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EAN : 9782505004509
304 pages
Kana (19/09/2008)
4.02/5   165 notes
Résumé :
Kanae gère un établissement de bains publics avec son mari Satoru. Tous deux sont aidés dans leur tâche par la tante de Kanae. Lorsque Satoru disparaît mystérieusement, les rumeurs vont bon train : accident, fuite, liaison secrète. Beaucoup jugent la jeune femme, trop autoritaire, trop indépendante. Dans l'impossibilité de continuer à assumer la gestion de l'établissement sans son mari, Kanae accueille un jeune homme, M. Hori, envoyé par le syndicat des bains public... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Connaît-on vraiment les personnes avec lesquelles on vit ?
Voici deux mois que son mari est parti. Pourquoi ? Cette disparition qui résonne en elle comme un abandon la laisse en plein désarroi. Mais Kanae a de la ressource et elle décide de rouvrir son établissement de bain. Sa tante l'aide et fait taire les commérages des quelques habitués qui reviennent. Et puis le syndicat va envoyer quelqu'un en renfort. le soir à la fermeture, Kanae récure les bassins vides et puis s'assoit, tournant le dos à la piscine. La mélancolie la submerge, un souvenir affleure et elle bascule dans l'eau. Mais elle se reprend aussitôt et se sèche vigoureusement. L'employé promis par le syndicat arrive. M Hori est compétent, poli et énigmatique. Il semble également avoir immergé un douloureux secret...
J'ai adoré ce manga. le scénario est maîtrisé avec plusieurs énigmes à suspense autour des disparitions. La narration fait alterner action et méditation, quotidien et réminiscences. Les dessins sont au service des émotions intérieures : postures dynamiques ou affaissées, visages volontaires, rires masquant la mélancolie et la douleur. le décor est réaliste et métaphorique avec l'eau apparente et l'eau sous-jacente. Les textes sont sobres. Les silences d'une grande force émotionnelle. Un grand manga.
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très bon roman graphique.
Je ne prétends pas bien connaître la « littérature » japonaise, mais voici qu'après Haruki Murakami, Aki Shimazaki, Jirô Taniguchi, Yuki Urushibara, Osamu Tezuka – j'ai fait le tour de mes connaissances actuelles – je découvre Tetsuya Toyoda et ce même monde onirique, doux, épais, riche, emprunt de spiritualité et d'humour. Un monde qui me plait, qui suscite mon imagination, mon aptitude à la nostalgie.
Il peut être surprenant de mêler auteurs de romans et mangakas, mais le manga, en tous cas ceux de ces auteurs, est, pour moi, très proches du roman, n'ayant que peu de choses à voir avec la bande dessinée qualifiée de franco-belge. Encore que des auteurs comme Chabouté ou Anapurna pourraient tout à fait y faire référence.
Ainsi donc, je me vois plonger dans les courants subaquatiques car l'eau est omniprésente ; chaude et apaisante, propice aux souvenirs ou froide, inquiétante, mortelle.
Cette histoire est faite de deuils, de traumatismes, de questionnements mais sur un mode quasiment toujours léger, résilient.
Certes des blessures ont été infligées, des morts côtoyées, mais l'eau tempérée coulant avec lenteur et silence entraine tout, lavant les traumas, ne laissant que les cicatrices. Une suggestion moderne du Léthé, fleuve de l'oubli qui autorisait une vie nouvelle.
Le dessin est sobre, modéré, à l'image de Kanae, l'héroïne, à la féminité douce et discrète.
Quelques rares planches font un petit clin d'oeil aux mangas pour adolescents.
Petit bémol : des problèmes de présentation de cette adaptation occidentale dans laquelle le sens de lecture a été parfois corrigé, parfois pas, ont rendu la lecture moins fluide ; mais qu'importe, voici vraiment un très bon roman graphique laissant un goût doucereux dans la tête.
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Tetsuya Toyoda signe avec Undercurrent un manga dense et merveilleusement intimiste. Son dessin est toujours aussi net et épuré, les visages des personnages, en particulier leurs yeux, offrent une gamme d'expressions très riche.

