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Citations sur Baltiques : Oeuvres complètes 1954-2004 (176)

"Las de tous ceux qui viennent avec des mots, des mots
mais pas de langage,
je partis pour l'île recouverte de neige.
L'indomptable n'a pas de mots.
Ses pages blanches s'étalent dans tous les sens!
Je tombe sur les traces de pattes d'un cerf dans la neige.
Pas des mots, mais un langage."
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Je suis sur la montagne et contemple la baie.
Les bateaux reposent à la surface de l'été.
« Nous sommes des somnambules. Des lunes à la dérive. »
Voilà ce que les voiles blanches me disent.

« Nous errons dans une maison assoupie.
Nous poussons doucement les portes.
Nous nous appuyons à la liberté. »
Voilà ce que les voiles blanches me disent.

J'ai vu un jour les volontés du monde s'en aller.
Elles suivaient le même cours - une seule flotte.
« Nous sommes dispersées maintenant. Compagnes de personne. »
Voilà ce que les voiles blanches me disent.
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“Les Ratures du Feu

Durant ces mois obscurs, ma vie n’a scintillé que lorsque je faisais l’amour avec toi.
Comme la luciole qui s’allume et s’éteint, s’allume et s’éteint — nous pouvons par instants suivre son chemin
dans la nuit parmi les oliviers.

Durant ces mois obscurs, ma vie est restée affalée et inerte
Alors que mon corps s’en allait droit vers toi. La nuit, le ciel hurlait.
En cachette, nous tirions le lait du cosmos,
pour survivre.”
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« Un matin d’hiver, je sentis combien cette terre
avance en roulant. Un souffle d’air
venu des tréfonds crépitait
aux murs de la maison. »
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" C'est toujours aussi tôt ici, c'est avant la croisée des chemins, avant les décisions irrévocables. Merci pour cette vie ! Je manque pourtant d'alternatives. Toutes mes esquisses veulent devenir réalité."
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Il arrive au milieu de la vie que la mort vienne
prendre ses mesures. Cette visite
s'oublie et la vie continue. Mais le costume
se coud à notre insu.
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I

Une lamaserie
et ses jardins suspendus.
Des tableaux de bataille.

*

Le mur de la désespérance...
Les pigeons vont et viennent
sans visage.

*

Les pensées sont à l'arrêt
comme les carreaux de faïence
de la couleur du palais.

*

Suis sur le balcon
dans une cage solaire ---
tel un arc-en-ciel.

*

Fredonne dans la brume.
Au loin un bateau de pêche ---
trophée sur l'eau.

*

Des villes miroitantes;
tons, légendes, mathématiques ---
bien que différentes.
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La clairière


Il y a, au milieu de la forêt, une clairière insoupçonnée qui ne découvre que celui qui s'égare.
La clairière est cernée par une forêt qui étouffe peu à peu . Des troncs noirs, à la barbe cendrée des lichens. Ces arbres vissés très près sont morts jusqu'à leur cime, où quelques branches vertes effleurent la lumière. En dessous : l'ombre qui couve de l'ombre, la tourbe qui s'étend.
Mais l'herbe est étrangement vivante sur cette place ouverte. Où gisent de grandes pierres qui semblent alignées. Sans doute les fondations d'une maison, mais je me trompe peut-être. Qui a vécu ici ? Personne ne peut nous renseigner. Les noms sont quelque part, dans des archives que nul n'ouvre plus (seules les archives gardent leur jeunesse). La tradition orale se perd et, avec elle, les souvenirs. Le clan tzigane se souvient, mais ceux qui savent écrire oublient. Noter pour oublier.
Un bruissement de voix dans la chaumière, c'est le centre du monde. Mais ses habitants meurent ou s'en vont, et la chronique prend fin. La chaumière reste à l'abandon pendant bien des années. Et elle se change en sphinx. A la fin, tout s'en est allé, si ce n'est les fondations.
Je suis déjà venu ici, d'une certaine façon, mais je dois repartir maintenant. Je plonge dans les taillis. On n'arrive à les traverser qu'en faisant un pas en avant et deux pas sur le côté, comme un cavalier d'un jeu d'échecs. Mais la forêt s'éclaircit peu à peu et la lumière revient. Mes pas s'allongent. Un sentier vient se blottir contre moi. Je suis de retour dans le réseau de communication.
Sue le pylône bourdonnant d'une ligne à haute tension, un scarabée s'est mis au soleil. Sous ses élytres luisants, les ailes reposent, aussi judicieusement repliées qu'un parachute empaqueté par un spécialiste .
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La moitié silencieuse de la musique est là, comme le parfum
de résine entoure les pins que la foudre a blessés.
     
[Élégie in 17 poèmes (1954), p. 48]
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OSTINATO

Sous le pont immobile de l'épave qui tournoie,
l'océan s'ébroue et gronde dans la lumière,
ronge aveuglément son frein d'herbes marines et souffle
de l'écume sur le littoral

La terre se couvre d'une obscurité que les chauves-souris mesurent. L'épave s'immobilise et se change en étoile. L'océan avance en tonnant et souffle de l'écume sur le
littoral.

(Recueil 17 poèmes)
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