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EAN : 9782742757916
115 pages
Actes Sud (28/10/2005)
3.58/5   26 notes
Résumé :



Les cinq nouvelles de La héronnière mettent en scène un village en perdition où, sous les mensonges du quotidien, se cachent des drames croisés.

Chacune d'elles aborde des aspects de la vie villageoise, derrière laquelle planent toujours le doute, les faux-semblants et le mystère.

Où naissent donc les monstres qui poussent les personnages de cette chronique de l'arrière-pays à poser des gestes irrévocables... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Vous n'aimez pas les nouvelles ?
Alors, tant mieux, cela tombe bien parce que c'est un recueil de nouvelles qui n'en est pas tout à fait un !
Donc j'espère vous donner envie de le feuilleter et qui sait, de le lire...


Cinq textes indépendants les uns des autres, qui ne le sont pas vraiment puisque les mêmes personnages réapparaissent d'un récit à l'autre. de second rôle, ils deviennent le personnage principal ou ont une attitude qui fait qu'on se rappelle les avoir déjà croisés. Les mêmes lieux, des événements évoqués dans l'un ou l'autre se retrouvent en filigrane au fil des récits, points de repère ou indices de compréhension pour la suite des rencontres.




Un petit village québécois dans lequel il pourrait faire bon vivre s'il n'y avait un hiver qui dure trop longtemps, cloître les hommes au coin du feu ou devant le poste de télévision et recouvre les êtres d'une mélancolie qui étouffe tout.
Un village de non-dits, de secrets, où l'on s'épie et se jalouse, où l'on se critique et se déteste. Les femmes partent vers la ville et ses mirages d'une vie meilleure et d'une plus grande possibilité de consommation. Des couples aisés font le chemin inverse et viennent s'établir au village pour y vivre une parenthèse à la campagne.
Mais les premières brisent les familles et ne laissent en partant que rancoeur et chagrins à ceux qui restent, tandis que les seconds n'appréhendent pas qu'ils ne seront toujours que des étrangers pour leurs voisins autochtones.
Dans ces lieux de nature et de bois, on y chasse l'outarde, on y braconne l'orignal, on règle des comptes, on tue...



Cinq textes pour ausculter l'âme humaine, la disséquer dans ce qu'elle a de plus beau et de plus laid. Cinq textes pour évoquer les rivalités de ceux qui n'arrivent pas à vivre en communauté, cinq destins de personnages pour dire les ravages de l'intransigeance ou le refus d'accepter l'autre dans sa différence, pour oublier que celui dont on partage la vie a ses propres aspirations.



Un beau recueil avec une écriture incisive, envoûtante, qu'on ne quitte pas, curieux que l'on est de découvrir où l'intolérance, le manque d'écoute et l'incompréhension de l'autre mènera ces habitants.
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Je ne sais vraiment pas pourquoi je me suis procuré ce recueil de nouvelles d'une auteure canadienne. Parce qu'il s'agissait du Canada, oui, c'est tout à fait probable.
Mais je n'y ai retrouvé aucune description typique du Québec, où les nouvelles se déroulent.
Car la caractéristique principale, c'est le point de vue de 5 habitants (1 habitant par nouvelle) du même village. Et quel village ! Morne, désolé, déserté, d'où les femmes, principalement, s'en vont, attirées par Montréal ou …par un autre homme.

Que s'y passe-t-il ? Rien de bien reluisant : tueries de hérons, meurtre d'un homme, trahison…Et ennui. Ennui trèèèès profond.
Les villageois se tirent dans les pattes alors qu'en apparence, tout le monde s'entend bien.
Les vacanciers n'y trouvent aucun accueil.

Bref, cette ambiance délétère a déteint sur moi, et je suis très contente d'avoir lu ce recueil très rapidement, d'autant plus que je n'ai pas trouvé le style de l'auteure particulier. Et pourtant, ce recueil paru en 2003 a été récompensé par le grand prix du Livre de la ville de Montréal, le prix des Libraires du Québec ainsi que prix France-Québec Jean-Hamelin.
Je cherche encore pourquoi je me suis égarée dans cette héronnière…

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La quatrième de couverture dit tout ou presque, ce serait difficile d'en rajouter sur le contenu et l'ambiance. Unité de lieu, personnages qui se croisent sans doute (le jeune homme de la héronnière est évoqué dans la dernière nouvelle), thèmes récurrents d'un texte à l'autre : le clivage ville-campagne, étrangers-villageois, les traditions du village figées, la chasse, le froid, les gens qui s'épient, les mensonges, les secrets, l'hypocrisie, la survie à tout prix…

