Été, et si je te proposais une dernière virée au Pays Basque... Juste pour se reposer, pour rêver, pour écrire loin de la ville, loin de la côte ou de ses vagues. Un été dans l'arrière-pays, un été où l'on circule à bicyclette ou en carriole à chevaux. Un été où la bière s'appelle Uhaina comme les jeunes femmes. Un été où je croise le destin de Katya.
Que dire de Katya... Elle est belle, elle est sublime, elle est l'ombre de la lune, elle est le souvenir d'antan. Elle ne laisse pas indifférent ceux qui côtoient son sourire. Sous son ombrelle tournoyant, elle flâne près de l'ancien kiosque à musique, un lieu maintenant où la végétation a repris ses droits. Son coin à elle, son lieu de recueillement, sa "bibliothèque" dans la nature. Elle aime le silence de ce coin de verdure, et lire sous la treille même si à cette époque là, une jeune femme qui lit n'est guère bien vue.
Mais qu'entends-je ? Ne serait-ce pas la musique d'une txitsu... Ne serait-ce pas la fureur d'une banda... qui égayent les rues pavées de la place du village...
Guidé par la mélancolie et la découverte du txikiteo, je me dirige vers le centre-village, là où il y encore plusieurs bistrots à vue. le bon temps dans ces villages d'avant-guerre. Chacun paye sa tournée, nous naviguons, le pas de plus en plus chaloupé au fil des étoiles, de bars en bars, pour les plus jeunes. Et en ce temps-là, la place du village est entourée de bistrots. Les anciens, eux, nous accompagnent, communion des générations, mais en restant à la même place, la même chaise, le même comptoir toute la soirée. Jusqu'au bout de la nuit, dirait-on maintenant. Mais quand finit la nuit ? Quand la lune bleue se couche ou quand je n'ai enfin plus soif...
A propos de lune, j'imagine les reflets de Katya sous celle-ci. Je la vois se déshabiller jusqu'au corset blanc, dentelles épicées qu'on voudrait bien caresser. Mais la décence et les convenances de l'époque font que mon regard lubrique ne s'égare pas au delà de ses courbes. Mon regard amoureux se perd dans ce Pays Basque, ah les histoires d'amour, ah (la jouissance), oh (le plaisir), quelles qu'en soient les conséquences. On ne résiste pas au sourire de Katya, une fois qu'il vous harponne, il s'ancre dans les sables mouvants de la passion, du désir, de l'amour, jusqu'à en oublier mon verre d'Uhaina ou le vert de l'Izarra... A la folie... Cruelle, celle des hommes...
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