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Citations sur La grosse femme d'à côté est enceinte (22)

La religion catholique, en un mot, niait la beauté de l'enfantement et condamnait les femmes à n'être jamais dignes puisque la mère de leur Dieu, l'image consacrée de la Maternité, n'avait été qu'un entrepôt temporaire d'où l'Enfant n'était ni entré ni sorti.
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Et Ti-Lou lui avait demandé : "T'aimes pas les hommes ?" ce à quoi Rose avait répondu : "Y'a rien que les guidounes qui peuvent les aimer, nous autres, on les endure."
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"Le dernier mois d'habitude les femmes restent chez eux" et c'était vrai. Plutôt que de subir les reproches muets qu'elles pouvaient lire dans tous les regards qu'elles croisaient, les femmes restaient chez elles pendant les dernières semaines de leur grossesse. Elle-mêmes finissaient par ressentir une certaine gêne d'être déformées et bousculées par ce paquet d'énergies, cette vie si puissante qui se préparait à sortir d'elles. Écrasées par cette religion monstrueuse qui défendait toute sorte de moyens de contraception, cette religion fondée sur l'égoïsme des hommes pour servir l'égoïsme des hommes qui méprisait les femmes et en avait peur au point de faire de l'image de la Mère, la Vierge Marie, Mère de Dieu une vierge intacte et pure, inhumaine créature sans volonté et surtout sans autonomie, qui s'était retrouvée un jour enceinte sans l'avoir désiré, par l'opération de l'Esprit-Saint et qui avait enfanté sans avoir besoin de mettre au monde, insulte ultime faite au corps des femmes ; gavées par les prêtres de phrases creuses autant que cruelles où les mots "devoir" et "obligation" et "obéissance" prédominaient, ronflants , insultants, condescendants, les femmes canadiennes-françaises, surtout celles des villes, avaient fini par ressentir une honte maladives d'être enceintes...
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"Ça sent la crotte de cheval !" Chaque fois qu'il passait devant cette épicerie, Marcel en profitait pour dire cette phrase qu'il préparait depuis qu'il etait sorti de la maison car c'était la seule occasion où on acceptait qu'il emploie le mot "crotte". Et il le savourait plusieurs minutes à l'avance et plusieurs minutes après, le mot étant trop court pour qu'il le savoure en le disant.
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ce petit bout d'homme à qui il pouvait parler, qui l'écoutait calmement et qui, ô miracle, lui répondait dans sa propre langue de chat errant.
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Y'a rien qui est assez important pour remplacer le seul show gratis que le bon Dieu nous a donné. Si t'as des problèmes au coucher du soleil, laisse-les tomber pis va te pâmer devant l'orgie de couleurs que ton créateur se paye tou'es soirs, ça console, ça lave, ça purifie.
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Édouard et Thérèse s’étaient levés en même temps. Leurs chambres se faisaient face, aussi étaient-ils tombés nez-à-nez en ouvrant leur porte. «Vous vous levez ben de bonne heure, à matin, mon oncle Édouard ? C’est pourtant samedi !» «Les envies de pipi ont pas de jours, ma p’tite fille !» Ils avaient tous deux couru jusqu’à la salle de bains qui se trouvaient tout à fait à l’arrière de la maison, après la salle à manger et la cuisine. Thérèse était arrivée la première mais elle avait cédé la place au frère de sa mère. Marcel, le frère de Thérèse, tellement petit pour ses quatre ans qu’on lui en donnait à peine deux ans et demi ou trois, avait entendu la course et lorsque Thérèse et Édouard étaient passés près de lui il avait zézayé un timide bonjour mais les deux coureurs ne l’avaient pas entendu. Marcel couchait dans la salle à manger dans un lit qu’on déguisait le jour en sofa, beaucoup trop grand pour lui et qu’il détestait. Il était donc témoin de toutes les allées et venues de la maison et Dieu sait s’il y en avait. Quand son oncle Gabriel, qui travaillait le soir, arrivait vers les deux heures du matin, Marcel lui envoyait la main. Mais Gabriel, absorbé, fatigué, la tête basse, regardait rarement dans la direction de l’enfant. Il entrait en hâte dans sa chambre qui donnait sur la salle à manger, où l’attendait la grosse femme enceinte, sa femme. Quand Albertine, la mère de Marcel et de Thérèse, se levait la nuit pour se faire un thé pour calmer ses nerfs, Marcel se glissait hors de son lit et la suivait à la cuisine. Elle le prenait dans ses bras en attendant que l’eau bouille et Marcel, immanquablement, s’endormait, la tête appuyée contre l’épaule grasse de sa mère. Albertine berçait son petit dernier en fixant le canard d’eau chaude. Parfois elle s’endormait debout, appuyée contre le poêle…
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"Quand vous serez à bouillir comme un stew dans le gros chaudron, en bas, pis qu'moé j'm'éventerai avec des plumes d'autruche, au ciel, en écoutant le concert, vous regretterez ben des affaires !"
"Albertine, noye-moé pas, chus pas en état de grâce !"
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Elle portait la robe du samedi. Oui, elle possédait une robe pour chaque jour de la semaine. Une seule. Elle ne variait jamais. On pouvait baser son calendrier sur les robes de Marie-Sylvia. Et certains le faisaient. Si Marie-Sylvia s'était acheté une robe neuve, non seulement toute la rue aurait-elle été au courant, mais quelques-uns de ses habitants n'auraient plus su quel jour on était.
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«Que c'est que tu y'as répond?» «À qui?» «Au soldat teindu.» Mercedes passa la tête dans l'entrebâillement de la porte. «J'y ai pas répond. J'y'ai faite c'que t'arais dû y faire.»
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