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3,88

sur 402 notes
Après avoir lu tous les livres sur le Terrorisme du juge Trevedic ... Je me doutais que son premier roman serait un gros coup de coeur.
Dans ce premier Roman , Trevedic nous raconte une belle histoire ou les thèmes d'art , amour , beauté des paysages sont mis en avant.il évoque ses connaissances précises sur l'endoctrinement ,le respect des règles primitives du prophète au 7 ème siecles, les salafistes...
En effet tout un chacun ne pourrait avoir une telle connaissance des manières si précises d'endoctrinement, des façons pervers d'agir en se servant des mots du prophète et en parlant en son nom.
Paul est un peintre Français qui a perdu ses parents dans un accident de voiture alors qu'il était jeune.
Il est peintre et adore venir sur l'île Tunisienne de Kerkennah , où il trouve l'inspiration .
Il va se lier d'amitié avec Farah , un pêcheur et deviendra un ami proche de la famille.
L'épouse de Farah , atteinte d'une leucémie foudroyante accepte que Paul l'emmène à Paris pour tenter une chimio de la dernière chance.
Paul fera tout son possible pour la la famille se déplace au chevet de Nora à Paris , cependant l'état en décidera autrement et ils n'auront pas les visas. Paul accompagnera Nora jusque dans son dernier souffle.
A son retour en Tunisie, Paul passe beaucoup de temps avec les enfants de Farhat et Nora.
Assam le garçon est passionné de peinture et Ahlam , la fille joue de la musique.
Les deux jeunes s'épanouissent et Paul leur promet qu'il les emmènera à Paris pour des expositions.issam est très doué et une carrière prometteuse l'attent.
La politique tunisienne est au plus mal , la chute de Ben Ali en 2010 fait basculer le pays entier.
Les frères musulmans, les salafistes veulent prendre le pouvoir et imposer la charia.
Issam va se laisser endoctriner par une connaissance du village. ...
Je trouve que ce passage est très important et on voit que c'est un homme de connaissance qui a écrit et décrit ce changement radical de personalité.
Le recrutement est sournois, insidieux... Pour ne pas dire pervers.trévédic est le spécialiste par excellence et pour moi qui connaît bien le sujet il me semble accessible à tout un chacun.
Quant à Ahlam, elle va devenir militante et se battre pour la liberté de la femme .
Elle est soutenue par sa famille contrairement a son frère qyui a décidé de quitter le domicile familial.
Parallèlement à toute cette violence qui envahit le pays , une belle histoire d'amitié entre une famille musulmane modérée et un chrétien non pratiquant est relatée avec intelligence.
Également Une merveilleuse histoire d'amour verra le jour avec des rebondissant surprenants.
Même nous ne sommes pas dans un des livres du juge Trevedic qui nous donne des explications sur les différents mouvements religieux musulmans, la montée de l'intégrisme .... Ce Roman est d'actualité et le fait d'être romancé .., il est très agréable a lire, bien écrit.
Il y a quand même une chose à retinir c'est qu'une histoire d'amitié entre en musulman modéré et un chrétien peu durer toute une vie !!!
J'ai adoré .. Merci Monsieur le juge et continuer d'écrire.
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L'Histoire récente de la Tunisie est au coeur de ce roman, ainsi que l'amitié, l'amour et la beauté de l'art, qui s'oppose au fanatisme.

Je remercie Kielosa qui, par sa critique d'un autre ouvrage de Marc Trévidic Terroristes, a attiré mon attention sur ce beau roman, très bien écrit, documenté et qui, en même temps, a une dimension poétique.

Ahlam est un prénom arabe qui signifie rêve, songe et le roman éponyme de Marc Trévidic est un vibrant hommage à « toutes les Tunisiennes et les Tunisiens qui se battent pour prouver qu'un pays musulman peut être une démocratie ouverte sur le monde et les autres cultures… et que la femme est bien l'égale de l'homme, et non son complément. »

J'ai appris beaucoup de choses sur l'Histoire récente de la Tunisie en lisant ce livre, notamment que le principe d'égalité des sexes en Tunisie datait du 13 août 1956 et du code du statut personnel imposé par Bourguiba. le 13 août est ainsi la « Journée de la femme », jour choisi en 2012 pour une manifestation afin d'empêcher le parti En Nahda de donner un gage aux salafistes en faisant adopter l'article 28 de la nouvelle constitution, où la femme ne serait plus l'égale de l'homme mais son complément.

