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EAN : 9782070360482
544 pages
Gallimard (09/06/1972)
3.85/5   78 notes
Résumé :
Le Cheval blanc
Précédé de Préface à une «Vie de Michel Vigaud»

" C'était plein de monde dans la rue, un quadrille qui se déroulait entre le Dôme, la Rotonde, la Coupole.
- Qu'est-ce que vous avez à me dire, Elisabeth ?
Elisabeth marchait un peu derrière lui, il faisait de si grands pas. Comme elle ne répondait pas, il s'arrêta :
- Alors ?
- Je vous aime, dit-elle le plus naturellement du monde.
Ils marchèrent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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je l'ai acheté suite à un téléfilm vu sur je-ne-sais-plus-quelle-chaîne cet été et dont le nom m'a échappé, mais bref : ça se passait pendant la guerre d'algérie et l'une des héroïnes offrait ce livre à son amoureux , ce qui m'a rendu curieuse. BREF BREF BREF . Je ne me souviens plus précisément ( ma lecture date un peu ... ) mais je sais que dans l'ensemble j'ai vraiment aimé ce bouquin (et... rien à voir mais : j'ai vraiment galéré pour en trouver un exemplaire ... j'ai dû me tourner vers le marché de l'occasion et j'ai tâché de choisir celui qui était le moins abimé ... pas simple ... je ne comprends pas pourquoi certains bouquins de qualité ne sont plus édités...).
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Né au début du XXe siècle, Michel Vigaud est adolescent pendant la première guerre mondiale.
Il vit seul avec sa mère, ils sont parfois riches, parfois pauvres : ancienne cantatrice, celle-ci joue au casino pour assurer sa subsistance et celle de son fils …ils voyagent dans toute l'Europe … Michel restera incapable de se fixer presque toute sa vie. Sa mère traîne sa douleur d'un chagrin d'amour disparu.
Est-ce à cause de cette enfance bohème, de l'absence d'un père ou d'un trop grand attachement à sa mère? mais Michel a du mal à faire des projets et à aimer ses contemporains.
À 16 ans, il s'engage comme matelot sur un bateau et part faire le tour du monde. Il reviendra quelques années plus tard…. trop tard pour faire un dernier adieu à sa mère.

.
Très jeune Michel vit au jour le jour, ayant pour seules possessions les vêtements qu'il a sur le dos. Il rencontre des gens qui veulent l'aider mais il ne s'attache pas et repart vite à l'aventure. Il cherche l'amour sans le trouver, il fuit quand ses maîtresses deviennent trop pressantes ou quand ses amis lui en demandent trop.
L'entre-deux-guerres est pour lui trop calme, il a besoin de frissons et deviendra pilote dans l'aviation balbutiante, partira en Afrique puis aux Etats-Unis. Il est beau et charismatique…. il pourrait devenir acteur … Mais il ne saisit pas les propositions qu'on lui fait. En fait, il voudrait être un chevalier, un héros, en quelques mots, il voudrait « sauver le monde sur son cheval blanc ».

Michel est intelligent mais indécis, il est formidablement doué (en musique, au piano) mais il se sent enfermé dans sa vie alors il fuit….

Il finit par découvrir l'amour avec Élisabeth mais ce grand séducteur ennuie sa belle : il est beau, vif, mais si peu cultivé…

En conclusion : Michel est toujours attachant surtout quand il est jeune et parfois un peu énervant quand on voit son manque de maturité lorsqu'il fête ses 30 ans……un beau portrait d'un jeune homme puis d'un homme qui se cherche ….Sans réellement parvenir à vivre….

Vers la moitié du livre, j'ai ressenti un peu de lassitude dans cette fuite en avant de Michel et puis les personnages ont recommencé à m'intéresser.

https://lajumentverte.wordpress.com/2015/09/05/le-cheval-blanc-elsa-triolet/
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Michel Vigaud a toujours été libre, vivant seul avec une mère un peu dissolue. Ses fugues sont de plus en plus longues, jusqu'à sa première disparition. A la mort de sa mère, toutes ses entraves disparaissent. Commence alors une sorte de road movie chez les bourgeois (même si l'autrice fait des efforts pathétiques pour l'encanailler ici et là).

Michel s'installe chez une serveuse, un musicien, des bourgeois, puis des bourgeois, encore des bourgeois, est pianiste, homme à tout faire, contrebandier, parasite, se fait aimer facilement par sa docilité et sa capacité à se fondre, se fait entretenir aussi, puis disparaît sans aucune considération de gratitude ni d'affection, souvent sans même prévenir... On se tue pour lui, on perd de l'argent, un ami, mais cela n'arrête pas sa course folle.

