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Au début du vingtième siècle, la petite Nana, habite en Saskatchewan avec ses grands-parents lorsqu'une lettre de sa mère lui demande de venir la rejoindre à Montréal. Elle entreprendra donc un long voyage en train, pour traverser le Canada d'ouest en est.

Avec elle, on découvre les plaines de l'Ouest avec les cultures de céréales à perte de vue, des champs qui ondulent comme un océan. Puis c'est l'étonnement devant les villes, avec toutes les commodités, des maisons où on peut même prendre un bain sans faire chauffer l'eau sur le poêle à bois…

On y fait aussi une série de rencontres avec des personnages typés : un beau jeune homme dans le train, une grand-tante amoureuse de la musique, un oncle pachyderme ou une cousine dont les charmes règnent sur Ottawa.

Dans ce premier volet de la Diaspora des Desrosiers, le dramaturge québécois présente le portrait d'une époque, celle des familles canadiennes-françaises qui ont essaimé jusque dans l'Ouest canadien et y ont survécu malgré les conditions difficiles.
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Michel Tremblay est un incontournable de la littérature québécoise et, de ce fait, je crois que j'ai lu trop de ses romans à une certaine époque. Tellement que j'en ai fait une écoeurantite aigüe ! Mais bon, il faut en revenir alors je me suis replongé récemment dans son univers et sa dernière saga, commencée par La traversée du continent, m'a tout de suite enthousiasmé. L'auteur a mélangé histoire et fiction dans cette histoire qui a pour sujet sa propre mère alors qu'elle était toute jeune, au début des années 1900…

La petite Rhéauna, dix ans, ne connaît que Sainte-Maria-de-Saskatchewan, un petit patelin au fin fond d'une province de l'Ouest canadien. Elle habite chez ses grands-parents et ses deux soeurs cadettes. Son univers se résume à quelques livres et des champs de maïs à perte de vue. Assez enchanteur comme décor, n'est-ce pas ? En tous cas, c'est ce que pensent les jeunes demoiselles. Je trouve un côté roman initiatique à ce bouquin qui se lit trop rapidement (je l'ai dévoré en une soirée !)

Malheureusement, son univers s'effondre quand la famille reçoit un appel de Maria Desrosiers, la mère des jeunes demoiselles : elle demande à ce que son ainée vienne la rejoindre à Montréal. Rhéauna sera donc arrachée à ses soeurs et à son petit paradis sur terre. C'est alors que le roman se transforme en récit d'un voyage. D'un très long voyage car, même en train, il faut plusieurs jours pour traverser d'ouest en est cet immense pays qu'est le Canada. Et il lui faudra effectuer des arrêts où elle sera prise en charge par divers membres de sa famille.

Premier arrêt : Régina, la capitale de la Saskatchewan. C'est la première fois que la petite voit une grande ville avec des édifices de huit étages ! Elle est reçue par sa grande-tante Régina, une femme sèche et acariâtre mais, dans la soirée, elle est témoin d'un moment magique. Ladite tante ouvre les fenêtres et joue du piano (du Schubert et du Mozart) pour les gens dans la rue. Rhéauna découvre la vraie musique.

Deuxième arrêt : Winnipeg, la capitale du Manitoba. Cette ville est encore plus grande que Régina. Elle y est accueillie par son autre grande-tante Bebette, une femme de démesure, et une ribambelle de figurants. Après tout, il faut faire bonne impression ! Dans sa maison, un banquet en suit un autre et la petite Rhéauna y restera plus longtemps que prévu afin qu'on puisse célébrer son anniversaire en grand. Elle mange des plats nouveaux et découvre des goûts dont elle ne soupçonnait même pas l'existence.

Troisième arrêt : Ottawa, la capitale du pays. La petite n'a pas l'occasion de la visiter car la Louise, dite Ti-Lou, la garde dans sa chambre du Château Laurier, où elle reçoit des politiciens et hommes d'affaires importants. Ça ne pourrait être un roman de Michel Tremblay sans qu'il y ait au moins une prostituée… *Soupir* Mais bon, Rhéauna y reste peu longtemps (juste assez pour que Ti-Lou raconte son histoire et lance son réquisitoire contre l'hypocrisie des hommes.

