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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Merci à Masse Critique pour nous permettre de découvrir de nouveaux univers.

Ainsi que la quatrième de couverture le raconte, l'action se passe en Egypte, avec une classe pauvre majoritaire et une classe riche, oisive, retranchée dans des cités paradisiaques et fortifiées. Elles sont protégées par des mercenaires, armés et équipés de matériel militaire.

La jeunesse est pourrie par l'inactivité, la satiété, l'absence d'effort à fournir pour obtenir tout ce qu'elle veut. La suite est classique, addictions diverses, y compris aux risques inutiles et à la violence.

Cela me rapelle des scènes de "Guerre et Paix" de Tolstoi, quand la jeunesse noble joue à la roulette russe, ou boit à la régalade une bouteille d'alcool tout en étant en équilibre sur l'encadrement d'une fenêtre.

L'auteur campe un portrait saississant d'un monde en dérive, sans plus de classe moyenne. Dans l'Egypte de 2013, celle-ci craint pour son avenir, se trouve face à une papérisation croissante, une radicalisation croissante de la société.

Au travers de ce roman d'anticipation, l'auteur brosse le portrait d'une Egypte pas très éloignée de la réalité.
l'attitude face aux femmes est très symptomatique. Dans le roman, elles sont toutes partagées, toutes prostituées. Dans la réalité, comment ne pas évoquer les viols de manifestantes, le harcellement mis en évidence par ce journaliste http://www.slateafrique.com/204263/egypte-homme-deguise-femme-experimenter-harcelement-sexuel

Tout pourrait laisser présager d'un grand roman. Cependant, le livre est trop court, il ne va pas assez en profondeur. On aimerait par exemple avoir plus d'epaisseur dans le caractère de la jeune fille riche. L'intrigue est limitée et manque de souffle, ne permettant pas de donner du relief aux personnages.

C'est un cri, un cri d'alarme et de douleur, un cri d'angoisse par rapport au délitement de la société vécu par l'auteur. Pour cela, il mérite le respect. Mais l'ouvrage échoue à devenir un grand bouquin.

Un auteur à suivre.
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Nous sommes en 2023. Une partie du Caire s'est emmurée pour se protéger du monde extérieur et cette nouvelle communauté s'appelle Utopia. Mais cet endroit n'a d'utopique que le nom : les gens s'ennuient au point de faire tout et n'importe quoi, repoussant toujours les limites du raisonnable. le "n'importe quoi" à la mode, c'est d'aller kidnapper un Autre, à l'extérieur, et d'en faire un trophée. Deux adolescents en quête d'adrénaline font le voyage. Mais c'est sans compter sur la haine que les Autres portent envers les nantis d'Utopia...

Que retenir de cet ouvrage ? J'ai été déroutée par son contenu, ne sachant pendant longtemps où l'auteur voulait en venir. Puis les dernières pages et la révélation qui fournit une morale et un but de lecture qui valent le coup.
Ce qui est très intéressant, c'est la double narration : les deux personnages principaux venant de deux mondes séparés par un mur (allégorie à peine voilée du mur construit en Israël) sont en fait en tous points identiques : ils aiment lire, les filles, la drogue et défendent leur mode de vie. C'est un jeu de miroirs constant.
Mais un autre parfum s'échappe de cette lecture : celui du dégoût et du fatalisme. L'auteur décrit une société (aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur) dans laquelle l'être humain n'est rien de moins qu'un rat. Towfik a une vision sombre d'aujourd'hui, noire de l'avenir. Après tout il a raison : verrons-nous un jour les choses s'arranger dans cette partie du monde ? L'Homme étant trop faible pour passer à autre chose, oublier le pouvoir et admettre qu'il a tort, il est fort probable que la conception de l'avenir de Towfik ne soit qu'une bonne intuition.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Une intrigue où l'univers y glaçant, pesant et sombre.
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Difficile d'imaginer quelle Égypte se dessinera au sortir de cette période particulièrement trouble et violente qui déchire actuellement ce pays . Ahmed Khaled TOWFIK , enfant du pays , a déjà lui dépassé ce stade pour imaginer le quotidien de cette nation dans les années 2020.