C'est le personnage d'Ahlam, fille du pêcheur Farhat et soeur d'Issam, qui incarne ces luttes et ces idéaux de la jeunesse tunisienne. Elle m'a beaucoup touchée et j'admire son courage de femme qui, malgré la peur de la violence, refuse de se soumettre. Elle est aidée, soutenue et comprise par Paul qui est un artiste et l'ami de Farhat, au-delà de la différence culturelle. Farhat est de culture musulmane et Paul de culture chrétienne, même s'il est non pratiquant. C'est un Français, un peintre venu trouver l'inspiration à Kerkennah, loin de l'agitation touristique. Il ne repartira pas et deviendra presque un membre de la famille de Farhat.

Pour moi, Ahlam est le récit d'une tragédie qui se termine cependant sur une note d'espoir. La tragédie de l'embrigadement, l'endoctrinement d'un frère, fils, ami, décrite avec précision et un très grand réalisme, sans manichéisme ni parti pris. J'ai ressenti beaucoup d'humanité dans la plume de Marc Trévidic, peut-être le désir de comprendre comment un être humain peut sombrer dans la folie idéologique, d'une manière qui lui semble juste et rationnelle, légitimée par Dieu, au point de renier son père Farhat, son ami Paul alors qu'il lui a appris la peinture, sa soeur Ahlam, parce qu'elle se comporterait comme une « putain », une « mécréante ».

Cette violence soudaine, incontrôlable, qui détruit tout sur son passage est ce qui m'a le plus marquée. Nos proches font des choix et certains de ces choix sont irréversibles, définitifs. Issam s'est choisi une nouvelle famille : les compagnons de sa cellule djihadiste, et pourrait tuer les membres de son ancienne famille si son émir le lui demandait…

Ahlam et Issam ne choisissent pas le même combat, le même idéal mais, entre combattants, des liens peuvent se créer comme entre Ayman, un des chefs de la cellule djihadiste, et Abdelmalik. Lorsque Ayman apprend le décès de son ami en Syrie, il traverse un moment de doute et de tristesse : « N'y avait-il que les mécréants à avoir le droit de pleurer la mort de leurs êtres chers ? »

Le thème de l'art est très présent : peinture, piano…, Ahlam et Paul sont des artistes passionnés, des poètes, des idéalistes, ils aiment la beauté sous toutes ses formes : les couleurs, les sonorités, les corps, les paysages et vouent leur existence à la représenter, ils rêvent d'unir toutes les formes d'art. le conflit qui les oppose à Issam renvoie à des débats philosophiques ancestraux. Déjà, Platon considérait que le poète n'a pas sa place dans la cité quand il est du côté de l'illusion et non de la vérité, qui vient des dieux. Issam désapprouve désormais l'art figuratif alors que, pour Paul, rien n'est plus beau que peindre un regard de femme, celui d'Ahlam, celui de sa mère, qui est à l'origine de sa vocation artistique.

Ce roman est riche de plusieurs thèmes. Au-delà des débats contemporains sur des questions d'actualité telles que le djihadisme, le salafisme, le terrorisme ou des théories philosophiques, religieuses intemporelles sur l'art, sa place et sa fonction dans la société, il m'a fait songer à une petite phrase de Pascal : la « pensée fait la grandeur de l'homme » mais, malheureusement, elle peut aussi le faire sombrer dans le dogmatisme puis la barbarie.
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Après une période heureuse avec son ami Farhat et ses enfants à qui il a enseigné la peinture et la musique, Paul ressent un soir une grande angoisse. Pour la première fois depuis que le peintre français est en Tunisie, il pressent que ces détonations au loin annoncent la fin de l'insouciance.

Nous sommes le 11 septembre 2001, à New-York les tours du World Trader Center viennent de s'écrouler détruites par les avions de Ben Laden. Paul ignore encore que c'est ce que fêtent de jeunes salafistes tunisiens et que débute une autre ère qui aboutira au rejet du régime corrompu de Ben Ali. À une montée de l'intégrisme aussi, avant et après la révolution de jasmin, qui conduira les enfants de Farhat, devenus adolescents, à faire des choix douloureux.

