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EAN : 9782749947723
253 pages
Michel Lafon (12/05/2022)
4.09/5   29 notes
Résumé :
" Tu dois me promettre de ne pas t'approcher du lac, ni de la forêt. Beaucoup s'y sont aventurés sans jamais revenir. "
Alors qu'elle a grandi à Lagos, au Nigeria, Simi est envoyée chez sa grand-mère dans un petit village où règnent les superstitions. Mais le plus étrange, c'est peut-être sa grand-mère elle-même, avec ses airs de sorcière et les remèdes qu'elle distribue au village. Est-ce à cause de cela que la mère de Simi refuse de la voir ? Ou ce silence ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Les enfants des sables mouvants de Efua Traoré est un roman qui fut très agréable à lire. Plutôt court, le roman nous fait découvrir le Nigeria à travers ses légendes et ses superstitions.

Simi est une jeune adolescente de la ville. Alors que ses parents sont en instance de divorce et que sa mère doit partir en Angleterre pour une formation, Simi doit aller chez sa grand-mère, qu'elle ne connaît pas du tout et qui vit dans un village totalement reculé, Ajao, où les superstitions sont très importantes. Simi commence à ressentir très vite une attirance inexpliquée pour le lac à côté du village, là où sa mère et sa grand-mère lui interdisent d'aller, là où beaucoup d'enfants ne sont jamais revenus…

Bien que partant d'un postulat plutôt classique, Efua Traoré nous offre un récit rafraîchissant et très agréable avec une plume efficace. Nous suivons la découverte de cette magie ancestrale avec Simi, héroïne jeune et indépendante qui sait ce qu'elle veut. le tout est vraiment très agréable et se déguste avec plaisir. Sa relation avec Iyanla, sa grand-mère ainsi que l'histoire de la famille sont vraiment touchantes.

J'aime beaucoup les romans adolescents qui se passent dans un décor que l'on croise peu et où les frontières entre la réalité et les superstitions sont fines. Tout comme l'autrice Sophie Anderson que j'aime beaucoup qui se penche plutôt sur les contes slaves, Efua Traoré est une autrice dont je suivrais avec plaisir les prochaines publications.
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Incontournable Juillet 2022


Depuis le temps que j'attends un roman se déroulant en terres africaines, laissez moi vous dire que je l'ai vite "spoté" celui-là! Il faut dire qu'avec cette couverture exotique au riche couleurs, difficile pour lui de passer le notre radar de libraires jeunesse. Enfin, bref, c'est l'été et quoi de mieux qu'un récit magique aux accents folkloriques ( pour ne pas dire mythologiques) dans un des coins les plus chauds du monde. On s'embarque donc pour le Nigéria!


Oluwanifesimi, dite "Simi", doit rejoindre le village de sa Iyanla ( Grand-mère), Ajao, pour un été. Sa mère doit faire une formation à Londres et elle ne peut lui payer une colonie de vacances, depuis le divorce. Donc, l'adolescente de 13 ans doit aller passer un été dans ce qu'on pourrait qualifier de "campagne", loin de la vie tumultueuse et urbaine de Lagos. Elle fait la connaissance pour la première fois avec sa iyanla et celle-ci est pour le moins indépendante et respectée. Femme savante, elle connait les remèdes, ainsi que les traditions et elle n'est pas moins qu'une prêtresse de la déesse des eaux, Oshun. Il est strictement défendu à Simi d'entrer dans la forêt. Or, ses pas semblent l'y mener d'eux même quand un mystérieux oiseau fait entendre son chant. Simi découvre un lac de sables rouges mouvant et s'y glisse, sous l'appel du chant. Convaincue qu'elle s'y noiera, qu'elle n'est pas son étonnement quand elle est recrachée...sur une autre rive que celle d'où est venue. Un monde où tout semble bouger, un monde de dunes rouges au ciel pourpre presque violet. Un monde qui, selon les dires de sa grand-mère, une fois revenue de cet étrange "rêve", n'appartient pas aux vivants ni aux morts et qui réclame aux dix ans un enfant pour servir de compagnon.e de jeu à un enfant immortel, Layo. Un tribut qui a détruit sa famille et en menace de nouvelles. À travers le scepticisme de plus en plus grand des hommes politiques et des citoyens urbains et les croyances ancrés dans la collectivité d'Ajao impliquant des déesses et des éléments, Simi va découvrir un univers où se joignent légendes et équilibre du monde.