Mais un jour, il aperçoit une femme tout à fait magnifique, Elisabeth Krüger, et il va connaître la douleur d'un amour inquiet...

L'élément modificateur que je viens d'énoncer arrive au bon moment : ce parcours insouciant d'un personnage égoïste et dépendant de la bonne volonté d'autrui commençait à sérieusement m'agacer. Cependant, il semble avoir été fait pour la forme.

Sans la ferme résolution de lire un roman d'Elsa Triolet (idéologie féministe, quand tu nous obliges à connaître les compagnes artistes d'artistes mâles célèbres !...), j'aurais sans doute déclaré forfait. Il y a par ailleurs en quatrième de couverture la chaleureuse recommandation suivante, d'Albert Camus : "On quitte ce livre avec l'impression d'un feu d'artifice ininterrompu, d'une étonnante prodigalité des dons." On imagine peu Camus donner dans la rhubarbe et le séné, et on s'accroche donc.

A la fin de cette lecture, je pense que Camus faisait plutôt allusion à la prodigalité des dons du héros, Michel. Ce roman me paraît également illustrer quelque chose l'existentialisme, un peu à la manière de Sartre dans Huis-Clos : on ne pourra dire qu'à la fin qui était Michel Vigaud. Pour les poires éblouies qui l'accueillent et l'entretiennent, il est une sorte de chevalier à la recherche d'une cause, pour le lecteur... et bientôt pour Elisabeth Krüger, il est une sorte de parasite qui gaspille ses dons, un gigolo qui s'ignore.

Ce n'est pas un très mauvais livre. du tout. La multiplicité des points de vue de narration, inattendue dans un roman existentialiste, rend les approches plus variées ; Elsa Triolet sait également ménager son suspens et créer de gros effets de surprise. Mais il a quand même cent à cent cinquante pages de trop : Triolet délaie son propos et se complaît dans la mise en place de détails secondaires dans des dialogues utilitaires, à la Malraux, ce que je déteste absolument.
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Je ne connaissais Elsa Triolet qu'en tant qu'épouse et muse d'Aragon (le recueil de poèmesLes yeux d'Elsa lui est dédié) avant d'acquérir ce roman. Je ne savais pas du tout qu'elle avait elle-même écrit des romans et des nouvelles, et qu'elle était la première femme à avoir obtenu le Prix Goncourt ! En 1945 au titre de 1944 pour le recueil le premier accroc coûte deux cents francs.

Dans le cheval blanc, nous suivons Michel Vigaud, depuis sa plus tendre enfance. Cela commence par un duo, lui et sa mère, une relation tendre et fusionnelle, réconfortante.
Une relation qui le laissera sans attaches lorsqu'elle mourra en son absence pendant qu'il travaille sur un bateau. Dès lors, il sera comme une feuille poussée par le vent. Il se posera où le hasard le mène et repartira au gré du temps. Quand il sent qu'il est sur le point de « devenir de la viande fumée », il s'en va. Il est intègre et sans faux-semblant, sans impolitesse non plus. C'est ce qui fait son charme. Les femmes tombent à ses pieds sans qu'il ait besoin d'esquisser un geste. Il exerce un pouvoir d'attraction comparable chez les hommes, la dimension érotique et charnelle en moins.

Michel a en effet malgré son jeune âge un parcours atypique et riche que nous suivons avec intérêt. Sans déflorer l'histoire, sa voix et ses cours de musique lui permettront de gagner son pain dans un café, puis il rencontrera des personnes qui poseront les jalons de son chemin. Je pense notamment à Simone de Bressac, sa confidente, qu'il a plaisir à retrouver pour des discussions sincères. Ironiquement, elle représente pourtant le monde des apparences puisqu'elle est l'égérie d'une maison de couture.

Le roman s'inscrit dans une période entre deux guerres, où le Paris bohème des années folles laisse peu à peu place à une atmosphère plus pesante, celle qui prépare la guerre. le dilettantisme de Michel s'est étiolé au fil des années, à cause d'épisodes d'amours non partagés de part ou d'autre et d'amitiés qui ont tourné au vinaigre. La faute aux trahisons, la faute aux gens qui changent, la faute au coeur qui a ses raisons propres… le ton léger du début gagne en gravité, si bien qu'à travers les cinq parties que constituent ce roman, l'insouciance de Michel s'effrite peu à peu jusqu'à ce qu'il devienne persuadé qu'il lui faut travailler beaucoup pour accomplir son oeuvre avant que la mort ne le fauche. Pessimisme ou prémonition ? A vous de le découvrir.

J'ai trouvé à Michel un côté Martin Eden, un homme en décalage et en quête d'un idéal impossible. Il s'efforce pourtant de s'adapter, et il y parvient, mais à un coût qui abîme son intégrité et le dérange visiblement.