Malheureusement pour les égyptiens, que ce soit pris dans les soubresauts du tumulte actuel ou dans les plis d' une organisation sociétale qu'esquisse à grands traits l'auteur dans son roman, l'avenir reste sombre et tari en promesse d'espérance pour les fils du Nil.

En 2023 le Caire s'est barricadé derrière des murs et des barbelés. du moins, la frange la plus aisée de sa population. Une société coupée en deux , où une partie sa vautre dans le luxe et l'opulence, et possède tout, jusqu'à l'ennui, et l'autre qui se meurt dans la misère et qui a tout perdu, jusqu'à son appellation d'être humain.

Dans ce monde bipolaire, les classes moyennes ont disparu, projetées par la crise dans la fange boueuse de la pauvreté, à moins que quelques uns de ses représentants ne soient parvenus in extremis à monter sur les chevaux tempétueux de la richesse insolente.

Retranchées dans ces colonies forteresses, la jeunesse dorée et oisive, gavée de sexe et de drogue, s'ennuie. La possession de tout ampute l'excitation, la maîtrise parfaite de l'existence anesthésie l'envie d' être.

Pour tuer cet ennui , pour sortir de leur torpeur de vivants fantomatiques certains jeunes s'adonnent à la « chasse », activité qui vaut rituel initiatique et qui consiste à quitter la colonie pour s'introduire dans les bidonvilles où s'entassent et survivent les Autres.

Là, le but est d'en capturer un pour le ramener à la colonie où un sort funeste lui sera réservé. Et si cela n'est pas possible, ramener en guise de trophée au moins une main, un bras ,un membre de la malheureuse victime qui attestera de la réussite de l'entreprise.

C'est ce projet qu'un jeune de 16 ans, fils d'un riche industriel va proposer d'accomplir à sa petite amie Germinale.

Mais un petit grain de sable va contrarier le scénario, et rien, ni les hélicoptères, ni les hommes en armes qu'ils transportent pour exfiltrer dans un habituel bain de sang les intrépides jeunes gens de bonne famille égarés ne pourront cette fois ci rien y faire.

Leur présence dans les bas fonds apocalyptiques de cette société en déliquescence ne passe pas inaperçue. Flairés, débusqués, traqués par une populace déchainée, les voilà devenus un gibier de premier choix pour une humanité retournée contre elle même.

Ils ne devront leur salut qu'à l'intervention de Gaber un adolescent comme eux, qui vit avec sa soeur, et qui va un temps les recueillir.

Le jeune se montre érudit et se refuse à accepter cette fatalité qui barre sa ligne d'horizon. Il caresse encore l'idée une revanche salutaire, d'un renversement de table qui redistribuerait les cartes, sans pour autant vouloir perdre son humanité en s'abandonnant comme les autres à la violence.

Mais entre ces deux mondes symbolisés par ces deux jeunes en face à face, l'océan d'incompréhension reprendra progressivement ses droits.

le roman d' Ahmed Khaled TOWFIK est un conte cruel, d'une noirceur absolue et d'un pessimisme sans fond. Si celui ci n'est en rien inspiré par les évènements en cours en Égypte, il dénonce malgré tout de sa plume acide la désagrégation de nos sociétés modernes.

A commencer par la disparition de ces classes moyennes qui font le lien entre les couches les plus pauvres et les plus riches, ciment indispensable à cette idée d'appartenance à un même corps.

Si Ahmed Khaled TOWFIK ne tombe jamais dans la violence gratuite, il nous offre une fin épouvantable qui interpelle le lecteur, le pousse à la réflexion comme le fera toute l'histoire au fil des pages.

Un roman d'anticipation dérangeant qui nous renvoie et nous confronte à cette bestialité que nous portons toujours en nous et qui se réveille dans les moments les plus délicats de nos existences.

Dans ce livre remarquable d'à peine deux cent pages, l' espoir n'est jamais une option et pour un peu la vie en deviendrait presque qu'une utopie.

A lire. Absolument.
Lien : http://www.passion-polar.com/
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