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Critique de lanard


L'étonnante reconversion d'un milicien antisémite non repenti et clandestin:

On s'étonne des activités audio-visuelles du milicien en cavale ; il a réalisé avec le soutient de Pierre Fresnay et Jacques Brel (qui l'avait pris en amitié et qui bénéficia de son aide quand le chanteur était en recherche d'un chalet à acheter près de la Grande Chartreuse) un microsillon documentaire pour l'éducation sexuelle des enfants qui eut une très bonne critique de presse à sa sortie (L'amour et la vie, 33 tours, Philips, 1967 ; « la face numéro un s'adresse aux enfants de 8 à 12 ans, le verso aux adolescents » le Figaro du 10 mai 1967). A cette date Touvier est encore recherché, cependant 1967 est l'année de sa prescription ; "A partir de 1967, je suis resté condamné à mort, mais, la prescription ayant joué, je devenais théoriquement un homme libre ; c'est à dire que l'on ne pouvait plus exécuter la peine. Mais il restait les peines dites accessoires qui sont très embarrassantes. Il y en a trois : interdiction de séjour dans vingt et un départements, confiscation des biens, incapacité civique" (p. 132). Ainsi la prescription ne permettait pas à Touvier de sortir de l'ombre. Prudent, se sachant l'objet d'une « fatwa » de la part de résistants jusqu'au-boutistes, il se terrait dans l'ombre des sacristies et des couvents qui lui ont toujours été charitables quand il avait besoin de quitter son repère ; la maison des Charmettes, demeure paternelle à Chambéry. le disque fut donc réalisé avant cette année là, alors qu'il vivait tout à fait dans l'ombre. Bien entendu le disque ne sortit pas sous le nom de Paul Touvier mais sous celui de son épouse, Berthet (Monique Berthet, qu'il épousa clandestinement sous la bénédiction d'un prêtre ; la clandestinité du couple – qui dura de 1945 jusqu'à son arrestation en 1989 – ne leur permettait pas de se marier civilement).
Les premières démarches pour cette réalisation ont été entreprises en 1965 ; selon le figaro « M. Berthet a mis deux ans pour faire son disque. Deux ans, pendant lesquels il a parcouru la France, interrogeant des professeurs, des psychologues, des médecins, des prêtres et des enfants. le « service de documentation conjugale » de Grenoble a également fourni d'importants éléments ». Deux comédiens, Jean Négroni et Christine Sandré incarnent le papa et la maman tandis que Brel a composé pour le disque une chanson intitulée « Voir » (p. 127 Touvier raconte comment il est allé rencontrer Brel dans son hôtel alors que sa tournée passait à Lyon ; p. 148 il prétend que L'Epervier, une chanson sur les condamnés à mort, a été écrite à la suite de leur première rencontre). Touvier donne finalement peu de détails sur cette expérience discographique.
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