-même, elle ne referme rien, pas plus un livre, qu'un dentifrice ou un amour. C'est lui qu'elle contactera -avant pendant ou après les pompiers ?- quand un drame arrive. Et il voyage, elle aussi, Italie, France, Japon.. Ils voyagent séparément, ensemble et séparément aussi. Il souffre ? Elle souffre ? Ca dépend. Mais quand l'escalator, rivière de métal, lui prend Marie, le Styx est franchi.
"Je savais la vérité sur Marie."
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Cycle « Marie Marguerite Madeleine de Montalte », épisode 3. Nous retrouvons notre narrateur anonyme dans un récit en trois temps placé sous le signe de l'amour et de la mort. Trois scènes dramatiques d'une grande intensité se succèdent : une crise cardiaque, l'échappée d'un Pur Sang, un incendie de forêt. Elles se déroulent l'été, de nuit et sous une météo déchainée : sous un orage, une pluie battante ou un vent violent. Trois scènes, trois décors : un appartement parisien, l'aéroport de Tokyo, une résidence secondaire sur l'île d'Elbe.

Le roman débute par cette phrase : « nous avions fait l'amour au même moment, Marie et moi, mais pas ensemble. » Le narrateur décrit des événements tragiques auxquels il n'a pas assisté ; son absence étant consécutive à la séparation évoquée dans les romans précédents. Le récit est reconstitué par l'esprit du narrateur qui mêle sa connaissance instinctive de l'être aimé à diverses bribes d'informations recueillies a posteriori. Le tout forme une réalité imprécise mais malgré tout évidente.

Il est question de passion amoureuse, de jalousie, de désir, de prise de conscience d'une séparation. La description de ces états d'esprit est d'une grande justesse. Le récit n'est pas linéaire et il s'entremêle subtilement avec les épisodes précédent du cycle.

Une nouvelle fois, Jean-Philippe Toussaint m'impressionne par sa maîtrise. Un roman d'une intensité continue, imprégné d'un érotisme sauvage, d'une sensualité électrique. Un texte ambitieux qui subjugue par sa beauté et sa violence. Un style magnifique qui envoûte. De la belle littérature.
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Bien bien après faire l'amour, il me restait un bouquin reçu en cadeau à lire de cet auteur. C'est chose faite, moins pénible que le premier, une scène surréaliste réussie d'un cheval fougueux sur le tarmac d'un aéroport , pour le reste bof, ça pourrait être bien et puis il y a des phrases inutiles du genre : Marie avait un pull xxl sous ces jambes en Z, ou un beau poncif "nous n'avions jamais été aussi unis que depuis que nous étions séparés " sinon rien de nouveau l'homme et la femme s'aiment ils encore ? Vont ils recoucher ensemble ? Je ne parle pas des métaphores à la truelle que sont la fougue d'un pur-sang, la puissance évocatrice d'un incendie, un infarctus oui oui le coeur brisé. Les personnages sont de beaux clichés qui ne feraient pas honte à un photomaton, un bel aristocrate du milieu équestre, Marie (j'en peux plus de ce prénom à la fin du bouquin) belle jeune et jolie femme, un peu boudeuse, racée, élégante, et l'autre coeur brisé toujours en train de chialer sur sa nana, il a du succès auprès des femmes mais c'est Marie qu'il aime etc... le prochain épisode on nous racontera une éruption volcanique, il y aura un train qui rentre dans un tunnel . En fait les histoires d'amour des autres m'emmerdent, surtout si c'est pas écrit à mon goût.
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Voilà un beau roman d'amour !

Amour déclaré pour une Marie par un narrateur dont on ignore tout, au fil d'un récit imprévisible et tourmenté, mené tambour battant comme à l'habitude par Jean-Philippe Toussaint.

A la page 74: ... je ne me trompais jamais sur Marie, je savais en toute circonstance comment Marie se comportait, je savais comment Marie réagissait, je connaissais Marie d'instinct, j'avais d'elle une connaissance infuse, un savoir inné, l'intelligence absolue: je savais la vérité sur Marie.

La longue description (le quart du livre) de l'embarquement du pur-sang Zahir en avion, vrai moment de bonheur littéraire pour le lecteur carrément embarqué, prend une importance telle dans ce récit que l'on souhaite lui trouver sa justification. Peu avant ce départ, dans l'aéroport, le narrateur aperçoit Marie sur un escalator qui s'éloigne peut-être à jamais de lui. Les émotions qu'il doit vivre alors (tues par l'auteur) trouvent un écho sublime dans celles du cheval inquiet, effrayé et malade durant le décollage du 747 sous l'orage.