L'intrigue tourne autour de Kanae dont le mari s'est volatilisé. Ou évaporé comme des dizaines de milliers de Japonais chaque année. Elle s'efforce de continuer à tenir et à vivre, travaillant dans les bains publics hérités de son père, avec l'aide de sa tante et d'un énigmatique employé nouvellement arrivé Hori-san.
Page après page défile le quotidien de cet établissement, avec les habitués du quartier qui viennent si détendre chaque soir. Lieu de convivialité, on y papote et cancane à qui mieux mieux.

Si Tetsuya Toyoda dessine de cocasses situations qui prêtent à sourire, le ton général du manga reste mélancolique et doux-amer. Les questions foisonnent sur ce qu'il est advenu de Satoru, le mari envolé. Kanae se perd dans des hypothèses, s'interrogeant sans cesse sur ce qu'elle a pu faire pour que son époux souhaite tout quitter sans la moindre explication. Ayant finalement recours à un détective assez loufoque, Yamazaki (qu'on retrouve dans plusieurs nouvelles de Coffee Time), ses réflexions prennent un autre tour: connaissait-elle réellement Satoru? Que signifie connaître quelqu'un? Vaste sujet qui occupe une grande partie de ce roman graphique.

Le texte est à l'image des traits du mangaka, tout en subtilité, nuances et non dits. Cette oeuvre me fait penser aux ouvrages de la romancière Kawakami Hiromi. On y retrouve la même délicatesse dans les émotions.

Un mangaka à suivre avec grande attention. On ressort de ses planches le coeur étreint, un peu lourd peut-être mais sans sombrer dans la sinistrose. Et surtout avec la sensation d'avoir lu et regardé quelque chose de remarquable et de précieux.
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Nous arrivons dans la vie de Kanae Sekiguchi, la gérante des bains publics Tsuki no Yu ( les bains de la lune) au moment où... elle décide de rouvrir. En effet, son mari s'est évaporé dans la nature il y a trois mois et elle et sa tante ne pouvant tenir juste à deux les bains, ont fermé l'établissement. le syndicat des bains publics leur envoie un employé pour les aider, Monsieur Hori, un homme sérieux, mais effacé voire secret. Kanno, une amie de Kanae qu'elle avait perdu de vue un moment, lui recommande un détective pour essayer de retrouver son mari, ou du moins savoir ce qui est arrivé: Kanae, lasse de guetter les informations sur les suicides et autres morts, se laisse tenter. Sans doute cela calmera-t-il sa culpabilité de n'avoir rien vu venir du départ de son mari Satoru? Mais est-ce vraiment cette culpabilité qui lui fait faire ces rêves étranges, où elle se fait noyer et étrangler? ou une autre, plus ancienne, plus enfouie, que ses soucis feraient lentement remonter?...
Démonstration criante qu'une fois un livre décrit, on n'en n'a rien dit... et qu'on peut dire la même chose parfois d'une relation de couple, ou même d'une personne. La couverture n'est pas franchement attrayante (pas vilaine, voire poétique, avec tout ce bleu, mais... pas attrayante!), et le titre se prendra tout son sens qu'au fil de la lecture, au bout des 11 chapitres. Chapitres dont les couvertures ressemblent à des photos un peu décentrées, qui font la part belle aux paysages urbains et aux intérieurs japonais... Tetsuya Toyoda s'attache aux moments de vie, les étire un peu, mais sans que ça ne dure trop longtemps. Cependant, l'ambiance très calme et silencieuse ( malgré de longues conversations parfois) peut paraître pesante et heureusement l'auteur a ménagé quelques pauses vaguement loufoques à travers les loches (des poissons, hein!) du chapitre 3, l'affaire de grand-père Sabu et du voleur de culottes dans le chapitre 5, ou le détective Yamazaki, à l'apparence négligée mais plutôt sérieux dans son travail...
Kanae n'est pas dessinée comme une bombe, c'est une femme normale, avec des cheveux courts, ni particulièrement jolie ni particulièrement laide. elle est plutôt vivante et on comprend son état d'esprit la plupart du temps, à part ce rêve d'étranglement. Monsieur Hori, par contre, reste jusqu'au bout très - trop! - inexpressif ( "japonais" , dit mon mari XD), ce qui me l'a rendu plutôt antipathique; plus expressif j'aurais probablement mis une étoile de plus! Tetsuya Toyoda a un trait plutôt neutre, que je rapprocherais de Hiroki Endo, l'auteur de Eden; heureusement son histoire est bien moins désespérée!
Très lent, réaliste, psychologique, ce livre est à éviter si vous ne jurez que par l'action, la romance, le fan-service ou le fantastique; mais il recèle des trésors de sous-entendus, de douceur (l'attitude de Kanae à la toute fin est magnifique), et de calme si vous prenez le temps de le lire et de profiter de l'atmosphère qu'installe l'auteur. le terme de roman graphique s'applique plutôt bien à ce manga! La fin, bien qu'ouverte, m'a parue plutôt satisfaisante: pas de dénouement miraculeux mais on a des réponses aux questions principales, le reste est laissé à notre imagination/interprétation...
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En le lisant, j'avais toujours en tête la petite musique du livre d'Hiromi Kawakami "Les Années Douces" : peu de mots mais essentiels, une lenteur, douceur du récit. le trait est net et précis, les personnages très bien identifiés. Un manga tout en douceur.