Puis, enfin, c'est le terminus : Montréal. Une surprise de taille attend Rhéauna mais, pour la savoir, il faudra lire le roman. Et les tomes suivants aussi, car l'émotion est au rendez-vous. Je recommande vivement la lecture de la Saga des Desrosiers. Au-delà du voyage émerveillant d'une petite fille qui découvre le monde (et à laquelle je me suis vraiment attaché), j'ai beaucoup apprécié les brèves histoires divertissantes de tous ces personnages colorés et de la façon dont ils ont laissé leur empreinte dans l'imaginaire de Tremblay. À suivre.
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Michel Tremblay, dans ce roman, se met merveilleusement bien dans la peau de Rhéauna, une petite fille de dix ans qui quitte ses grands-parents qui les ont élevées jusqu'ici, elle et ses soeurs, pour rejoindre seule en train sa mère qu'elle ne connaît qu'à peine, à Montréal.
Elle laisse ainsi derrière elle les immenses champs de maïs du Saskatchewan - au Nord du Montana et du Dakota, côté Canada pour ceux qui comme moi ne situent pas! - et sa petite ville francophone et catholique, mais surtout une famille affectueuse et aimante - pour partir vers un avenir incertain et une grande ville où les gens se moqueront sans aucun doute de son accent, ses vêtements et son ignorance. La route est longue, et elle est accueillie tour-à-tour par deux grand-tantes, l'une à Regina, l'autre à Winnipeg, et enfin par sa petite-cousine à Ottawa avant de reprendre le train pour l'étape ultime: Montréal, sa mère.
Ce voyage est un moyen pour Michel Tremblay de rendre hommage à sa mère Rhéauna, héroïne de ce récit et de ce voyage qu'elle lui aura raconté, comme elle a dû souvent évoquer cette grande maison dans laquelle elle a passé les premières années de son enfance, mais également d'écrire sur le Canada des années 1900, la rusticité rurale, la modernité des grandes villes, la triple influence des croyances cris (une des tribus amérindiennes, canadiennes,) catholiques et protestantes et les hypocrisies citadines, la misère, la forte influence de la société.
Tout au long de son voyage, la petite fille, angoissée mais curieuse, ne demandant qu'un peu d'affection de la part de celles qui l'accueillent et acceptant d'être rassurée sans croire vraiment en ce qu'on lui promet de bonheur, rencontre des personnes qui, au fond d'eux-mêmes, cachent une souffrance,bien souvent une profonde solitude mais aussi une vie secrète, telle cette vieille tante acariâtre qui le soir joue merveilleusement du piano face aux voisins qui viennent l'écouter en silence sous la fenêtre, ou Ti-Lou, vivant dans le luxe grâce à son travail de femme indépendante de nuit (vous l'aurez compris bien sûr, mais pour Rhéauna, tout cela reste bien obscur).
J'ai lu ce roman un peu comme un conte, la maison, si rassurante, qu'on quitte, le voyage initiatique, les rencontres et les épreuves qu'elles induisent, l'apprentissage de la vie que fait Rhéauna au cours de ce voyage, sa sagesse finalement et sa très grande générosité d'enfant, et le but du voyage, enfin. Tout au long du récit, c'est l'arrivée et la rencontre avec la mère qu'on attend, inquiète comme elle, mais espérant un heureux dénouement. Comment est cette maman qu'on connaît si peu et qui réclame soudain cette aînée qu'elle avait laissée à ses propres parents? Pourquoi, soudain, veut-elle qu'elle vienne vivre avec elle, si loin de ceux qu'elle aime?
J'ai été émue par la justesse avec laquelle Michel Tremblay écrit l'enfance et ses questionnements, mais aussi par ces chapitres consacrés à ces adultes incompréhensibles qu'elle rencontre. Un beau livre sur l'enfance, et un beau voyage dans ces grandes villes lumineuses et bruyantes ou le long du magique Lac Supérieur.
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1er tome de la diaspora des Desrosiers, celui-ci est très révélateur de par son titre puisque l'on assiste à la Traversée du continent avec notre petite Rhéauna, fillette de 10 ans élevée avec ses deux soeurs chez ses grands-parents dans la région de la Saskatchewan.
Époque du début du XXè siècle au Canada, la grand-mère reçoit une lettre de la part de sa propre fille lui demandant de lui renvoyer sa petite Nana au travers du pays et en train. La petite Rhéauna fera halte au fil de son voyage chez deux de ses grandes-tantes et enfin une cousine avant de retrouver sa mère sur le quai de la gare de Montreal. Bien évidemment, Rhéauna saura pour quelle raison sa mère veut la récupérer et ce n'est pas sans raison...
C'est une belle découverte avec Michel Tremblay et ce 1er tome qui nous réserve de belles surprises sans doute avec la suite que je vais bientôt entamer.
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La Traversée du Continent – premier tome de "la diaspora des Desrosiers" - évoque le voyage initiatique de Rhéauna, dite Nana. Voyage de trois jours, au terme duquel, elle aura gravi un échelon de plus dans la connaissance des autres, du monde et de soi. Bref, elle arrivera à destination transformée.

Nous sommes en 1912.
Rhéauna, 10 ans, doit quitter Maria (Saskatchewan), petite enclave francophone et catholique de 200 âmes, plantée d'infinis champs de blé d'Inde que l'on entend pousser la nuit. Rhéauna y a grandi, entourée d'amour distillé par ses grands-parents et ses deux soeurs. Mais sa mère souhaite l'avoir près d'elle à Montréal.