Un autre cheval paraît dans la dernière partie du récit: Marie a pris en affection la jument Nocciola qui appartenait à son père décédé. Après la mort de la jument dans un feu sur l'île d'Elbe, Marie décide de retrouver le lit de son amoureux. Un peu comme si cette perte définitive d'une part d'elle, la jument du père, cette autre fille du père, l'autorisait à revenir sereine et réconciliée vers son ami: ...Marie... devant moi dans le noir, se dépouillant de sa dimension imaginaire pour s'incarner dans le réel...
La liaison temporaire de Marie avec J-C de G. paraît comme l'épreuve qui lui a permis de trouver le chemin vers l'homme qui l'aime.


Avec cet ouvrage, Jean-Philippe Toussaint confirme la verve que nous lui connaissons depuis La salle de bain. Il est souvent dit que ses personnages se suffisent à eux-mêmes: ils donnent aussi l'occasion au lecteur de leur prêter les sentiments qui les animent au travers des scènes intenses éperdument étirées.

Et puisqu'il est question de chevaux, j'ai envie de comparer la lecture de ce livre à une chevauchée au trot et au galop. Peu d'écrivains réussissent à tenir un rythme aussi alerte sans que j'aie envie de lâcher les rênes. Ce sera ma vérité sur l'auteur.
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La meilleure façon de parler de ce livre est de partir de son titre. Avec Toussaint, rien n'est aussi simple qu'il n'y paraît. Et réfléchir à son roman, c'est ouvrir une boîte au trésor. Que veut-il bien dire avec La Vérité sur Marie ? Comme l'a souligné la critique de NMTB, le narrateur rend compte d'évènements qui impliquent Marie mais qu'il n'a pas vécu. Alors il a beau dire au début de la deuxième partie ‘je savais en toutes circonstances comment Marie se comportait, je savais comment Marie réagissait, je connaissais Marie D instinct', on se demande en fait si ce n'est pas Toussaint qui s'exprime là, dans sa position d'écrivain à propos de sa créature de fiction. Cela apparaît encore plus clairement dans la troisième partie, dans un passage qui est une véritable réflexion sur la création littéraire et notamment sur l'importance du rêve et sur le jeu entre troisième personne et première personne.

Malgré cette déclaration rappelant l'omniscience du narrateur, même s'il parle à la première personne, le paradoxe est que l'on apprend finalement peu de choses sur Marie. Elle est certes particulièrement bordélique, très émotive, en un mot un peu fofolle, mais ces quelques traits de caractère ne nous donnent qu'une image tout à fait partielle du personnage. Les deux premiers romans de la série (Faire l'amour et Fuir) nous en apprenaient autant sinon plus.

Au fond, ce qui est présenté, plus que la vérité sur Marie, c'est l'évolution de la relation amoureuse entre le narrateur et Marie, dans sa forme sinusoïdale et en résonnance avec les deux précédents livres de la série des ‘Marie'. Les trois parties du roman correspondent à trois périodes bien distinctes de cette relation. La première partie se situe quelques mois après ‘Faire l'amour', le premier roman de la série (la première phrase du livre – ‘nous avions fait l'amour au même moment' – en est un subtil écho), à un moment où le narrateur et Marie sont séparés mais où ils se retrouvent (pour la première fois ?) à l'occasion de la crise cardiaque de l'amant de Marie. La deuxième partie est la continuation directe de ‘Faire l'amour' et a pour cadre Tokyo, au moment où le narrateur et Marie se séparent. La troisième partie est le moment des retrouvailles amoureuses sur l'île d'Elbe, c'est à dire là même où se terminait le roman ‘Fuir' dans une ambiance étrange d'amour et de séparation en germe.

Ce qui est tout à fait remarquable, c'est que Toussaint ajoute à ce qui me semble être ce véritable fil conducteur du livre, des mises en perspective alternatives qui sont plus que des digressions mais qui finissent dans une impasse. Comme dans ‘Fuir' où les deux premiers chapitres se passaient en Chine avec des personnages chinois qui disparaissaient dans la dernière partie, les deux premiers chapitres mettent en lumière le personnage de Jean-Christophe de G., dont le ‘vrai' prénom est ‘en réalité' Jean-Baptiste, qui disparaît ensuite. Dans chacune de ces parties, Toussaint utilise ce personnage pour raconter une histoire. Avec la crise cardiaque et l'intervention du SAMU, il se livre à un texte quasi documentaire. Dans le second chapitre, il développe un récit quasi onirique lorsqu'il raconte l'échappée folle du cheval dans la zone aéroportuaire de Narita. de manière intéressante, Toussaint joue dans chaque chapitre sur l'alternance entre moments de vive tensions (l'intervention du SAMU, la course folle du cheval et dans la dernière partie, l'incendie sur l'île d'Elbe) et moments au rythme moins échevelé.