La première image, un bouillonement d'au sous un robinet, la dernière, un homme de dos marche avec une valise à la main, dans les rues désertes d'une ville. Entre ces deux images le récit de départs, disparitions inexpliquées (ou pas) et du vide sidéral qui submergent ceux qui restent, leur douloureux chemin ...

Kanaé gérait avec son mari et sa tante un établissement de Bains-Douches, fort apprécié. le livre commence quand elle décide de ré-ouvrir l'établissement : son mari a disparu sans laissé de traces, et elle va affronter l'absence et la surcharge de travail. Un homme va arriver, il l'aidera dans la gestion mais ne répondra à sa détresse que par une présence distante et discrète, un autre l'aidera à résoudre le mystère et par ce fait, elle plongera dans son passé et nous découvrirons des liens secrets et oubliés.

C'est douloureux et doux et distant et discret. Pas de pathos, mais une question lancinante : connaît-on vraiment nos proches et se connait-on soi-même ? La, les réponses, ne se trouvent pas facilement et en avons-nous l'envie, le courage de les chercher ?

Facile et très plaisant à lire mais ce manga laisse beaucoup d'échos chez le lecteur la dernière page tournée.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
- Je suis une belle ordure, hein ? Tu te demandes comment les gens arrivent à croire ce que leur dit un type comme moi, hein ? En fait, tromper les gens est assez facile... Moi, je sais tout de suite ce qu'une personne a envie d'entendre, ce qu'elle a envie de croire et je suis capable de le lui donner...En général, les gens préfèrent un mensonge agréable à la vérité... Personne ne veut connaitre la vérité, tout le monde veut être dupé.
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J'aimerais que vous me fassiez une promesse. Lorsque vous déciderez de nous quitter,ne partez pas sans rien dire.
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Quand quelqu'un veut se donner la mort, vous croyez qu'il y a des raisons meilleures que d'autres?
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Les gens arrêtent de réfléchir. Ils renoncent à construire eux-mêmes leur avenir et laissent les autres décider à leur place...
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Connaître quelqu'un, qu'est ce que ça signifie?
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Videos de Tetsuya Toyoda (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tetsuya Toyoda
"CoffeeTime" : une première pause café en trailer... .Dans "Coffee Time", Tetsuya Toyoda nous invite à partager l?espace d?un instant la folie et les angoisses des acteurs de son fascinant théâtre moderne. D?Antonio Morelli, réalisateur italien complètement mythomane, aux enquêtes de Yamazaki, détective privé désabusé, en passant par les déboires d?une jeune ado fugueuse, Toyoda s?amuse à nous faire passer du rire aux larmes. Amères, corsées, suaves ou revigorantes, ces 17 nouvelles sont autant de moments de vie à déguster? comme un bon café. Recueil de nouvelles éclectiques avec pour thème commun le café, "Coffee Time" marque la seconde incursion du talentueux Tetsuya Toyoda dans la collection Latitudes après le superbe "Goggles" (sélection officielle Angoulême 2014).
+ Lire la suite
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