AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782915018295
133 pages
Quidam (21/08/2008)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Homme solitaire, énigmatique et hanté par le sentiment d'être "proche de tout et pourtant indiciblement loin à la fois", Xavier vit sur deux îles situées dans la même ville et y mène deux existences tout à fait dissemblables.
Sur l'une, il tient un petit restaurant avec sa mère malade ; sur l'autre, poussé par des circonstances qu'il maîtrise à peine, il exerce la profession de médecin de police. Un soir de pluie, entre dans son restaurant un couple magnifiqu... >Voir plus
Que lire après La Vie pétrifiéeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai un peu du mal à parler de ce roman : non que je ne l'ai pas apprécié, bien au contraire, il est simplement difficile d'en expliquer les impressions de lecture. le thème qui se dégage est celui du mensonge, de la contradiction entre l'apparence et le moi profond, de la difficulté à se sentir différent des autres, et donc des définitions de la normalité et de la folie.
La quatrième de couverture en dit suffisamment sur le personnage de Xavier, très marqué par une anxiété dévorante concernant tous ses rapports humains… Cet homme présente des comportements qui semblent bizarres alors même qu'il devient de plus en plus proche du lecteur ; l'identification marche fort bien, a bien fonctionné pour moi. Cela fait peur de voir à quel point la marge est étroite entre les comportements de tout un chacun et ceux de Xavier, proches de la schizophrénie.
J'ai beaucoup aimé les passages où l'histoire, racontée au plus près des faits décrits, déborde vers le fantastique, une étrangeté dont on devine qu'elle prend sa source dans l'esprit de Xavier. Impossible de lâcher le livre dans ces chapitres ! La ville, très présente dans le roman, peut ressembler à Paris avec ses deux îles au coeur de la ville et pourtant elle devient toute autre, en particulier "au temps de la glace" où tout se fige de manière inquiétante.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
Commenter  J’apprécie          30
Ce roman est envoûtant. C'est peut-être au démarrage, la classique "histoire d'un mec qui tombe amoureux de la fille", mais, premièrement l'écriture est très belle, et deuxièmement, cela fait place progressivement à un malaise qui nous écarte de la romance fleur-bleue. L'écriture de Nils Trede crée un univers à la fois très réaliste, très concret - on imagine son quotidien entre l'Ïle Saint Louis et l'Ïle de la Cité, à Paris, et ses métiers qu'il connaît bien puisqu'il est lui-même médecin - et à la fois, très intime, porté sur les pensées irrationnelles ou non de son personnage, sur l'imagination qui joue des tours, et le comportement incontrôlé parfois...

Lien : http://chezlorraine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il était huit heures du soir quand ils ont ouvert la porte. Ça je le sais parce qu'à cet instant, j'ai regardé la nouvelle montre que ma mère m'avait offerte quelques jours auparavant. J'étais dans un coin de notre petit restaurant sur l'île, et j'attendais les clients.
Ils ont ouvert la porte brusquement pour se précipiter à l'in­térieur, car il y avait une averse sur l'île et sur la ville alentour. Les rues s'étaient assombries en un instant et j'entendais le bruit de la pluie qui tombait, doucement d'abord avec la porte fermée, puis plus fort, avec des milliers de petits éclats sur les pavés, au moment où ils l'ont ouverte. Il s'est mis derrière elle et il a posé ses mains sur ses épaules pour lui enlever son manteau. Elle souriait. Son sourire faisait un peu briller ses yeux. J'ai remarqué quelques mèches de ses cheveux, fines et mouillées de pluie, accrochées sur ses joues. C'était une jolie image, presque touchante, et la lueur douce de ses yeux provenant de son sourire était plus encore embellie par ces mèches mouillées sur ses joues. Lui aussi a enlevé son manteau et de nouveau, il a posé ses mains sur elle, comme auparavant, mais ce n'était que pour être tendre avec elle. Il était visible que ce n'était que par tendresse, qu'il n'y avait aucune autre raison de refaire un tel geste.
Commenter  J’apprécie          30
Les solitaires ne sont pas seulement étranges. Ils ne font pas seulement peur. Dans leur solitude, ils s'aperçoivent de choses qui restent inconnues aux gens sociables. Ils ouvrent leur esprit aux énigmes avec patience et attention. Ils les observent longtemps. Ils ont beaucoup de temps, et peu à perdre. Les solitaires communiquent rarement leurs observations ; ils les portent en eux et ne craignent pas le jugement des autres.
Les solitaires sont persuadés qu'on peut, en observant des phénomènes impressionnants, apprendre les règles fondamentales du fonctionnement du monde. Ils croient aussi que ce sont des règles qui se répètent, autre part, partout même, et que pour cette raison, on peut les retrouver plus tard, après qu'on les ait observées une première fois. Car rien ne se passe par hasard ou arbitrairement, mais d'après des règles et selon des causes.
Commenter  J’apprécie          50
Elle a posé une des mains du garçon sur sa poitrine. Elle était si émue qu’on voyait cette main bouger avec les battements de son coeur. Au début j’avais un petit doute, mais je ne me trompais pas : on voyait la main bouger sur son coeur. Je suis rentré dans la cuisine pour y déposer la nouvelle commande, puis j’ai ouvert la bouteille de vin et je l’ai apportée à leur table. J’ai versé un fond dans le verre du garçon. Alors, et c’était un geste exceptionnel que j’avais rarement observé auparavant, il a tendu le verre à la fille pour qu’elle aussi, elle dise si elle voulait bien prendre ce vin. Son geste était d’autant plus curieux qu’il s’agissait sans aucun doute d’un vin de qualité supérieure et qu’il était donc prévisible qu’elle n’allait pas le refuser. Une fois de plus il n’y avait aucune utilité dans son geste, aucune raison objective. Ce n’était que pour le geste en lui-même. Bien sûr elle a accepté le vin. Elle était ravie même. Je peux donc dire que c’était un geste révélateur du rejet de l’autorité masculine, et qui signifiait : nous sommes pareils. Il n’y a pas de différence entre nous.
Commenter  J’apprécie          10

Lire un extrait
autres livres classés : littérature allemandeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Nils Trede (1) Voir plus

Lecteurs (12) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz: l'Allemagne et la Littérature

Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

Hoffmann
Gordon
Grimm
Marx

10 questions
414 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

{* *}