(Lu dans le cadre d'une opération Masse critique)
Merci aux éditions Intervalles pour ce livre. Je ne connaissais pas cet éditeur, le livre est de très belle facture (couverture, rabats, papier, police, format intermédiaire pratique), agréable à manipuler et lire.
Sur le fond maintenant. Il s'agit d'un roman d'anticipation dans la thématique du
1984 de
George Orwell, se déroulant dans un pays totalitaire d'Europe de l'est plaçant sa population sous surveillance, sous contrôle même. J'ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire, à laquelle je ne comprenais pas tout au début (et même plus tard en fait…), et dans laquelle je me perdais entre les personnages. J'ai compris seulement en lisant la postface que ce roman faisait suite à un autre (
Le sourire du chien), où on faisait connaissance avec ces personnages. Ce n'est pas la première fois que je l'écris, mais ce procédé (de ne pas indiquer clairement en couverture ou 4e de couverture qu'il s'agit d'une suite) est assez agaçant. Cela étant dit, on finit par situer tout ce beau monde et retracer leurs parcours et interactions passées, et on peut donc lire ce livre sans avoir lu le précédent, mais enfin ça me semble dommage de procéder dans cet ordre.
L'histoire est en tout cas intéressante et assez prenante (une fois passées les interrogations des cent premières pages donc), avec quelques beaux passages et même un peu de poésie. Les aventures du héros sont cependant peu vraisemblables, avec beaucoup de hasard bienheureux dans ses rencontres et surtout tout un réseau se jouant de la surveillance pourtant généralisée de l'Etat. Il y a également beaucoup d'allusions et de références à l'histoire bulgare, parfaitement incompréhensibles pour la plupart des lecteurs mais heureusement expliquées par les notes de la traductrice (qui signe également une postface éclairante).
Au final, voilà un roman d'anticipation bien ancré dans l'histoire et la géographie bulgares, qui présente une vision possible d'une société verrouillée par les technologies modernes.