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Critique de Pat0212


Habituellement les épisodes des enquêtes de soeur Fidelma suivent l'ordre chronologique, mais pour ce roman nous reculons de quelques années en 664, cette aventure prenant place lors de son retour de Rome. La raison en est que Peter Tremayne a donné une conférence à l'abbaye de Bobbio il y a quelques années. Cette abbaye a été fondée par Col Balm (ou Columbanus en latin), un saint irlandais qui a fait essaimer le christianisme de l'Irlande à l'Europe continentale, fondant notamment Saint Gall. Comme cette abbaye existait déjà au temps de Fidelma, les responsables ont demandé à Tremayne de bien vouloir concocter une aventure de Fidelma dans leur monastère, ce qui nous a donné ce super polar à ne manquer sous aucun prétexte.

Donc Fidelma rentre de Rome où elle a brillamment élucidé deux meurtres à la satisfaction du pape. A cause du mauvais temps, son bateau s'arrête à Gênes et elle doit en trouver un autre. Elle pense repartir au plus vite en direction de Marseille et de l'Irlande, mais c'était sans compter sur sa curiosité et sa générosité naturelles. Alors qu'elle se rend au port, elle voit deux soldats attaquer un vieillard, elle le prévient et met ses agresseurs en déroute. le vieil homme est un religieux érudit du Nord de l'Italie, Magister Ado, Fidelma le raccompagne à son auberge où elle est fort mal reçue par les deux jeunes élèves du religieux. Ce dernier minimise l'attaque, mais Fidelma comprend vite qu'il a des choses à cacher et que les agresseurs ne sont pas de simples voleurs. Elle essaie d'en savoir plus et apprend que son maître, frère Ruadan auprès de qui elle a étudié autrefois habite le même monastère qu'Ado et qu'il est à l'agonie après avoir été attaqué par des ariens.

Elle décide de lui rendre une dernière visite, même si cela déplaît fortement à Ado qui semble avoir beaucoup à cacher ainsi que ses élèves, Faro et Gisa. Ils se rendent à l'abbaye de Bobbium (actuelle Bobbio), en chemin ils sont attaqués par les mêmes hommes qu'à Gênes, mais là aussi Fidelma les met en fuite. Ils s'arrêtent chez Radoald, le seigneur de Trebbia, qui apprend à Fidelma que le pays est au bord de la guerre civile à cause des dissensions entre les ariens et les fidèles du credo de Nicée. Notre détective doute qu'on puisse en arriver à une guerre civile pour un désaccord sur la nature de la Trinité. Arrivée à l'abbaye, elle voit son maître qui lui dit des paroles énigmatiques et l'enjoint de quitter le monastère au plus vite parce que le mal y rôde. Il se fait assassiner durant la nuit et Fidelma est partagée entre son envie de partir au plus vite de ce lieu sinistre et son envie de découvrir qui a tué son vieux maître.

Un complot l'entraîne sur une fausse piste, à la poursuite d'un trésor de légende tandis que les assassinats se multiplient. On se laisse entraîner dans ce passionnant polar médiéval avec des personnages peu sympathiques qui ont bien des choses à cacher. Fidelma finira bien sûr par trouver le coupable, mais le lecteur sera bien surpris.

Le contexte historique est très bien reconstitué et vraiment passionnant, tout comme l'évolution du christianisme à cette époque. Tremayne réussit la gageure de rendre vivant et compréhensible le débat entre les différentes factions chrétiennes. C'est une leçon vivante de patristique. Ceci dit les causes du conflit sont bien sûr politiques et non religieuses.

La seule chose qui m'a gênée est l'usage des noms de lieux en latin. Quand il s'agit de l'Irlande, dont j'ignore tout à fait la géographie, peu me chaut, mais pour l'Italie, c'était nettement plus gênant, même si la traduction est indiquée à la première apparition du terme, mais je trouvais dérangeant de toujours devoir réfléchir pour situer l'endroit, ce qui n'aurait pas été le cas avec les noms en français. Sinon j'ai beaucoup aimé cette aventure dont le suspense est très bien ménagé jusqu'à la fin.


Lien : https://patpolar48361071.wor..
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