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EAN : 9782253062974
507 pages
Le Livre de Poche (01/01/1993)
4.58/5   12 notes
Résumé :
Ton Trenet, je te l'accorde, est un poète, mais un poète en acier trempé ! De Bérard à Cocteau.

Charles Trenet, le génie provincial qui donne des leçons de bonheur à Paris. Colette.

Sans lui, nous serions tous des experts-comptables. Jacques Brel.

Je n'ai jamais rencontré un pareil jaillissement créateur, sauf chez Giono, à cette différence que Giono commettait des fautes de français et d'orthographe, et que Charles -lui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dernièrement , mon ami extraterrestre Chewbacca m'a dit , dans son langage : "Vous êtes vraiment terribles, vous les Terriens : vous vous évertuez à faire des classements, des ordonnancements, des tris , des évaluations, en fonction de critères totalement subjectifs !" "C'est pas faux répondis-je, (parce qu'en plus du wookie je parle aussi le percivalien) : ce n'est pas parce que je préfère Schubert à Brahms que ça met Schubert automatiquement au-dessus de Brahms. Mais, cher ami velu (c'est gentil d'être velu), je ferai deux objections : d'abord il y a la tradition, la coutume, l'usage qui fait qu'on donne souvent la préséance à l'un par rapport à l'autre, quoique suivant les lieux et les époques, ce classement puisse être aléatoire. Ensuite, il y a ce que j'appellerai le "poids historique" : Si Bach (Jean-Séb, pour les intimes) est considéré comme Dieu le père par tous les musiciens, c'est certes à cause de son génie (mais Mozart et Beethoven peuvent en dire autant) mais surtout grâce à son rôle prépondérant dans l'histoire de la musique, tant pour la composition que pour l'exécution (tous instruments confondus, sans parler de la qualité supra-humaine de son oeuvre. En dehors de ça, subjectivement, Bach est bien l'égal de Mozart, Beethoven, Schubert, Brahms, Chopin er Richard Clayderman.
Charles Trenet, toutes proportions gardées, présente le même cas de figure. Sur le plan de talent pur, il est clair qu'on peut le mettre sur la même longueur d'ondes (sur votre radio préférée) que des pointures comme Brel, Brassens, Ferré, Ferrat, Béart, Vigneault, Barbara ou Anne Sylvestre et beaucoup d'autres... Mais l'influence de Trenet, au tournant des années 30, sur la chanson française, est non seulement très importante, mais prépondérante. Comme dit Jacques Brel "Sans lui nous serions tous des experts-comptables". Rappelez-vous (pour une très petite minorité d'entre vous) ou imaginez (tous les autres) ce qu'était la chanson dans les années 30 : la fin du cabaret et le début du music-hall avec des vedettes comme Maurice Chevalier, Tino Rossi ou Joséphine Baker, et puis un courant nouveau porté par des gens comme Mireille, Jean Nohain et Jean Sablon, des formations "swing" comme les Collégiens de Ray Ventura ou l'orchestre de Jacques Hélian... et un auteur-compositeur-interprète (un des rares de ce type à cette époque), Charles Trenet.
Nouveau ménestrel, Trenet a conscience que la chanson doit être le mariage heureux entre un texte et une musique. Pour le texte, pas de souci, Trenet est un poète authentique, il sait faire naître les images, et il sait faire naître les émotions, que ce soit l'amour, la nostalgie de l'enfance, la mer ou la montagne, il sait également manier l'humour et même parfois l'autodérision, il sait même de temps à autre, approfondir son propos et nous faire réfléchir sur des thèmes existentiels... Pour la musique, ce n'est pas beaucoup plus difficile, un vent d'Amérique, issu du jazz, vient régénérer la chanson, c'est le "swing", rythme enlevé qui ne peut que plaire à la jeunesse. Trenet a ce talent - ce génie - de trouver l'osmose parfaite entre texte et musique...
Et la preuve qu'il s'agit bien de talent ou de génie, c'est que cela perdure : les années 40, 50, 60, 70 80 s'égrènent, et Trenet est toujours là. le swing s'assagit (quoique...) mais l'inspiration est restée la même. Ses chansons sont reprises dans le monde entier, et en France notamment par les plus grands. Il est mentionné aussi bien dans l'histoire de la littérature que dans celle de la chanson.
Il nous reste plusieurs centaines de textes, dans une palette extraordinaire de thèmes, de couleurs, de sentiments, tour à tour drôles ou sérieux, parfois tragiques, toujours poétiques, jamais ennuyeux. La raison en est simple : Trenet est le poète de notre vie de tous les jours, celle du laitier, du facteur, des amoureux, une vie transcendée parfois par le rêve ou par la fantaisie...
Avec d'autres mots et une autre musique, Charles Trenet, par son inspiration populaire et pleine d'humanité, est très proche de Jacques Prévert, ne trouvez-vous pas ? Un peu moins réaliste et moins social, mais un peu plus lyrique et plus rêveur... C'est très net !

