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Une fillette indienne tuée dans un accident de chasse, des jeunes hommes prêts à l'engagement, à l'entrée en guerre des États Unis, une relation homosexuelle compliquée de non-dits et de culpabilité. le tout sur fond de société américaine durant le conflit européen.

En dépit d'une approche de la culture amérindienne, ce livre me laisse un goût de superficiel ou d'inachevé. Ici se donne à lire une histoire sans véritable histoire, plutôt une chronique villageoise centrée sur quelques personnages, sur une décennie. La chronologie des faits n'est pas fluide, on tourne autour du pot en sachant qu'un événement reste nébuleux, voire secret ( et pourtant si prévisible ), et cette attente devient lassante par les digressions redondantes qui en reportent l'explication.

Je n'aime pas me faire tirer par le fil de la canne à pêche. Ça n'ajoute rien à la psychologie des personnages, au contraire. Et je trouve qu'il manque d'un véritable souffle romanesque. Tout était là pour y parvenir, c'est dommage.

Je referme donc ce livre déçue, pour l'attente qu'il a suscité lors de sa promotion de sortie littéraire. Mon agacement a plombé cette lecture, finie en diagonale.
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La date du 3 août 1952 marquera à double titre les habitants de cette réserve indienne du Minnesota : on y a vu pour la première fois un Juif, et on a retrouvé le corps sans vie d'une femme enceinte, dans sa chambre, au-dessus du bar où elle travaillait. Que s'est-il passé ? Qui sont Prudence (la morte), Billy et Félix ?
Retour dix ans plus tôt, en 1942, lorsque le jeune Indien Billy et son ami blanc Frankie Washburn ont passé un dernier été ensemble avant de s'engager comme soldats...

David Treuer a grandi dans une réserve indienne au nord du Minnesota. Son père, Juif autrichien, a émigré aux Etats-Unis en 1938, et sa mère est une Amérindienne ojibwé. Cette biographie explique le cadre et les thématiques choisies pour ce roman : vie dans les réserves et aux abords, relations entre Amérindiens et 'blancs', seconde guerre mondiale pour les Américains envoyés en Europe.
On suit dans ce contexte la jeunesse et le passage à la vie adulte de deux jeunes hommes - passage précipité par un drame et par la guerre.

Malgré quelques longueurs et répétitions, notamment dans l'évocation du couple parental Washburn et dans la description du rôle de bombardier, j'ai apprécié l'écriture de qualité, l'intrigue forte, émouvante, douloureuse - comme souvent avec les ouvrages de la collection 'Terres d'Amérique'.
Il est dommage que la traduction française du titre laisse imaginer une histoire romanesque et simpliste. L'original est 'Prudence', du nom de la jeune femme ojibwé décédée.

- 4,5/5
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Etat du Minnesota Aout 1942, la vie paisible dans une grande maison de vacances au bord d'un lac. En face un camp de prisonniers Allemands. Frankie le fils de famille et son ami Billy un jeune métis indien sont pressés de partir en Europe pour en découdre et défendre la démocratie contre la barbarie nazie.

Bien que tout frais émoulu de Princeton, Frankie se sent tellement plus proche de Félix, l'homme à tout faire de la propriété issu de la tribu Ojibwes, que de son père médecin notable à Chicago. Cet été signe la fin de l'innocence pour Frankie et Billy.

Tragique survivant de la première guerre mondiale, Félix voit tout, entend tout et se tait.

Un bon gros roman que l'on dirait fait de plusieurs nouvelles. Une grande histoire d'amour mais pas celle que l'on croit, plusieurs destins en miroir, un indien au bord du lac. David Treuer, élève de Toni Morrison, écrit et décrit un monde et des personnages avec compassion et empathie.

Récit éclaté en plusieurs points de vue, elliptique et réaliste, « Et la vie nous emportera » est un roman épatant sur ce qui fait l'Amérique.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Poursuivant mes explorations de cette rentrée littéraire 2016, voici une lecture appréciée, même si elle me laisse un goût d'inachevé.