J’avoue avoir fini ce livre uniquement parce qu'il s'agissait d'une lecture pour une de mes bibliothèques. Marc Trévidic, inconnu de moi mais apparemment pas de tout le monde, m'a passablement agacée avec ses théories sur l'art particulièrement fumeuses et prétentieuses (et interminables), sans parler de son histoire d’amour à l’eau de rose. Reste que ce monsieur est un magistrat spécialiste de l'anti-terrorisme qui montre très bien les discours, enchaînements et logiques qui fabriquent des islamistes.
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Quand un juge ultra-médiatisé, ex-patron du pôle anti-terroriste, décide d'abandonner les tribunaux, les essais littéraires et les plateaux télés pour s'essayer au roman grand public, je me dis ouille ouille ouille, on l'a perdu. Et de m'arracher sauvagement les cheveux : encore un qui s'éparpille, s'en est fini de sa crédibilité, moi qui l'aimais bien il a tout brisé entre nous. Et de m'emballer : Trévidic t'es foutu, Babélio est dans la rue. Puis je retrouve la raison : tiens, si je lisais le bouquin plutôt que douter et critiquer le bonhomme? Pas idiot ça. Puis la calvitie ne m'ira pas de toute façon.

Et... Quand un juge ultra-médiatisé, ex-patron du pôle anti-terroriste, se sert de la fiction à des fins de vulgarisation et de sensibilisation sur un sujet aussi sensible que le fanatisme religieux et l'endoctrinement, je m'incline alors bien bas et réimplante mes cheveux.

Marc Trévidic se révèle un excellent conteur. Et rien n'échappe à son regard expert. En situant son roman sur plus d'une dizaine d'années dans la Tunisie de Ben Ali jusqu'à sa chute, il confirme adroitement que la menace des fondamentalistes fanatiques plane de longue date, les loups étant tapis dans l'ombre prêts à bondir à la première occasion, et soutenus par une effarante logistique. Ce roman est notamment un bon prétexte pour pointer de la plume l'incroyable et impitoyable organisation de ces extrémistes. A travers le personnage d'Issam, frère d'Ahlam, fragilisé par la mort de sa mère et tiraillé entre une famille pourtant aimante et bienveillante, un avenir prometteur loin des turpitudes tunisiennes, et des "amis" salafistes, Trévidic décortique patiemment la lente radicalisation des plus fragiles et l'impact sur leurs proches.
Et il excelle sur ces passages. Fort de son expérience de terrain, il met en exergue les techniques d'enrôlement des filières djihadistes, le djihad médiatique et ses montages vidéos visant une propagande de masse, la manipulation par le discours et l'image.

En parallèle, le roman appuie sur les faibles recours des proches, spectateurs impuissants et otages de la métamorphose de leur fils, frère, ami, de leur Tunisie toute entière. Se résigner, fuir ou lutter. Les armes (bien dérisoires mais ô combien symboliques) d'Ahlam et Paul : l'amour, la peinture, la musique. le climat bienveillant du début se dégrade au fil des pages pour faire place à un âpre combat entre le monde de l'art et la menace extrémiste.

Out donc le jargon juridico-politico-magistratico-toutrukenco. le style est propre, soigné, l'écriture appliquée, quelques touches de poésie pimentent le récit et une quiétude colorée se dégage finalement des décors tunisiens en opposition à une violence latente.

