Ce livre de Michel Tremblay se lit d'une traite.
Le titre semble farfelu, mais reflète la terrible souffrance de cet homme qui entend en permanence siffler une bouilloire dans sa tête. Il s'agit de Simon, célèbre réalisateur, personnage principal du roman, mais il s'agit aussi de Michel, l'auteur du roman.
Michel Tremblay, célèbre écrivain québécois, raconte dans ce petit livre son histoire personnelle, sa rencontre soudaine, en 1986, avec l'acouphène, la bouilloire stridente qui lui hurlait sans discontinuer dans l'oreille gauche. Mais, en réalité, cela n'avait rien de soudain... le malaise existait, latent, des signaux d'alerte que l'homme n'a pas souhaité "voir en face", et le personnage de Simon, pareillement, tergiverse, procrastine, s'apitoie, essaie de mettre son malaise sur une voie de garage pour continuer le tournage de son film... Mais la bouilloire le rend fou...
Michel Tremblay s'est donc fait opérer en 1998, après avoir supporté pendant 12 ans un sifflement de bouilloire dans la tête avant de se décider à sauter le pas. La tumeur a été neutralisée sans séquelles au cerveau, mais il a perdu l'ouïe à l'oreille gauche ET conservé son acouphène...
Son livre est un témoignage d'un combat larvé au départ, et débridé à la fin, contre un sifflement dans l'oreille, provenant d'une tumeur. Mais les acouphènes représentent encore un phénomène mal expliqué, qui pourrit le quotidien de nombre de gens. Qui n'a pas eu parfois les oreilles qui sifflent : gros coup de fatigue ? débordement de décibels dans un concert ?... alors s'imaginer vivre en permanence avec la bouilloire ?? Monsieur Tremblay le fait, il s'est réconcilié avec son acouphène, il l'a adopté, en a fait son compagnon de route malgré lui. Son livre est un témoignage honnête, ironique et si bien écrit de ce combat insolite.
LE ROMAN :
Simon est un réalisateur célèbre, en plein tournage d'un film donc excité comme une puce, fatigué ... et bientôt désespéré par ce sifflement de bouilloire qui s'installe pour de bon dans son oreille gauche.
Simon décide de faire la sourde oreille, refuse de regarder la réalité en face, d'aller consulter; il continue son film mais se sent à part, asocial - il s'isole avec son sifflement, entretient une panique croissante d'autant que le soir, il se retrouve seul face à lui-même et traumatisé par ce bruit strident.
Simon essaie de se plonger dans l'écoute du Vaisseau Fantôme de Wagner à plein volume pour effacer le bruit de la bouilloire : rien à faire, le sifflement est toujours là et, pire encore, Simon ne se sent plus capable d'apprécier comme il se doit le chef d'oeuvre qu'il aimait tant.
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