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Critique de JIEMDE


Poursuivant mes explorations de cette rentrée littéraire 2016, voici une lecture appréciée, même si elle me laisse un goût d'inachevé.

Et la vie nous emportera est un bout d'histoire d'un coin retiré du Minnesota, entre la fin de la Seconde guerre mondiale et le début des années 50, dans un petit village où cohabitent tant bien que mal des Américains moyens de ces contrées profondes et perdues, des Amérindiens (clin d'oeil à Cronos) tentant de conserver leur place et leur histoire malgré le temps qui passe et de riches villégiataires venus des états voisins se poser le temps d'un été pour perpétuer une tradition familiale bien établie. Sans parler d'un camp de prisonniers allemands établi au bord du lac. Bref, un équilibre typiquement US, un équilibre typiquement fragile, qu'une étincelle peut suffire à faire exploser.

La conjonction de l'évasion d'un prisonnier allemand, d'un jeune fils de famille revenant profiter de l'été avec ses copains dans la propriété familiale, de la fugue désespérée de deux jeunes Amérindiennes désireuses de conserver leur seul lien familial restant, et de tant d'autres choses encore, vont apporter les éléments d'un drame qui bouleversera les vies de chacun.

Porté par un récit choral, David Treuer nous emmène dans ce roman dans une remarquable montée en puissance du drame, de ses conséquences, de ces - jeunes - destins brisés, de ces impasses de vie affligeantes autant que regrettables, d'une certaine interprétation du proverbe "Petite cause, grands effets". Dévastateurs effets ! L'écriture est un peu trop douce, simpliste, parfois naïve au début, pour monter en puissance dans la deuxième partie du livre et toucher à davantage de profondeur.

Mais dans une intrigue qui reste parfois confuse, il reste un sentiment d'inachevé, tellement Trauer aborde de thèmes différents, avec une sorte d'impression qu'il les survole tous sans jamais aller au bout de chacun d'entre eux. le drame, les destins brisés, l'homosexualité, la situation ambigüe des Amérindiens dans cette Amérique "moderne" de l'après-guerre, le destin tragique des jeunes GI's envoyés en Europe en 1944, l'ancien Nazi en fuite et retrouvé, le Juif descendant du train dans ce village paumé, la jeune Amérindienne sauvée par son mariage inespéré... et j'en passe... Cela fait beaucoup pour un seul livre.

L'ensemble reste plaisant mais aurait peut-être valu quelques angles de moins, ou quelques pages de plus.
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