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Critique de ATOS


« Mon frigidaire, mon armoire à cuillères , mon évier en ferre et mon poêle à mazout..mon cire-godasses, mon repasse-limaces, mon tabouret à glace… et mon chasse-filous » . 1956. Boris Vian soufflait sa complainte du progrès à la gueule du monde.
« Depuis longtemps ils en rêvaient ,de la ville et de ses secrets ; du formica et du ciné…. »
chantait Ferrat.en 1964.
..1953...1957...1959 publication de « roses à crédit » .
La France d'après guerre. le monde d'après…Après la guerre mais toujours en galère , en misère. L'âge de nylon, comme l'âge d'un enfer .
La France rêve plastique, pense plastique, bouffe pastique.
Avoir, avoir, à force de ne jamais pouvoir être…
Partir vers les lumières de la ville..S'écraser, se brûler dans le halo-vitriol des vitrines débordantes d' incandescentes chimères .
Crédit consommation, aliénation…Rappelez vous, les bons de la Semeuse de la Samaritaine..et le crédit Sofinco en 1951...
Elsa Triolet avait déjà tout compris. Les trente glorieuses...mais pour qui ont-elles été glorieuses ?
Oui certaines, certains en rêvaient durant ces hivers des années 50.
L'hiver 54 avait le cri du désespoir.
Oui bien évidemment, la montagne est belle, mais les périph, les faubourgs de nos villes, les bans de nos villages, et nos banlieues, leurs caves, leurs bidonvilles, n'avaient pas, et n'ont toujours pas, les couleurs de belles chaumières pour celles et ceux qui n'avaient jamais vu la mer, jamais vu les Alpes, à peine vu le ciel…
Oui Elsa Triolet avait bien vu ce désespoir cette quête illusoire, ce chemin perdu, cette folie, cette course qui pour certaines et certains avaient toujours été perdue d'avance…
Il fallut attendre dix ans, soit 1969, pour que le personnage de Marie, dans le film de « la fiancée du pirate », de Nelly Kaplan venge le destin de Martine Donelle, personnage de roses à crédit. Mais 1968 avait fait son oeuvre.
« “Les barricades n'ont que deux côtés.” déclarait Elsa Triolet….C'est toujours vrai.
Roses à crédit est le premier opus de la trilogie « l'âge de Nylon ».
Suivront « Luna Park » et « l'âme », qu'il me tarde de découvrir.

Astrid Shriqui Garain
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