Le principe en lui-même est presque aussi vieux que la première histoire racontée: une série de personnages dans l'histoire se mettent autour d'une table (ou d'un feu/ou se retrouvent dans un train/une diligence, enfin vous voyez l'idée) et se racontent des histoires. On a donc une série de nouvelles enchâssées dans un roman, en quelque sorte. Ici, nous sommes dans un roman policier, les histoires seront donc remplies d'astucieux escrocs, de caches de bijoux pillées, de meurtres suspects et autres charmantes activités du même acabit, tandis que le mandarin Tân donne un banquet en l'honneur d'un percepteur d'impôts de passage.
Tout à fait entre nous, c'est un livre qui donne faim. Oui, je sais, ce n'est pas la caractéristique la plus courante d'un polar, mais franchement, toutes ces descriptions de merveilles culinaires vietnamiennes... On a envie de demander à l'auteur un livre de cuisine la prochaine fois, à la place d'un roman policier tellement notre appétit gronde!
Le côté roman policier ensuite: pas de thriller haletant rempli de cadavres aux découpes artistiques ici, comme c'est tellement à la mode dans les polars de ces dernières années. le rythme est lent, apaisé, peut-être à cause du fait que les événements sont racontés après coup. C'est une plongée intéressante dans le Vietnam du 17ème et si ce n'est pas palpitant non plus, c'est très bien écrit. Je pense que la forme joue beaucoup dans l'impression que ça donne: le suspense a peu de temps pour s'installer puisque chaque récit est court ...sauf le récit principal, qui comporte finalement une énigme imprévue et une révélation finale.
Une lecture agréable, un polar reposant vis à vis de la mode actuelle dans le genre et qui me donnera envie de chercher d'autres oeuvres du même auteur qui n'auraient pas cette construction, pour voir si le suspens est plus présent.
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Un banquet en l'honneur du percepteur venu collecter les impôts est l'occasion pour la bourgeoisie locale de se réunir et de partager des souvenirs personnels ou historiques.
Chacun puise dans sa mémoire pour un récit haut en couleur qui débouchera sur la confrontation d'un falsificateur pris entre son devoir, ses convictions et sa vengeance.
Tout comme la licorne, certains récits "flirtent" avec le surnaturel pour un voyage à travers les légendes et mythologies vietnamiennes.
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Un policier hors du commun, conçu comme une suite de petites histoires, suivies d'un coup de théâtre final. Comme dans les autres volumes de la série, on est toujours au dix-septième siècle, à l'époque où le Viêt Nam est un empire rival de celui de la Chine voisine. À l'occasion de la venue du percepteur des impôts impériaux un méga-banquet est organisé et chacun des convives, rassemblés autour du jeune et beau mandarin Tân, doit raconter une anecdote particulièrement croustillante. Les histoires rivalisent d'étrangeté, alternant avec des plats aux senteurs typiquement extrême-orientales, dont les ingrédients et la préparation sont racontés dans le plus menu détail. Bizarre pour un roman policier censé nous mettre en face d'une énigme et de sa résolution. Mais patience, tout vient à point, et l'énigme est là où on ne l'attend pas, le terrible coup de théâtre final venant rassurer le lecteur avide de mystère. Si l'odeur de la citronnelle vous incommode, refermez le livre, mais vous allez en perdre l'essentiel...
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7ème volume d'une série que je ne connaissais pas, j'ai lu ce tome sans difficulté. Un banquet réunit une poignée de notables qui chacun à leur tour raconte une aventure ou un mystère qu'ils ont vécu ou dont ils ont entendu parler. J'ai cru que c'était un recueil de nouvelles, jusqu'au retournement de situation final que je n'attendais pas. Belle surprise que ce livre où on découvre les spécialités culinaires locales et on apprend beaucoup de choses sur l'histoire et les mythes d'un Viet-Nam médiéval tellement mystérieux.
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Ce banquet m'a donné à comprendre que les bouleversements infligés à notre monde ne s'arrêteront pas. La barrière lumineuse est illusoire. Des millions de guirlandes colorées ne parviendront jamais à nous protéger de l'obscurité qui nous entoure. Les ténèbres ont déjà atteint le coeur de notre civilisation, et les choses telles que nous les connaissons sont vouées à la destruction. Alors que nous discutions de faits héroïques, de légendes immémoriales et de batailles d'anthologie, le germe de la contestation est déjà dans la place.
Ce qui fait de nous des êtres vivants, ce ne sont pas nos ambitions peut-être irréalisables, ni nos promesses sans doute vaines, ni même nos allégeances solennelles faites à tel ou tel grand de ce monde.
Ce qui fait de nous des êtres vivants, ce sont nos actes, qui deviennent ensuite nos souvenirs et qui, jusqu'au bout de notre existence, constituent notre mémoire
Thanh-Van TRAN-NHUT, invitée du Festival Rochefort Pacifique, présente son dernier roman KAWEKAWEAU