Déjà, quel changement de décor! Comme je l'évoquais plus haut , rares sont les romans jeunesse qui se déroulent en Afrique, surtout les pays autre que magrébins. Qui plus est , encore plus rares sont les romans jeunesse qui traitent de la culture, des croyances et des mythes de ces pays, en atteste le constat de l'autrice, qui n'a rien trouver pour ses filles concernant le Nigéria. C'est donc une formidable opportunité de découvrir un monde que l'on connait si peu, de fait d'être loin, mais du fait d'être si peu représenté également. Pour éviter aux profanes que nous sommes de se perdre dans les termes et les expressions, l'autrice nous a proposé un glossaire et nous guide dans le roman avec des explications. Il faut dire qu'avec un personnage urbain comme Simi, qui a connu un mode de vie urbain et une réalité terrain près de la nôtre, elle est confrontée au changement au même titre que nous, les lecteurs. Ce faisant, elle est donc aussi en mode "apprentissage" et 'découverte" que nous.


Simi incarne la citadine envoyée en campagne et comme tous les héros/héroines ayant à composer avec cette situation, tout reste à découvrir. Non seulement les campagnards d'Ajao ont une vie plus tranquille, rythmée pas la nature et leurs besoins modestes, ils ont une culture très différente. Au début, le doute plane: ces histoires de sables,de déesses et d'enfants disparu sont t-ils réellement le résultat de forces magiques? le "juju", comme ils l'appelle? Et si c'est le cas, quel déséquilibre est survenu pour expliquer que les dix ans d'écart entre les "appellés" ne tienne plus? Ce doute va rester un bon moment avant de comprendre que toutes ces légendes sont bien réelles. Mais on peut s'en douter assez vite.


Autours de la trame principale, nous avons d'autres petites péripéties qui nous permettent de se familiariser avec le monde en présence, comme le festival des tambours, les gens qui font affaire avec Iyanla pour leurs soins, la demeure du "chef", la danse traditionnelle, etc. Nombre de tenues, de coiffures, d'arbres et de fruits sont aussi évoqué. Certains personnages secondaires ne servent pas tant à accompagner Simi qu'à ajouter leur saveur au roman, avec leurs idées, leur façon de faire ou leurs connaissances.


Simi, notre personnage principal, ne m'a pas parue inoubliable, cela-dit. J'ai un peu de mal à la décrire. Disons que c'est un personnage qui se centre plus sur les choses autours d'elle que sur elle, ce qui est en soit une belle qualité. Un peu timide parfois, franches d'autres fois, elle a tout-de-même eu comme grande qualité de ne pas changer d'idée quand le personnage masculin secondaire a refusé de l'aider, ni d'avoir la bêtise de fondre pour lui. Oui, bon, en même temps, elle a toujours juste 13 ans! Je dirais que la psychologie des personnages n'est pas très étoffée, ce qui leur donne un côté plus "esquissé" que profond. La grand-mère, "iyanla", est un personnage autoritaire et inébranlable. Elle sait comment le monde fonctionne et possède aussi bien la notoriété que la compétence. Par moment, ça lui donne même l'air quelque peu insensible. Mais je l'aimais bien cette vieille dame, c'est le genre de femme solide qui ne s'en laisse pas mener. Il y avait aussi le personnage de Jide ( ou "Jay"), un autre ado qui connait la ville, mais qui a grandit en campagne. Il est un peu le "pont" entre les deux mondes et nous informe de quelques réalités, mais lui aussi m'a semblé difficile à apprécier parce qu'il manquait de profondeur. C'est "le personnage secondaire de "l'autre genre", je dirais. le personnage de Layo m'a fait penser à la version ténébreuse de Peter Pan, dans la série " Il était une fois", avec son côté impitoyable , tous ces enfants perdus et leur monde d'immortels.


