La gauche regardait vers l'avenir, vers les lendemains qui chantent, vers le grand soir. Mais aujourd'hui, la gauche est vaincue, elle se rend compte que son histoire fut une succession de défaites, que ses luttes furent toutes perdues. Enzo Traverso esquisse quelques figures de cette gauche – la vraie gauche, celle qui n'a pas transigé – quand elle se rend compte qu'il ne reste d'elle plus que son ombre. Il évoque le choc de 1989, les statues de Lénine dévissées, les communistes perdus dans l'océan de la mondialisation libérale, les espoirs fous douchés, les lieux de mémoires d'une lutte écrasée sous les trahisons. La mélancolie, c'est toucher le fond pour mieux rebondir, pour mieux se révolter, pour mieux rendre possible la prochaine révolution. La gauche n'est pas morte, elle panse ses blessures et pense déjà au prochain combat.
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