Ecouter un roman de
Louise Tremblay d'Essiambre, c'est toujours la certitude d'être immergé dans le coeur canadien et dans le coeur des hommes. Surtout quand la lectrice possède cet inimitable accent qui rend l'ensemble encore plus immersif.
Cette fois, l'autrice nous emmène au milieu des années 20, dans les cuisines d'un manoir, où la jeune Marion, à peine 13 ans, vient de se faire embaucher comme marmiton. Aux côtés de la cuisinière, Eléonore Légaré, elle apprendra bien vite qu'elle peut, elle aussi, prétendre à une vie pleine et riche. Il faut dire que chez les Couturier, les parents sont assez infâmes et que la vie n'était pas rose. Alors, même si elle doit rendre tout l'argent qu'elle gagne, Marion est heureuse, s'attachant de plus en plus à Eléonore et découvrant que les relations humaines bienveillantes sont un véritable trésor.
Comme d'habitude avec l'autrice, on entre tout de suite dans le roman et dans l'intimité des personnages auxquels on s'attache en quelques pages. Pour ce premier tome d'une quadrilogie, le contexte historique est encore calme; point de guerre en cours et le crash boursier n'est pas encore pour tout de suite. Après la première moitié du roman, une troisième famille s'ajoutera aux Couturier et aux O'Gallagher (les propriétaires du manoir):les Lafrance, croisés lors des vacances d'été. L'autrice met en lumière des personnages très réalistes, la plupart bienveillants et chacun en prise avec sa propre histoire.
Les romans de
Louise Tremblay d'Essiambre, ce sont souvent des odes à la famille et à l'amitié. Ici aussi, même si la famille est plus celle du coeur que celle du sang.
On sent que l'autrice vit vraiment avec ses personnages tout au long de l'écriture. Ce qui donne un roman qui sonne juste à chaque instant, des familles que l'on voudrait côtoyer, des instants d'amitié que l'on voudrait partager, des paysages que l'on voudrait admirer "en vrai". Bref, encore une fois,
Louise Tremblay d'Essiambre nous ouvre une saga familiale qui va nous réjouir assurément.