Et la vie nous emportera est un bout d'histoire d'un coin retiré du Minnesota, entre la fin de la Seconde guerre mondiale et le début des années 50, dans un petit village où cohabitent tant bien que mal des Américains moyens de ces contrées profondes et perdues, des Amérindiens (clin d'oeil à Cronos) tentant de conserver leur place et leur histoire malgré le temps qui passe et de riches villégiataires venus des états voisins se poser le temps d'un été pour perpétuer une tradition familiale bien établie. Sans parler d'un camp de prisonniers allemands établi au bord du lac. Bref, un équilibre typiquement US, un équilibre typiquement fragile, qu'une étincelle peut suffire à faire exploser.

La conjonction de l'évasion d'un prisonnier allemand, d'un jeune fils de famille revenant profiter de l'été avec ses copains dans la propriété familiale, de la fugue désespérée de deux jeunes Amérindiennes désireuses de conserver leur seul lien familial restant, et de tant d'autres choses encore, vont apporter les éléments d'un drame qui bouleversera les vies de chacun.

Porté par un récit choral, David Treuer nous emmène dans ce roman dans une remarquable montée en puissance du drame, de ses conséquences, de ces - jeunes - destins brisés, de ces impasses de vie affligeantes autant que regrettables, d'une certaine interprétation du proverbe "Petite cause, grands effets". Dévastateurs effets ! L'écriture est un peu trop douce, simpliste, parfois naïve au début, pour monter en puissance dans la deuxième partie du livre et toucher à davantage de profondeur.

Mais dans une intrigue qui reste parfois confuse, il reste un sentiment d'inachevé, tellement Trauer aborde de thèmes différents, avec une sorte d'impression qu'il les survole tous sans jamais aller au bout de chacun d'entre eux. le drame, les destins brisés, l'homosexualité, la situation ambigüe des Amérindiens dans cette Amérique "moderne" de l'après-guerre, le destin tragique des jeunes GI's envoyés en Europe en 1944, l'ancien Nazi en fuite et retrouvé, le Juif descendant du train dans ce village paumé, la jeune Amérindienne sauvée par son mariage inespéré... et j'en passe... Cela fait beaucoup pour un seul livre.

L'ensemble reste plaisant mais aurait peut-être valu quelques angles de moins, ou quelques pages de plus.
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C'est le roman d'une maison, d'une grande demeure familiale dans le Minnesota, Les Pins. Une propriété à laquelle on accède par un ponton sur la rivière, une maison entourée de bungalows pour des vacanciers et d'un hangar où vit toute l'année Félix, le vieil Indien qui entretient le domaine, aux ordres d'Emma Washburn, la propriétaire. de l'autre côté de la rivière se trouve un camp où travaillent des prisonniers allemands.

C'est l'histoire d'un jeune homme, Frankie, le fils de la maison, qu'attendent particulièrement Emma, Félix et Billy en ce jour d'été 1942. Billy est indien lui aussi et travaille avec Félix. le père de Frankie, Jonathan, est bien présent aux Pins en ce mois d'août mais il se tient très en retrait de l'agitation de son épouse (ah la finesse de ce portrait de femme) et de la personnalité de son fils, qu'il juge pas à la hauteur de ses attentes. Frankie rentre de l'école militaire où il a fait ses classes avant de s'engager dans une formation de pilote, il espère en découdre u plus vite avec les Allemands en Europe et en plein ciel. Alors, quand, le jour de son retour, un prisonnier s'échappe du camp, le garçon est tout emballé à l'idée de participer à la chasse à l'homme…

C'est l'histoire de Prudence aussi, celle qui donne son titre original au roman, Indienne elle aussi, orpheline, exemple vivant de toutes les turpitudes auxquelles peuvent être soumises de jeunes Indiennes sans protection. Elle aussi attendra Billy, plus tard, bien après ce mois d'août 1942…