Plutôt réussi donc. Et zut. Je me suis arrachée les cheveux pour rien. Aucune matière à râler, mea maxima culpa, la crédibilité de monsieur le juge est sauve.
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Le récit commence en Tunisie en 2000 sous le régime de Ben Ali.
Paul Arezzo, célèbre peintre, arrive dans un petit village de pêcheurs. Il se lie d'amitié avec un pêcheur de l'endroit Farhat et sa famille très humaine, avec de belles valeurs.
L'amitié perdurera pendant tout le roman et Paul initiera Issam, le fils de Farhat, à la peinture et Ahlam, sa fille, au piano tout en nourrissant un grand rêve : réunir différents arts comme la peinture et la musique pour faire naître une grande oeuvre.
Quelques années plus tard, dans la prime adolescence des enfants, Ben Ali est chassé. le nouveau régime débridé, laisse la part belle aux islamistes très engagés dans leur "combat" mais aussi à une part de la population qui veut la liberté après la révolution des Jasmins.
Un des deux enfants va se faire embrigader et l'auteur analyse très bien, un peu trop longuement peut-être, cette montée avec toute son expérience de juge d'instruction au pôle antiterroriste.
Marc Trevidic est remarquable par la documentation dont il fait preuve sur les habitudes du pays et le passé proche de celui-ci, allant jusqu'à nous livrer des termes du terroir, heureusement pour nous, expliqués.
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Faute d'avoir beaucoup de bien à vous dire de ce livre, on va un peu en discuter car les sujets abordés sont intéressants. Marc Trévidic est un politique/un juge, responsable en islamisme... On est donc en plein dans l'immigration /l'islamique... Alors préparez-vous à lire des "Allah ceci, Allah, cela" a toutes les pages...
Le voyage, le tourisme, le Français, "chapeau rouge", l'hôtel, la discrétion... Les professionnels, un brin de sexy, encore de l'Islam. Et un auteur puissant, sûr de lui.
Les descriptions sont plutôt biens mais ont parfois trop de détails...
La poésie arabe... C'est vrai que c'est un langue agréable à l'oreille, enfin, la langue arabe, telle que la pratiquent les musulmans chevronnés, tolérants et paisibles...
Certains passages sont exquis.
Ahlam est une femme. Elle étudie la musique et à ce qu'il paraît, ce n'est pas bon genre pour une femme musulmane... Nourdine est une personnage tendre et affectueux.
Ce livre contribue à lutter contre la radicalisation et c'est l'unique raison qui lui fait dépasser la moyenne ; ).
Belle journée!
Lien : https://fr.ulule.com/charles..
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Je ne connaissais pas Marc TREVIDIC. Je le découvre à travers ce roman qui parle d'art, de musique, de beauté, d'amour.

Mais également et surtout, de la montée de l'islamisme en Tunisie, et de l'embrigadement des jeunes. Des dégâts que cela cause au sein d'une famille unie, dont chacun des membres sera impacté.

Une très belle description de la recherche de la perfection de la peinture et de la musique, une histoire d'amour un peu trop idyllique à mon goût, à la « Barbara Cartland », mais toutefois, la façon dont un jeune, Issam, éduqué dans une famille non religieuse, éprise de liberté, se laisse embrigadé par un de ses amis, et endoctriné par un « gourou », simplement parce qu'il est influençable et fragile.

J'ai beaucoup apprécié la relation qui se noue entre Paul et Farhat, et sa famille, et la description de la prise en main d'Issam par des islamistes. Je mettrai un bémol sur les amours de Paul. Marc TRÉVIDIC a notamment voulu mettre l'accent sur le fait que l'art, l'éducation et l'amour seront toujours présents pour s'opposer à toute dictature quelle qu'elle soit et malgré tout.
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Durant les années 2000, Issam et Ahlam, les deux enfants de Farhat le pêcheur, grandissent au sein d'une famille musulmane non pratiquante, ouverte, instruite, aimante, aux Kerkennah en Tunisie, un archipel de toute beauté. Paul, un célèbre peintre français les ouvre avec bienveillance à l'art, le jeune Issam s'exprime à travers la peinture, en osmose totale avec sa soeur Ahlam qui excelle au piano.
Mais la toile de fond de ce conte est bien sombre, Ben Ali est chassé du pouvoir et l'islamisme fait perdre la raison du jeune adolescent qui renie sa famille pour basculer dans le terrorisme.
Marc Trévidic, ancien juge antiterroriste, s'est plongé durant dix ans dans ses dossiers avec passion. Il connaît parfaitement les filières islamistes, les courants religieux, la complexité des enjeux géopolitiques. Avec Ahlam, il signe un premier roman prometteur, prenant et humaniste, sans jamais édulcorer l'effroyable violence des réseaux islamistes ou noyer le lecteur de fastidieuses explications. C'est glaçant, émouvant, l'obscurantisme et l'art s'affrontent avec virulence, broyant une famille dans un combat sans merci.
Il y a quelques longueurs, de grandes passages inutiles sur les passerelles possibles entre les différents modes d'expressions artistiques mais Alham est un poignant roman réussi.
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Deux - grands - plaisirs et un - petit - regret à la lecture d'Ahlam de Marc Trévidic, un des cinq finalistes du Grand Prix RTL-Lire 2016.