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Ce livre paru en Poche en 1993, rassemble tous les textes des centaines de chansons écrites par ce « fou chantant », mort il y a 20 ans.

En le feuilletant à nouveau, que de merveilles on y relit, dont ce Jardin extraordinaire qui donne son titre au livre, et tous ces textes à la fantaisie surréaliste, telle La folle complainte, ou le revenant, ou le Soleil et la lune, ceux pleins de gaité, Je chante, ou Boum, etc…, de tendresse pour les lieux et les petites gens, Ménilmontant, La romance de Paris,Douce France…
Mais aussi, que de textes nostalgiques, nostalgie d'un temps qui ne reviendra plus, de celles et ceux que l'on aimait, des êtres qui ne sont plus. Que de tristesse, de mélancolie, de sentiment de cruauté de la vie derrière l'apparente gaité.

Non, Trenet, ce n'est pas si gai et naïf que certains veulent bien le dire, Mais, tout y est enchanté par l'évocation d'une merveilleuse poésie.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La folle complainte

Les jours de repassage,
Dans la maison qui dort,
La bonne n'est pas sage
Mais on la garde encore.
On l'a trouvée hier soir,
Derrière la porte de bois,
Avec une passoire, se donnant de la joie.
La barbe de grand-père
A tout remis en ordre
Mais la bonne en colère a bien failli le mordre.
Il pleut sur les ardoises,
Il pleut sur la basse-cour,
Il pleut sur les framboises,
Il pleut sur mon amour.

Je me cache sous la table.
Le chat me griffe un peu.
Ce tigre est indomptable
Et joue avec le feu.
Les pantoufles de grand-mère
Sont mortes avant la nuit.
Dormons dans ma chaumière.
Dormez, dormons sans bruit.
Berceau berçant des violes,
Un ange s'est caché
Dans le placard aux fioles
Où l'on me tient couché.
Remède pour le rhume,
Remède pour le cœur,
Remède pour la brume,
Remède pour le malheur.

La revanche des orages
A fait de la maison
Un tendre paysage
Pour les petits garçons
Qui brûlent d'impatience
Deux jours avant Noël
Et, sans aucune méfiance,
Acceptent tout, pêle-mêle :
La vie, la mort, les squares
Et les trains électriques,
Les larmes dans les gares,
Guignol et les coups de triques,
Les becs d'acétylène
Aux enfants assistés
Et le sourire d'Hélène
Par un beau soir d'été.

Donnez-moi quatre planches
Pour me faire un cercueil.
Il est tombé de la branche,
Le gentil écureuil.
Je n'ai pas aimé ma mère.
Je n'ai pas aimé mon sort.
Je n'ai pas aimé la guerre.
Je n'ai pas aimé la mort.
Je n'ai jamais su dire
Pourquoi j'étais distrait.
Je n'ai pas su sourire
A tel ou tel attrait.
J'étais seul sur les routes
Sans dire ni oui ni non.
Mon âme s'est dissoute.
Poussière était mon nom.
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Poésie (1945]

Qui fait rêver garçons et filles.
On danse dans la nuit.
On chante le matin
Et l'on dit : "Quel beau destin que la vie !"
Poésie,
Mon seul amour, ma fantaisie,
Tu marches sur mon ch'min
Et, quand je prends ta main,
J'oublie tout : hier, demain.
Le ciel a beau s'obscurcir,
Le vent peut gémir
Ou bien s'endormir,
Pour moi, l'azur est toujours
Couleur des beaux jours,
Du temps, de l'amour.
Poésie,
Je t'ai donné toute ma vie,
Mon rythme, mon seul bien.
Sans toi, je n'serais rien,
Rien qu'un vaurien.
Musique lointaine,
D'où viens-tu, ce jour d'été ?
Je viens de la plaine.
La brise m'a portée.
J'arrive, j'arrive,
Les bras chargés de gaies chansons
Cueillies sur la rivière,
Tout près d'l'horizon.