Le drame vécu ce jour-là et immédiatement occulté changera et liera à jamais la vie de tous ces personnages. David Treuer compose un roman plein de secrets et de chagrins enfouis, un très beau roman sur la perte, le deuil, l'identité, un roman sur la guerre aussi (j'ai bien aimé toutes ces explications sur les bombardiers qui donnent enfin à Frankie l'occasion d'être – presque – lui-même), un roman bien mené jusqu'à la révélation complète de ce qui s'est passé ce 8 août 42, encadré par l'arrivée et le départ mystérieux d'un Juif au village, dix ans plus tard. Si on lit la biographie de David Treuer, né d'un père juif autrichien et d'une mère ojibwé, peut-être faut-il y voir un signe, une inspiration… J'ai beaucoup apprécié le lyrisme de certains passages de fin de chapitres qui correspondent à merveille au titre français.
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Le titre français est très éloigné de la version originale "Prudence". Prudence est l'héroïne de ce roman, une jeune Amérindienne qui a le malheur de perdre sa soeur dans des circonstances tragiques.
Elle va croiser le jeune Frankie Washburn, qui vit dans le domaine des Pins, proche de la réserve indienne de Leech Lake, dans le Minnesota. Frankie est fils de médecin mais du fait de son tempérament très différent de celui de son père, va connaître des tensions familiales avant de s'engager comme pilote pendant la seconde guerre mondiale.
D'autres personnages vont avoir un rôle clé dans ce roman: l'Amérindien Félix qui joue le rôle d'intendant du domaine, et le jeune Billie, quasiment l'âme soeur de Frankie.
L'auteur mêle sa propre expérience de fils d'une Indienne ojibwé et d'un survivant juif autrichien de l'Holocauste.
Les thématiques développpées sont importantes comme la transmission de la mémoire familiale, l'identité culturelle et raciale, la faute, le mensonge, le pardon, le déracinement, la rédemption.
Mais j'ai regretté un manque de profondeur psychologique et j'aurais aimé plus de détails sur la vie quotidienne des personnages, tant Amérindiens que soldats pendant la guerre.
La discrimination dont est victime la jeune héroïne est bien rendue, à tel point que le livre a été salué par le prix Nobel, l'auteure américaine Toni Morrison.
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Suite à un drame survenu l'été 1942, le livre relate le destin des différents personnages impliqués dans cet événements et de quelques autres vivant au villages ou autour. Avec en fond de toile, la deuxième guerre mondiale : les prisonniers allemands aux Etats Unis, les jeunes hommes bientôt mobilisés, ceux déjà partis, ceux qui restent et s'inquiètent.
Le roman traite aussi des indiens vivant à proximité du village et travaillant pour mes villageois. Les relations entre eux sont purement professionnels, les indiens et indiennes représentent une main d'oeuvre bon marché, flexible et peu chère.
J'ai eu un peu de mal à lire ce livre, non pas pas que le sujet n'était pas intéressant mais plutôt à la façon dont le livre est construit. En effet, le livre a du mal à se centrer sur un personnage en particulier même si il y a 3 personnages principaux. J'ai trouvé que l'insertion des histoires de certains personnages secondaires s'apparente plus à des scenette posées ici et là, qui, au lieu de renforcer le côté tragique du livre, le dessert.
On passe d'un personnage à un autre sans préambule et sans lien avec la scène précédente. En fait, il manque un fil conducteur a ce livre même si ce drame va marquer la vie de certains personnages.
Par contre le style de l'auteur est très agréable, c'est juste que j'ai l'impression que construit autrement, ce roman aurait été plus intense car au fond c'est un roman tragique, aucun personnage n'en sort indemne même si certains s'en sortiront mieux que d'autres. En effet, certains vont rebondir ont mieux que d'autres et d'autres ne pourront jamais s'en remettre.
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L'action se déroule essentiellement dans une réserve indienne du Minnesota pendant et après la guerre de 39 – 45. On y suit une famille traditionnelle américaine au contact des Indiens de la réserve. le fils de la famille est à l'origine d'un drame qui le poursuivra toute sa vie. Y compris pendant la guerre où il servira comme bombardiers. le livre se focalise alors sur une indienne, survivante du drame original. L'intérêt du livre réside avant tout dans la description des conditions de vie à cette époque et à cet endroit, ainsi que la vie d'une bombardier pendant la guerre. le versant psychologique du livre et les personnages m'ont plutôt laissé dubitatif, sinon indifférent.
2/5
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Je sais que je suis tatillon sur ce point mais il faudrait penser à remplacer le terme « indien » par amérindien ou natif américain qui est plus juste et n'a pas de connotation péjorative. C'est clarifié, je peux passer à la suite en toute tranquillité.