Tout d'abord, l'histoire, remarquable. Celle d'Ahlam et d'Issam, frères et soeurs tunisiens que Paul, célèbre peintre momentanément "exilé" à Kerkennah, va prendre sous son aile artistique, après la mort de leur mère. Des enfants qui vont grandir dans une Tunisie bouleversée. le garçon devenu jeune homme cédera peu à peu aux sirènes des fondamentalistes. La jeune femme se rebellera. Tous - mais certains bien plus que d'autres - en paieront le prix.

C'est une histoire forte, d'amitié d'abord, entre Paul et Fahrat, le père d'Issam et d'Ahlam. D'amour ensuite, mais chut : no spoil ! D'amour également envers la terre tunisienne, son histoire, ses habitants, sa lumière si particulière et ses paysages faits, normalement, pour n'aspirer qu'à la paix.

C'est surtout un regard romancé mais très avisé et documenté (avec un recul et une analyse digne de l'idée que je me faisais de l'auteur, qui force le respect) sur ces incroyables années de bouleversements que la Tunisie traverse depuis 10 ans, entre la fin de l'ère Ben Ali, la révolution de jasmin et ses espoirs, puis l'arrivée d'En Nahdha et ses cruelles déceptions. Une réflexion sur la nature même d'un pays et d'un peuple, peu à peu amené à se conformer à un fonctionnement contre nature, injuriant ce qu'il est et ce sur quoi il s'est construit. À l'image d'Issam, les plus faibles doutent, et à défaut suivent. À l'image d'Ahlam, les autres résistent, ou tentent de le faire. Et l'histoire n'est pas terminée...

Deuxième plaisir, l'approche artistique de Trévidic, un "terrain" où je ne l'attendais pas. le livre est une ode à l'art sous toutes ses formes, celui qui transcende tout, qui sauve de tout : la preuve, c'est toujours ce que les fondamentalistes s'acharnent à détruire, comme autant de traces gênantes de ce qu'ils ne seront jamais. Durables, rassembleurs, interrogateurs... Dans Ahlam, la peinture interpelle la musique et l'écriture, ce qui donne lieu à quelques belles pages, malheureusement inégales. Certaines réflexions sont belles et sensées. D'autres tirent un peu à la ligne.

Et c'est là mon regret : l'écriture et le style sont beaucoup trop hétérogènes à mon goût. Dès qu'il est dans l'histoire, Trévidic est dans son élément et sa plume est directe, factuelle, conforme au style nécessaire à nous plonger dans l'atmosphère de cette Tunisie déboussolée qu'il arrive à nous faire comprendre autant qu'aimer. Mais dans ses pages sur l'art ou sur l'amour, le (très) bon alterne parfois avec une certaine forme d'écriture naïve ne "collant" pas avec le reste. Dommage, mais le reste l'emporte très largement.

Et pour un premier roman, cela augure bien des prochains, que j'attends déjà avec impatience !

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Dans la sérénité d'une île tunisienne où le peintre Paul Arezzo s'installe pour retrouver l'inspiration, s'épanouit une amitié solide avec la famille de Farhat le pêcheur. Les enfants deviennent vite une source de créativité pour l'artiste qui désire faire éclore leurs talents respectifs en dessin et musique.

Mais dans ces printemps arabes qui bousculent les dictatures, l'illusion de démocratie va vite se fissurer. Il va falloir compter avec la montée de l'intégrisme et l'intolérance. Sur une dizaine d'années de changement politique, les destins de Paul et de ses amis vont en être radicalement changés.

On n'a pas été juge anti-terroriste pour ne pas utiliser une connaissance pointue des mouvances islamistes, de leurs actions sur le terrain et de leurs mécanismes d'embrigadement. Pour son premier roman, Marc Trevidic nous met dans l'actualité récente de la Tunisie, au plus près des populations, nous la rendant plus prégnante, plus cruellement intrusive.

On n'évite pas quelques poncifs et une histoire d'amour prévisible pour tenter la carte humaniste dans un décor de plus en plus gris. La théorisation artistique est également un peu obscure, entre palette de couleurs et sons.
La description du salafisme reste la partie la plus passionnante, bien que l'endoctrinement soit très vite insupportable à lire. Mais le but est atteint pour en dénoncer l'obscurantisme.

Entre ses diverses composantes, la narration se développe néanmoins avec aisance, avec de beaux personnages, des moments de grâce poétique et dans un engrenage impitoyable où le statut de la femme est réduit à néant.

Un livre inégal mais aux belles qualités documentaires.
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