Donc, ce qui fait la force de ce roman est tout le volet "légende" issu des croyances et des mythes du pays. On en connait si peu que tout nous semble nouveau. Et cette divergence sororale entre déesses et de mondes parallèles est réellement fascinante.Le rythme était plutôt tranquille, mais je n'ai pas eu de mal à rester intéressé par cet univers exotique. Il y avait un dilemme entre les gens croyants aux déesses et les gens extérieurs à Ajao, mais rien de particulièrement houleux. C'est peut-être le seul élément qui semblait difficile à ressentir: la gravité des évènements. On aura aussi mentionné quelques fois "les croyances de l'Homme blanc", un sujet bien réel ( et pas que strictement africain) où le colonialisme a fait entrer une religion monothéiste en faisant reculer les croyances locales. La présence de l'anglais comme langue est aussi très équivoque, car cela signifie un recul de la langue native également. Bref, un roman intéressant, qui aurait pu être mieux sur le plan psychologique ( selon moi) et rythmique, mais qui va devenir un bon incontournable de part son sujet et sa richesses culturelle.


Pour un lectorat du premier cycle secondaire, 13 ans+
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J'ai beaucoup aimé ce roman jeunesse d'aventures nigérianes qui se passe entre Lagos et le village imaginaire d'Ajao en territoire yoruba où existe encore une forte spiritualité yoruba. L'héroïne, Simi est envoyée en vacances chez sa grand-mère qu'elle ne connaît pas et découvre un autre monde où malgré ses réticences de citadine, elle finit par se sentir à l'aise.

A Ajao, Simi qui a été élevé dans le culte chrétien découvre les dieux et déesses yoruba et surtout que sa grand-mère et les gens de la région croient encore à ces contes et légendes qu'elle a toujours considérés comme des histoires pour les enfants. Elle découvre aussi la vie au village, sans électricité, eau courante, wifi ou même réseau (l'angoisse pour un adolescent).

J'ai adoré accompagner Simi tout au long des découvertes qu'elle fait au début de son voyage, frissonner avec elle en découvrant les histoires de disparition d'enfants et partager son impatience devant les silences de sa grand-mère. J'ai aimé la suivre dans ses aventures et admiré son courage. J'ai trouvé cependant dommage car la fin va un peu trop vite à mon goût et la résolution des aventures aurait mérité un peu plus de place. Les thèmes abordés comme le deuil et les relations familiales sont assez complexes et les changements opérés dans le caractère de la mère et de Simi sont aussi un peu rapides à mon goût. Mais le message passe et c'est ce qui compte.

Une belle plongée dans le Nigéria contemporain, qui laisse une belle part à la religion et aux traditions yorubas, avec des aventures intéressantes et des personnages attachants qu'on aurait plaisir à retrouver.
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Un livre jeunesse écrit par une Africaine (une Germano-Nigériane pour être exacte) et se passant en terre africaine (dans un petit village du Nigéria pour être précise), c'est suffisamment rare pour attirer mon attention. Et puis cette couverture colorée ne gâche rien au plaisir de prendre ce livre en main et de commencer à le parcourir.
L'intrigue et son déroulement correspondent aux canons de la littérature jeunesse contemporaine. Une enfant, Simi, déracinée contre sa volonté, ici forcée d'aller passer les vacances d'été dans le village de sa grand-mère, sans réseau, sans eau courante ni électricité, elle qui vit d'habitude dans le confort d'un appartement de Lagos, qui sent peser sur sa vie le poids d'un lourd secret familial (pourquoi sa mère et sa grand-mère ne se parlent-elles pas ?). Et l'histoire lui permettra de grandir, de comprendre, et au passage de rendre le sourire à d'autres personnes.
La trame est sans surprise, donc, mais c'est plutôt une bonne chose, car elle permettra au jeune lecteur de se repérer dans cette histoire qui le dépaysera autrement. Ici, pas besoin d'école de sorciers pour emmener ailleurs. L'ailleurs est au coin de la rue, enfin, pas tout à fait, le Nigeria est tout de même à quelques heures d'avion… le Nigeria et ses traditions, que ce livre rend vivant. Des légendes et des déesses, une météo qui reflète l'humeur des dieux, des enfants disparus dans un monde qui n'est ni celui des vivants ni celui des morts… Ce n'est pas une lecture inoubliable, mais le tout est bien mené et change juste ce qu'il faut des canons habituels.
C'est donc un livre intéressant à mettre entre les mains des jeunes lecteurs (l'autrice le conseille, sur sa page internet, pour les enfants à partir de 9 ans ou les adultes qui ont conservé leur âme d'enfant) pour les confronter à un imaginaire qui est généralement peu présent dans la littérature qui leur est destinée. Un roman exotique mais pas trop, bien ciblé pour ce jeune lectorat. Un roman qui peut ouvrir aux enfants des portes vers d'autres mondes, bien réels ceux-là, et c'est bien le propre de la littérature que de nous emmener ailleurs.

