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Critique de LoupAlunettes


Jules tentait de croire que tout ceci n'était qu'un mauvais scénario, une terrible fiction de Science-Fiction dont il allait s'extirper aussi simplement que de se débrancher de son jeu vidéo favori Warriors of Time. Tu éteins et bon retour dans la vraie vie, les parents, les copains, l'école et...WoT à une autre heure stratégique pour reprendre sa super partie en réseau.
Il aura beau fermer les yeux, les choses ne reprendront pas leur quotidien, son train train d'ado de 15 ans si ordinaire. Jules avait traverser Paris, abandonnée aux rats et quelques autres animaux sauvages, les restes d'une baillonnette de feu son Grand-Père dans les mains, pour subvenir à ses simples besoins.
Il ne rendrait plus la monnaie sur l'argent des courses, il n'y avait plus d'adultes pour rechigner et la réclamer. le virus U4 était tombé d'un coup et les avait emporté sans aucune forme de préavis. Les habitants de Paris s'étaient tous piqués le doigt à cette quenouille virale mais ne se relèveraient pas de ce sommeil funeste éternel. Jules contournait les corps qui se décomposait sur le sol, au U4 s'ajoutait un autre malaise de pestilence.
Fort heureusement, Jules retrouva dans cette ville désertée d'ancien copains de collège qui comme lui avaient survécu, Jérôme et Vincent, et puis il fit la connaissance de Isa, Cédric, Katia et Sandrine. Par la force des choses, ils s'étaient regroupés en clans dans un bâtiment entier, chacun occupant une fonction pour le bien des autres. Et bien plus. Il y avait la protection et armée.
Avec les Graffeurs, le groupe des Chinois, le clan devait surtout se protéger des Dévoreurs, des drogués qui profitaient du désordre pour étendre une main sur les arrondissements et ses dernières ressources. de fait, les forces armées avaient imposé la loi martiale et un couvre-feu pour maîtriser les affrontements de ces clans ados. Tout individu était sommé de  rejoindre le R-point, point de ravitaillement et de rétention, pour s'enregistrer, étudier leur résistance au U4 et contrôler la situation leurs circulations.
Mais le clan se plaisait à rester ensemble, sans contraintes, à continuer de contempler les couchers de soleil sur la terrasse du bâtiment. Jules et ses amis étaient devenus des hors la loi. 
: "Jules" de Carole Trebor est le premier d'une série dystopique bien française à 4 voix. Carole Trebor "Nina Volkovitch", Yves Grevet "Meto", Vincent Villeminot "Réseau(x)" et Florence Hinckel "Théa pour l'éternité" entre autres. Ils joignent leur expérience du genre, leur style et leur talent sur ce scénario proche du roman "Gone" de Michael Grant.
En effet, l'idée de départ campe le décor d'un monde débarrassé de ses adultes par un mystérieux virus et où quatre jeunes héros détiendraient la clé d'un retour salvateur pour un point avant la catastrophe.
Ces quatre personnages qui vont se croiser dans leurs volumes respectifs sont liés à un jeu vidéo en réseau et "se connaissent"   sous des avatars, un énigmatique Khronos leur donne rendez-vous le 24 décembre près d'une grande horloge de Paris pour remonter le temps. N'ayant rien à perdre ils comptent s'y rendre, gérant leur obstacles respectifs car il n'est plus sûr de traîner dans les rues et voyager seul.
Le Jules de Carole Trebor donne le ton, le premier son de cloche. Il est commun aux ados lambda et son histoire permet de cerner une triste ironie de la situation. Son plaisir des univers dystopiques et fantastiques devient réalité. Sa passion du jeu WoT lui permettra de gérer sa nouvelle réalité, prendre de la distance, prendre courage, garder des attaches à l'enfance en traversant les rues de Paris reprenant par moment l'avatar de son personnage Spider Snake.
L'apparition de la petite Alicia, une petite soeur d'adoption pour l'occasion et fan de Dora l'exploratrice, lui permet également de tenir les multiples revers à distance et de se donner de nouvelles motivations. Se relevant de la déception d'avoir « perdu » son frère Pierre, drogué et membre des Dévoreurs, il s'attache à Alicia et la prend en charge du haut de ses 15 ans. Ce jeune Geek taillé pour le Rugby se sent encore immature, peu préparé à la vie adulte à laquelle le contraint le virus. Qui le serait à moins? Ces amis semblent grandir plus vite que lui.
En rejoignant le clan de ses anciens amis, le changement va se faire dedans et dehors. Les affrontements des bandes de jeunes vont resserrer les actions de contrôle des forces militaires et les ados passent de la juste survie alimentaire à l'offensive armée. Les copains deviennent des "soldats" improvisés, répondant strictement aux règles qu'ils se sont institués, les chouettes surnoms que la bande s'était donnée par amusement glissent vers l'usage du nom de code.
L'auteure réussit toutefois à maintenir la violence du contexte à distance, un ou deux affrontements mis à part, les événements extérieurs sont rapportés et c'est le ressenti de Jules qui nous intéresse. Il tente de trouver sa place. Les couples se forment, Alicia passe son temps à jouer avec Max, un nouveau, Isa l'ex-fiancée de Pierre n'envisage pas le grand frère comme une âme perdue et la cousine de Max, la rousse Koridwen, fan du jeu WoT, pourrait être aussi convaincue de l'urgence de se rendre au Rendez-vous du joueur Khronos.
Elle est réservée, sauvage et jolie cette Kori. Elle fera l'objet d'un autre volume ou l'on aura le plaisir de retrouver de nouveau Jules.
N'écoutant pas les reproches de Jérôme, absorbé par son nouveau rôle de chef de clan et le trouvant peu responsable, vivant dans ses fantaisies, Jules veut croire que le voyage dans le temps est possible, la réalité étant elle-même dure à digérer et comprendre.
Les forces militaires sont-elles composées d'ados, le roman ne semble pas le dire aussi comment ont-ils été épargné? le reste du monde est-il totalement absent d'adultes? Pour cela, il faudra suivre la suite des aventures de U4.
Kori, Yannis et la belle Stéphane font déjà leur apparition ici, évoquant une problématique à la situation, la passation est faite. Comment les autres auteurs ont-ils relevé le challenge de cette série ambitieuse. Où le fil de l'histoire nous mènera t-il?
A découvrir et suivre.
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