Citations sur U4 : Jules (56)
Je croise son regard et n'y vois qu'une bienveillance infinie. Une putain de bienveillance dans les yeux d'une meurtrière. Je me sens inondé d'une immense gratitude. Cette fille n'était pas destinée à tuer des soldats. C'est le monde qui a fait d'elle une tueuse.
Je ne te dis pas qu'on va construire d'un claquement de doigts un monde qui nous convienne. Mais au moins, on essaye d'être autonomes, de s'en sortir, de gérer un peu tout ce merdier, parce que, après tout, on ne les connaît pas, les adultes qui ont survécu, les soldats, les politiques qui ont bénéficié d'une protection spéciale.
Je n’arrive pas à trouver les mots pour parler de la catastrophe. Je bute sur les termes exacts. J’arrive à les penser, pas à les dire : filovirus, U4. Parce que désormais ils incarnent quelque chose qui existe vraiment. Une vérité inacceptable, que j’ai évitée jusqu’à aujourd’hui. Je me souviens de ma terreur devant les chiffres et les termes scientifiques à la télévision. De ma terreur et de mon refus absolu de cette réalité-là. Alors, ils sont morts ? C’est ça que j’ai refusé. Ils sont tous morts. Est-ce que je pourrai l’accepter un jour ? Est-ce que je pourrai vivre ? Tous morts. Sauf nous, les adolescents, et quelques militaires. Tous morts. Et nous, on est là, réunis dans cette fosse, quatre existences dévastées.
Le pire, après la puanteur et le silence entrecoupé des cris des charognards voraces, c'est l'immobilité absolue de tout ce qui vivait. La vie, c'est le mouvement, et de mouvement, il n'y en a plus. Hormis les tourbilons d'oiseaux noirs et les cavalcades de rats gris.
Il faudra changer pour pouvoir continuer à vivre, t’adapter. Ne te contente pas de survivre, vis.
C'est incontrôlable, comme un fou rire en cours de maths.
"Alors, ils sont tous morts ? C'est ça que j'ai refusé. Ils sont tous morts. Est-ce que je pourrai l'accepter un jour ? Est-ce que je pourrai vivre ? Tous morts. Sauf nous, les adolescents, et quelques militaires. Tous morts. Et nous, on est là, réunis dans cette fosse, quatre existences dévastées." (P300)
"J'ai envie de le tuer pour tuer ma peur, mais je vois sa peur à lui, dans ses yeux. Nous sommes pareils lui et moi. Des pauvres mecs paumés, qui ont perdu toute leur famille en trois jours. Et qui survivent comme ils peuvent."
Ca me fait du bien de me moquer des mes problèmes de poids, c'est la première fois que j'y parviens avec autant de légèreté - c'est le cas de le dire. Et il n'y a que de la bienveillance dans les yeux de Maïa.
Je suis moins complexé qu'avant,
d'ailleurs peut-être que je m'affine, à force de moins manger,
de m'agiter toute la journée, de ne plus être figé devant un écran.
Je commence à ressembler davantage à un déménageur baraqué qu'à un geek boulimique.
Quelle valeur à la liberté dans ce monde, maintenant qu'il faut absolument et définitivement affronter l'inacceptable