Pour la rejoindre, elle traverse le continent en train, en faisant escale successivement à Regina, Winnipeg et Ottawa.
Dans chacune de ces villes, elle fait la connaissance de trois femmes. La vieille fille Régina, dont la seule distraction est un piano dont elle joue merveilleusement bien; Bebette, à la fois mère - manipulatrice et tyrannique-, et épouse -aimante et dévouée-, d'un homme atteint d'un cancer, dont l'ultime souhait est de mourir heureux en engraissant, au lieu de partir à petit feu en maigrissant; Ti-Lou, prostituée, dont le destin de Marguerite Gautier (« La Dame aux Camélias ») devint l'exemple à suivre, et la prostitution un but à atteindre.
Trois femmes, trois « rôles » - vieille fille ou religieuse, mère de famille, guidoune - assignés aux femmes en ce temps là, car le reste, appartenait aux hommes….
Lors de ce voyage, Rhéauna croisera, en outre, Jacques, qui avouera à la petite fille, à la faveur de l'intimité du train, ce qu'il n'a jamais dit à personne, à savoir son amour pour les hommes.

Au fil de ses rencontres, Rhéauna découvre le monde...

Roman agréable à lire. Tous les personnages sont attachants, et particulièrement la tante Regina, qui m'a particulièrement procuré un vrai moment de plaisir.
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Rhéauna doit quitter son village de la Saskatchan pour retrouver sa mère, une femme qu'elle ne connait pas, à Montréal. Se séparer de ses soeurs et de ses grands-parents lui coûte, mais à dix ans, Rhéauna est déjà fière et courageuse. Dans le train qui traverse le pays et dans les villes où elle fait étape, elle rencontre des êtres nouveaux qui cachent tous une blessure sous des dehors austères ou volubiles.

Très beau roman de voyage. La narration est dynamique, rythmée par l'avancée du train. le personnage de Rhéauna est très bien construit, solide et attachant. Ce texte, qui s'inscrit dans un ensemble plus grand, se lit très bien pour lui-même.
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Magnifique roman de Michel Tremblay où l'on sent bien le désarroi et la surprise de la jeune Nana face à cet univers inconnu qu'elle côtoie. Les dialogues sont tellement plausibles qu'on les entend presque... J'ai particulièrement apprécié les pages consacrées à la tante Régina (un petit bijou!).
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Dans ce roman d'apprentissage, au style délicat, le lecteur fait la connaissance d'une petite fille attachante qu'il accompagne au long d'un voyage difficile mais formateur, qui la contraint de quitter une famille aimante – et avec elle les douceurs d'une enfance ingénue – pour retrouver une mère qu'elle connaît trop peu.
Au fil des escales, réelles ou oniriques, c'est un continent, mais aussi toute une série de protagonistes que l'on découvre en compagnie de Nana : des rencontres éphémères qui laissent entrevoir des personnalités riches et surprenantes et qui esquissent peu à peu une histoire familiale captivante.

Depuis que j'ai découvert, il y a longtemps déjà, la plume de ma chère Arlette Cousture, je suis toujours à le recherche d'ouvrages (ou mieux encore de sagas) évoquant, d'une manière ou d'une autre le Canada et son histoire. A défaut de pouvoir m'y rendre pour de vrai, j'y voyage au moins virtuellement !
Ce sublime roman a comblé mes attentes, puisqu'outre l'évocation du Canada du début du siècle dernier, j'y ai retrouvé retranscrits, pour mon plus grand plaisir, une langue et un accent que j'aime tout particulièrement.
Lien : https://figuresdestyle2017.c..
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Après avoir découvert l'univers de Nana, la petite ville où elle a grandi en ce début de siècle dans ce pays immense, nous la suivons dans ce long périple, à travers un continent. Un départ vers l'inconnu, vers cette mère dont elle a gardé très peu de souvenirs. Et la découverte d'une galerie de personnages, très pittoresques, de sa parenté, dispersée un peu partout dans le pays.

Un roman qui se lit d'une traite. Une légère frustration en arrivant au bout causée par l'impatience et l'envie de savoir ce qu'il adviendra de cette enfant de onze ans. Une lecture agréable, où l'on sent la langue québecquoise dans chaque dialogue. C'est à la fois étrange, cette transcription, et en même temps, elle rend compte de cet accent si particulier et nous emmène de l'autre côté de l'océan. À lire, bien entendu !
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L'expérience avait bien commencé. La maison enroulée dans une galerie couverte, offrant la sécurité d'une promenade nocturne sans risque d'égarement dans les immenses champs de céréales qui la cerne, m'a ouvert ses portes fort amicalement. Mais tout s'est rapidement gâté. La naïveté a commencé à éclabousser les jolies scènes, puis les tantes à gros traits ont fait leur entrée. Régina l'acariâtre qui joue malgré tout divinement du piano, la terrible et aimante Babette affublée d'un pachydermique mari suicidaire,... et les autres dont je n'ai pas du tout eu envie de faire la connaissance. La courageuse petite fille dont j'ai oublié le prénom découvre à chaque fois la beauté intime de ces êtres insupportables, le vice caché de leur vie qui les a fait tels qu'ils sont aujourd'hui et qui fait qu'on peut les aimer quand même, un peu à la manière de Kirikou, mais en moins subtil et poétique. "C'est rond, c'est chaud", c'est surtout accablant de mièvrerie et exaspérant de bons sentiments imbuvables. J'ai passé mon chemin.

Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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