La première phrase est accrocheuse, elle en dit beaucoup sur le roman, notamment à quelle époque il va se dérouler, qui on va suivre et commencer à deviner l'ambiance, j'adore ça ! L'incipit est : « Tout le monde se rappelle ce jour d'août 1952 où le Juif est arrivé à la réserve ». le début de la phrase indique un évènement marquant, bon ou mauvais je ne sais pas mais ça m'intrigue. Ensuite août 1952, un passé pas si éloigné dont je peux facilement trouver des informations pour vérifier si ce qui se passe dans le livre est véridique, j'aime bien faire ça, c'est une sorte d'enquête personnelle et un bon moyen pour en apprendre un peu plus sur une époque, bref ça me plaît aussi.
Ensuite le personnage, sans plus de détails, un homme, juif mais en 1952 et après un évènement important qui, avec la fin de la phrase, indique qu'il se trouve aux Etats-Unis. J'ai déjà beaucoup trop de scénario en tête et passé beaucoup trop de temps sur une simple phrase alors place à la suite !

Les premiers chapitres ne sont pas intenses mais important pour la suite, on souligne le fait que même si cette famille s'investit corps et âme, ils ne seront jamais considérés comme étant du coin par exemple. le reste est palpitant, je l'ai lu d'une traite, l'envie de connaître la suite était forte.
Ici pas de héros, juste des gens qui sont poussés par leurs sentiments, le regard de la société de l'époque, je pense notamment aux deux jeunes hommes et la relation d'amour qu'ils entretiennent. Si le résumé du livre vous donne envie, foncez, moi je n'en dirais pas plus, c'est typiquement le genre de livre qu'il ne faut pas spoiler.

L'auteur nous peint un drame émouvant… j'ai envie d'utiliser les mots, touchant, poignant, vrai mais c'est ce que je lis sur chaque bande rouge et ces mots perdent leurs sens et je veux vous faire comprendre qu'avec cette lecture j'ai perdu les miens, mes sens sont devenus ceux des personnages. J'ai vraiment été touché par ce livre, et qu'à chaque fois qu'on me demandera ce que j'aime lire, je le sortirais en référence. Une première phrase accrocheuse avec un peu de mystère, des premiers chapitres me mettant dans l'ambiance, détaillant juste ce qu'il faut et ensuite… être pris dans un tourbillon et vouloir absolument connaître la suite.
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Août 42. Emma attend avec impatience l'arrivée de son fils Frankie. le garçon vient rendre une dernière visite à ses parents avant de partir faire ses classes dans l'armée de l'air. Autour de leur résidence du Minnesota perdue au fond des bois, l'ambiance est étrange. Tout le monde est à cran depuis qu'un prisonnier allemand s'est échappé du camp situé sur l'autre rive du lac, en face de la maison familiale. A peine arrivé, Frankie décide de retrouver le fuyard. Il part avec le fusil paternel, accompagné de Félix, le vieil indien en charge du domaine et de Billy, un métis de son âge avec lequel il a grandi et qui est devenu plus qu'un ami. Au détour d'un bosquet, quelques feuilles bougent. Frankie tire, le drame se noue…

Un roman se déployant sur dix ans, entre 1942 et 1952. On y suit les trajectoires tortueuses de personnages liés par un terrible secret. Des destins bouleversés, rattrapés par la petite et la grande histoire. le déroulement peut paraître décousu, multipliant les points de vue et les ellipses, mais l'ensemble se tient parfaitement. David Treuer entrechoque les trajectoires d'hommes et de femmes d'âges et de conditions différentes. Il tresse un canevas mêlant histoire d'amour, scènes de guerre et vie quotidienne des minorités indiennes pour obtenir une tragédie dont l'issue inéluctable est annoncée dès la première page.

Un roman crépusculaire puissant et plein d'amertume dominé par la culpabilité et l'impossible résilience. J'ai beaucoup aimé le regard porté par l'auteur d'origine Ojibwé sur sa communauté, sans complaisance ni misérabilisme. Et j'ai maintenant très envie de me plonger dans son essai "Indian Roads" qui promet un voyage au coeur des réserves indiennes contemporaines.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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