861 - [Le Livre de poche n° 9620, p. 173]
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Ménilmontant

Ménilmontant mais oui madame
C'est là que j'ai laissé mon cœur
C'est là que je viens retrouver mon âme
Toute ma flamme
Tout mon bonheur
Quand je revois ma petite église
Où les mariages allaient gaiement
Quand je revois ma vieille maison grise
Où même la brise
Parle d'antan
Elles me racontent
Comme autrefois
De jolis contes
Beaux jours passés je vous revois
Un rendez-vous, une musique
Des yeux rêveurs, tout un roman
Tout un roman d'amour poétique et pathétique
Ménilmontant
Quand midi sonne
La vie s'éveille à nouveau
Tout résonne de mille échos
La midinette fait sa dînette au bistro
La pipelette lit ses journaux
Voici la grille verte
Voici la porte ouverte
Qui grince un peu pour dire bonjour, bonjour
Alors te voilà de retour
Ménilmontant mais oui madame
C'est là que j'ai laissé mon cœur
C'est là que je viens retrouver mon âme
Toute ma flamme
Tout mon bonheur
Quand je revois ma petite gare
Où chaque train passait joyeux
J'entends encore dans le tintamarre
Des mots bizarres, des mots d'adieux
Je suis pas poète
Mais je suis ému
Et dans ma tête
Y a des souvenirs jamais perdus
Un soir d'hiver, une musique
Des yeux très doux, les tiens maman
Tout un roman d'amour poétique et pathétique
Ménilmontant
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Le revenant

Un cri dans la nuit d'hiver,
Ma fenêtre est de travers
Je la ferme de mon mieux
Je vois la couleur des cieux
Ils sont noirs il y a du vent,
Vent d'autan ou vent d'antan
Le manteau des cheminées
Recommence à frissonner
Sur la route, j'aperçois
Un bien étrange bourgeois
Où donc l'ai-je déjà vu
Pieds fourchus et front cornu
C'est le diable ou le docteur
Qui me font mourir de peur
Ou bien mon ange gardien
Je ne sais plus, je ne sais rien

Ça craque dans le magasin
Où se cache un assassin
Un fantôme familial
Une infirmière d'hôpital
Une grand-mère Blanche de Castille
Qui parait devant sa fille
Pour lui dire de l'oublier
Quand reviendront les ouvriers
Il y aura du "tintalan"
Quand un marteau tombe en panne
Un ténor de l'opéra
Le répare à tour de bras
Puis il meurt d'apoplexie
Comme une vraie tomate farcie
La poussière qui le recouvre
Est la même qu'on voit au Louvre

Un train passe dans la nuit
Il m'emportait avec lui
Autrefois lorsque j'étais
Ce jeune enfant qui rêvait
Qui rêvait d'un autre ciel
De Paris de la Tour Eiffel
Qui rêvait de tout quitter
Et de ne vivre que pour chanter
Qu'est-il advenu depuis
Depuis tant et tant de nuits
Depuis tant et tant de saisons
Aux placards de la maison
Les souvenirs au rendez-vous
Vont revenir mais je vous l'avoue
Demain je leur ferai faux bond
Car je n’ suis qu'un vagabond
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LA FOLLE COMPLAINTE

Les jours de repassage,
Dans la maison qui dort,
La bonne n'est pas sage
Mais on la garde encore.
On l'a trouvée hier soir,
Derrière la porte de bois,
Avec une passoire,
Se donnant de la joie.

La barbe de grand-père
A tout remis en ordre
Mais la bonne en colère
A bien failli le mordre.
Il pleut sur les ardoises,
Il pleut sur la basse-cour,
Il pleut sur les framboises,
Il pleut sur mon amour.

Je me cache sous la table.
Le chat me griffe un peu.
Ce tigre est indomptable
Et joue avec le feu.
Les pantoufles de grand-mère
Sont mortes avant la nuit.
Dormons dans ma chaumière.
Dormez, dormons sans bruit.

Berceau berçant des violes,
Un ange s'est caché
Dans le placard aux fioles
Où l'on me tient couché.
Remède pour le rhume,
Remède pour le cœur,
Remède pour la brume,
Remède pour le malheur.

La revanche des orages
A fait de la maison
Un tendre paysage
Pour les petits garçons
Qui brûlent d'impatience
Deux jours avant Noël
Et, sans aucune méfiance,
Acceptent tout, pêle-mêle:

La vie, la mort, les squares
Et les trains électriques,
Les larmes dans les gares,
Guignol et les coups de triques,
Les becs d'acétylène
Aux enfants assistés
Et le sourire d'Hélène
Par un beau soir d'été.

Donnez-moi quatre planches
Pour me faire un cercueil.
Il est tombé de la branche,
Le gentil écureuil.
Je n'ai pas aimé ma mère.
Je n'ai pas aimé mon sort.
Je n'ai pas aimé la guerre.
Je n'ai pas aimé la mort.

Je n'ai jamais su dire
Pourquoi j'étais distrait.
Je n'ai pas su sourire
A tel ou tel attrait.
J'étais seul sur les routes
Sans dire ni oui ni non.
Mon âme s'est dissoute.
Poussière était mon nom.
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