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Critique de Shaynning


Voici un livre qui ne vous laissera pas indifférent(e). Chassez-croisé entre "la servante écarlate" de M.Atwood, le système patriarcal chrétient et la charia des Talibans, vous entrez dans un univers où l'homme est entièrement soumis à la femme.

Désormais, les hommes n'ont plus de droits. Condamnés à être cachés sous de grands vêtements qui couvre leur visage et surtout leur barbe, qui prête trop à un dévoilement sexuel ( c'est ce qu'on reproche aux femmes concernant leur chevelure dans le monde musulman extrémiste, d'ailleurs), les hommes ne peuvent conduire, ne peuvent pas boire de l'alcool et ne peuvent pas travailler. Ils s'occupent des tâches domestiques et servent aux plaisir sexuel de leur épouse. Dans cet univers dystopique, les hommes ne font donc pas de grandes études et seront choisis pour leur beauté , leur musculature et leur capacité d'érection. On leur fait subir une pression énorme à se "préserver" pour leur épouse. Par conséquent, les adolescents ne peuvent pas se masturber et seront punis s'ils ont des érections précoces la nuit. C'est la façon de les garder "puceaux". Un homme qui n'obéit pas peut être jeté à la rue sans autre forme de procès et peut être battu par la faction extrémiste des femmes anti-hommes, qui les exécutent à coup de bâtons cloutés. Les plus avertis d'entre vous auront comprit que tout ce qui compose cet univers anti-homme est simplement l'inverse de l'univers anti-femme de notre réalité.

Ici, c'est l'histoire de Samuel, un jeune homme né dans une société où les hommes ont moins de valeur que les femmes. Vendu par sa famille à une femme qui a déjà un premier époux et qui aime particulièrement le sexe, Samuel commence sa vie conjugale avec beaucoup de dépit. Il fait une croix sur les études qu'il aurait aimé poursuivre et ses rêves d'amour. Madame n'est pas une épouse aimante et généreuse, elle est même mesquine et castrante. Malgré la gentillesse de Monsieur, Samuel ne voit en lui qu'un homme vieux, gros et inutile, raisons pour lesquels il se met à le mépriser et l'humilier. Samuel cherche un sens à cette vie dénué d'opportunités, d'amour et de justice. Et puis, un jour, Madame ramène un adolescent, son troisième mari...

Faire l'inventaire des inégalités sociales et de genre dans ce livre serait bien long, mais au final, nous n'avons qu'à penser aux nombreuses injustices déjà vécues par les femmes au quatre coins du monde. L'auteur a fait un beau travail dans ce livre, car on se représente bien cette société anti-homme et on se sens d'emblé concernés. Lorsque Madame ramène le jeune homme, son troisième mari, ça me rappelle les hommes qui épousent des jeunes filles à peine ou non-pubères. Lorsqu'on voit les hommes trop couverts, on pense à la burka chez les musulmans extrémistes. Lorsqu'on voit la dominance des épouses, on revoit le système patriarcal ( dans ce cas-ci matriarcal) qui date de la Renaissance ( renaissance pour les hommes, dégringolade pour les femmes) et que l'on a aussi vu au Québec.

Il y a un beau travail de psychologie dans ce livre, concernant les pulsions refoulés freudiennes, au rôles sociaux, aux rôles perçus, à la relation entre même genre, au rôle parental, et bien d'autres.

C'est le genre de livre qui marque, qui ne laisse pas indifférent et qui prête à la réflexion. le genre qui se lit dans un cour de sociologie, de psychologie ou même de sexologie. Bien que ce soit "divertissant" de voir un monde où , pour une fois, les femmes ne sont pas dominées, réduites à un trophée de chasse ou même condamnées à devoir finir avec un homme pour réussir sa vie ( contrairement à la vaste majorité de la lecture Arlequin, New Romance et même Jeunesse de nos jours), reste que pour ma part, c'est profondément révoltant de voir le genre masculin opprimé, pour la féministe que je suis. Personne ne mérite d'être traité avec moins de considération qu'un animal. Un bon livre à faire lire à tous les mâles alpha, machos et imbéciles de ce monde, qui plus est, mais aussi aux "féministes extrémistes, qui semblent croire que les femmes valent mieux que les hommes. On ne gagne rien à déséquilibrer les genres.
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