Derrière une langue somme toute simple, Toussaint a écrit là un roman à l'architecture subtile qui en fait tout le charme.
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Elle n’était pas à son bras, mais elle était avec lui, cela sautait aux yeux, elle était implicitement avec lui, elle était violemment avec lui, la minuscule distance qui les séparait était plus violente que s’ils s’étaient touchés, mais il n’y avait pas de contact entre eux, ils se frôlaient de l’épaule, un infime écart de vide demeurait entre leurs manteaux. Je regardais Marie, et je voyais bien que je n’étais plus là, que ce n’était plus moi maintenant qui étais avec elle, c’était l’image de mon absence que la présence de cet homme révélait. J’avais sous les yeux une image saisissante de mon absence. C’était comme si je prenais soudain conscience visuellement que, depuis quelques jours, j’avais disparu de la vie de Marie, et que je me rendais compte qu’elle continuait à vivre quand je n’étais pas là, qu’elle vivait en mon absence – et d’autant plus intensément sans doute que je pensais à elle sans arrêt.
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Même si je ne dormais pas, c'était le mystère irréductible du rêve qui était en train d'agir et de jouer en moi, qui permet à la conscience de construire des images extraordinairement élaborées qui s'agencent dans une succession de séquences apparemment disposées au hasard, avec des ellipses vertigineuses, des lieux qui s'évanouissent et plusieurs personnages de notre vie qui fusionnent, se superposent et se transforment, et qui, malgré cette incohérence radicale, ravivent en nous, avec une intensité brûlante, des souvenirs, des désirs et des craintes, pour susciter, comme rarement dans la vie même, la terreur et l'amour.
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Elle avait immédiatement compris que cette bouteille de grappa était le détail tangible à partir duquel je pourrais imaginer ce qu’elle avait vécu, qu’à partir de ce détail, qu’à partir de cette seule bouteille de grappa, je pourrais reconstituer tout ce qui s’était passé entre eux dans la chambre – et jusqu’à leurs baisers, jusqu’au goût de grappa de leurs baisers –, comme dans les rêves, où un seul élément tiré de la vie réelle la plus intime peut engendrer un flux d’éléments imaginaires dont la réalité n’est pas moins contestable, et que, disposant désormais d’un repère tangible en amont (la bouteille de grappa) et d’un repère visuel en aval (la sortie du brancard dans la nuit dont j’avais été témoin), j’étais désormais en mesure de combler le vide de ce qui s’était passé cette nuit dans l’intervalle, et de reconstituer, de reconstruire ou d’inventer, ce que Marie avait vécu en mon absence.
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Elle avait marché une centaine de mètres et s’était arrêtée en face de la mer, qui s’étendait en contrebas, bleue, plane, immobile, que mouvait à peine une houle imperceptible qui la ridait par moments de frissonnements indécelables. Le ciel rejoignait la mer à l’horizon, et les deux bleus se fondaient l’un dans l’autre, le bleu soutenu de la mer et celui, plus pâle, du ciel légèrement brumeux. Il n’y avait pas un bruit autour d’elle, le silence de la nature, quelques imperceptibles gazouillis d’oiseaux, un vol de papillon, une brise infime qui infléchissait avec langueur les herbes hautes de la propriété.
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Je connaissais tous les silences de la maison, ses craquements nocturnes, les brusques reprises du réfrigérateur pendant la nuit, que suivait un dégradé de hoquets exténués, qui annonçait le retour apaisé d’un ronronnement plus régulier dans le sombre silence de la maison endormie dans l’obscurité. Le matin, réveillé aux aurores, je demeurais dans le lit à écouter les premiers murmures des oiseaux, si légers que leurs modulations fluides se fondaient dans le silence environnant.
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Videos de Jean-Philippe Toussaint (62) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Philippe Toussaint
Philippe de la librairie le Divan partage ses lectures de la Rentrée littéraire 2023 "Une rentrée littéraire sans Jean-Philippe Toussaint c'est moins bien, donc là on en a deux, c'est formidable."
Notre mot sur "L'Échiquier" de Jean-Philippe Toussaint ----- https://bit.ly/3MrAIZy #coupsdecoeurduDivan #PhilippeDivan #lechiquier #jeanphilippetoussaint #leseditionsdeminuit #booktok #litteraturefrancaise #litteraturetraduite #ebook #livrenumerique Tous nos conseils de lecture ICI : https://www.librairie-ledivan.com/
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