En fait, ce court recueil est noir, très noir : si certaines personnes veulent être honnêtes, ouvertes, leurs tentatives sont vite étouffées par la malhonnêteté et la veulerie des autres. D'autres, que ce soient des villageois ou des citadins, ne supportent pas ce climat délétère et n'ont d'autre solution que la fuite, le départ ou pire, la folie, l'alcoolisme, la mort. C'est drôle, on sent bien que ce n'est pas un village situé dans une réserve autochtone, mais la désolation que j'ai ressentie à la lecture des nouvelles de Lise Tremblay est la même que celle décrite par une Lucie Lachapelle ou une Naomi Fontaine. Sauf que ces dernières font percevoir une lueur d'espoir, d'apaisement malgré tout. Ici tout m'a paru sombre et désespéré d'un bout à l'autre. Oh c'est très bien fait, quelle maîtrise dans la construction de l'ensemble, dans l'écriture et quelle ironie sous-jacente ! Mais cette noirceur me reste un peu en travers de la gorge, ça m'a un peu mise mal à l'aise : il n'y aurait donc rien à rattraper dans ce village ??

Je ne sais pas si j'aurais acheté ce livre en ayant lu la quatrième de couv'. Mais comme j'ai acheté un roman de Lise Tremblay, L'hiver de pluie, j'ai hâte de la connaître sous une autre facette !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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petit livre construit sur 5 nouvelles indépendantes mais sur la même tonalité. Cela se passe dans un village ( non cité) au fin fond de la campagne québécoise , où les habitants vivent au rythme des saisons , des visites des chasseurs et des touristes , de l'arrivée aussi de résidents de Montréal venant ici pour la retraite....et cela n'est pas facile....Une belle découverte de lecture !
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J'avais découvert Lise Tremblay avec "L'habitude des bêtes" et je souhaitais continuer avec l'auteure. J'ai choisi cette fois-ci un petit recueil de nouvelles où j'ai retrouvé un peu la même atmosphère.

Cinq nouvelles, une unité de lieu, un village rural en perte de vitesse, refermé sur lui-même, ne vivant plus que grâce aux résidences secondaires et aux chasseurs, tout en ne les acceptant pas vraiment. Vieilles histoires, jalousies, nostalgie du passé, c'est un mauvais brassage qui provoque des malentendus, des drames parfois, mais toujours en silence. On règle ses problèmes à l'abri des maisons et ils n'en sortent plus.

L'auteure a un talent certain pour peindre un monde villageois en voie de disparition, les femmes finissent par partir avec des estivants, les hommes restent et ne réagissent pas beaucoup, résignés. Les urbains qui passent une moitié de l'année au village se croient intégrés parce qu'ils viennent depuis des décennies. Douce illusion, ils ne seront jamais d'ici et ne peuvent pas comprendre la mentalité des villageois. Certains personnages reviennent d'une nouvelle à l'autre, toujours aussi taiseux.

J'ai à nouveau apprécié l'écriture sans fioritures de l'auteure, simple et efficace, elle va à l'essentiel et on saisit parfaitement ce qui se joue. Ce qu'elle décrit pourrait s'appliquer à bien des villages dans différents pays et différentes régions, loin de l'idéalisation actuelle des campagnes.

Auteure à suivre ... des titres à me suggérer ?
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
On avait parlé un peu et une grosse pluie s'était mise à tomber et comme ça, à brûle-pourpoint, sans raison aucune, elle m'avait dit qu'elle avait été adoptée, qu'on avait cru bon de lui faire savoir que ses vrais parents étaient toujours au village. Qu'est-ce que je ferais à sa place ? Je venais d'arriver et je ne pouvais pas concevoir qu'on puisse vivre des années en sachant une chose pareille et de continuer à faire comme si on l'ignorait. Depuis, j'ai appris à mes dépens que la seule règle du village était le mensonge. Tout le monde sait tout et tout le monde fait semblant de l'ignorer.
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Je n'arrive pas à m'enlever de la tête que c,est lui le responsable du cancer d'Aline.Elle a attrapé le cancer du village. (p 99)
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Lise Tremblay - L'habitude des bêtes
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