Merci aux éditions Michel Lafon de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre de la masse critique Babelio.
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Une bonne surprise avec ce roman. J'ai trouvé l'histoire très sympathique à suivre, qui fonctionne bien dans sa construction.

J'ai beaucoup aimé être plongée dans une des cultures africaines, que l'on a tendance à peu connaître quand on n'est pas concerné.es. Et j'ai été entraînée dans cet univers, à découvrir la façon de vivre de certains populations locales, leurs croyances, mais aussi la nourriture, les aliments et bien d'autres, qui permettent de nous immerger dans une culture différente de la nôtre et d'ouvrir nos horizons dans une littérature fantastique et jeunesse où on voit encore peu (j'ai l'impression en tout cas) ce type de culture représentée dans les grandes maisons d'éditions à forte diffusion.

L'écriture est peut-être parfois un peu jeunesse dans la tournure des phrases et comment le personnage appréhende parfois ce qui lui arrive, mais cela reste un bouquin qui se lit très bien.

Concernant les personnages, comme souvent, je ne me suis pas particulièrement attachée à elleux, mais ils n'en sont pas des protagonistes imbuvables et c'est agréable de les suivre, surtout Simi, l'héroïne du roman.

Comme dit plus haut, l'intrigue se tient bien, j'ai apprécié suivre cette histoire et voir comment cela allait se conclure. Tout se lit très vite sans problème.

En bref, un roman très sympathique, qui ne me marquera personnellement pas au fer blanc, mais qui a vraiment de quoi plaire, à un public adolescent comme adulte qui aime ce genre de littérature. Et gros point fort de pouvoir lire un roman avec la représentation d'une des cultures africaines.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
– Et tu aimes notre petit village ?
– Oui… hésita Simi. Mais tout est très différent. Certaines choses sont vraiment nouvelles et étranges pour moi.
– Ça oui, murmura Bubu. Cet endroit est définitivement différent et étrange ! (Elle se tourna pour jeter un coup d’œil à la forêt derrière la maison.) Il se passe des choses à Ajao, des choses magiques.
– Dans la forêt ? demanda Simi en se souvenant de la lettre de sa mère. Elle espérait soutirer un peu plus d’informations à Bubu. La petite hocha vigoureusement la tête.
– Le lac défendu ! murmura-t-elle, avant de poser son doigt sur sa bouche et de baisser un peu plus encore la voix. Nous ne parlons pas des choses magiques après l’heure de midi. Et après quatre heures, nous ne parlons plus du tout.
Simi dut se pencher pour l’entendre.
– D’où vient cette règle ?
– C’est la règle de survie de Bubu, répondit la petite fille, tout à fait sérieuse. Et elle fonctionne ! (Elle toucha le sol de son index, puis le remonta jusqu’à ses lèvres et lécha la poussière qui s’y était logée avant de le pointer vers le ciel.) Je le jure ! Que le dieu de la foudre me frappe maintenant si je mens.
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Les dieux sont ainsi. Ils sèment les destins comme le fermier sème les graines sur sa terre. Le destin de certains sera fertile, facile à cultiver et donnera des plantes vigoureuses et pleines de fruits. Celui d’autres sera plus aride, des glumes vides qui faneront et mourront.
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Nous avons tous un côté spirituel. Certains plus que d’autres. Iyanla est si proche de la déesse – peut-être que c’est pour ça que, chez moi, l’intérêt pour le spirituel était plus fort. Je me suis toujours senti très proche d’Oshun. Durant toute ma vie dans le monde d’au-dessous, je n’ai jamais eu l’impression d’être à ma place. Ce monde n’est pas le mien. Je crois qu’Iyanla l’a toujours su.
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