Ce beau pavé se lit comme un feuilleton. Je ne l'ai pas dévoré, car le rythme voulu n'est pas celui d'un page-turner, mais c'était un réel plaisir de retrouver Michel tous les jours. J'ai adoré l'écriture d'Elsa Triolet, vive et pétillante. Elle me fait l'effet visuel d'une coupe de champagne, dorée et pleine de bulles. C'est drôle et inventif, plein d'esprit, extrêmement bien écrit, ça se lit sans effort. le parcours de Michel est enthousiasmant et je regrette d'en avoir fini avec lui.

Je suis enchantée de ma découverte et preuve en est encore une fois qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Derrière cette couverture laide et terne se cache un roman beau et lumineux.
Lien : https://lejardindenatiora.wo..
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Fuites en avant et inconstances se bousculent dans les rêves d'un ailleurs toujours meilleur au yeux de la veille et de ces futurs pas encore nés.

Chacun de nous a eu, un jour, ce cheval blanc à ses côtés.
De partitions en légèreté de paroles, les destins se font et s'effacent aux carillons de nos instants perdus que ces lignes nous rappellent.

A lire ou relire avec réflexion de ces moments qui, peut être ont été trop fugaces en leur temps.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Monsieur Leclerc se versait du Pelure d’Oignon :
« Ce petit vin est excellent….Oh ! pardon, je ne vous ai pas servi ! …Pas à moi…je veux dire, il ne m’arrive rien que je n’aie prévu. J’ai été trop vieux pour faire la guerre, mon fils était trop jeune… Vous me direz que nous avons eu de la chance. Possible ! mais nous en avons eu… Quels sont, par exemple, vos projets d’avenir à vous, Vigaud ?… »

Michel reste silencieux. Francine le regardait intensément ; André jouait avec son verre : les projets de Michel !
« Je n’ai pas de projet », finit par dire Michel. Il semblait réfléchir, André le trouvait énervant, pourquoi se donne-t- il cet air de réflexion quand il sait pertinemment qu’il n’a aucun projet ? C’est le propre de Michel de ne pas avoir de projets. « Je n’ai pas de projets, parce que…. » comme ça, Michel… Ah tout de même, il l’avoue !
« Parce que ? » Monsieur Leclerc, attentif, lève les yeux de sa côtelette.
« Parce que je ne peux jamais me libérer de l’idée de la fragilité de toute chose… L’homme propose et Dieu dispose… Dieu, si l’on veut…. tout ne tient qu’à un fil. Tout cet édifice humain, vous savez…. les lois, les croyances. Ces murs ….La maison d’en face…La ville… je ne sais pas si je m’explique clairement…

« Pas très… » Monsieur Leclerc était pourtant resté sérieux et attentif. Il y eut un silence (page 135)

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"Michel, disait la voix de Stanislas, est un héros qui s'ignore comme il ignore ce que c'est que l'héroïsme de nos jours. Est-ce qu'il vous a jamais parlé de ses rêves d'enfance ? De la Belle aux tresses blondes qu'il sauvait d'un monstre, du peuple qu'il libérait, etc.? Non ? (...) Il ne sait pas que le peuple est encore à délivrer, il ne sait pas que, s'il veut risquer sa vie dans des combats dangereux et glorieux, eh bien, l'occasion s'en présentera demain, après-midi. Mais encore faudrait-il qu'il ne vive pas en dehors du temps en marche, qu'il ne s’accroche pas à son cheval blanc et à sa cotte de mailles ! Il ne sait pas que le légende d'aujourd'hui, c'est lui !
- En somme - c'était la voix d’Élisabeth - ce que vous conseillez à ce fainéant, c'est de prendre conscience du monde réel... Son monde est plus réel que le vôtre, je vous assure... Vous êtes un poète, lui, une poule de luxe..."
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On y tient à sa petite vie, on ne veut surtout pas la mettre en danger, on est prudent et timoré, et précautionneux. Il s'agit bien de risquer sa vie quand on ne veut même pas risquer d'attraper un rhume. Quelle chiennerie ! Si bien que, quand on n'a pas peur du définitif : du plus jamais, du pour toujours, on ne trouve personne avec qui jouer. Et pourtant, tous ces gens, calfeutrés dans leur vie humaine, il pourrait leur arriver des choses monstrueuses.
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Ne vous emballez pas comme ça, voyons ! Vous parlez comme quelqu'un qui n'a jamais aimé, vous n'êtes qu'un gosse... Essayez donc d'imaginer que toutes vos pensées sont concentrées sur un seul être, que cet être possède seul le pouvoir de vous rendre heureux, ou plutôt de vous enlever le malheur... Eh bien, on espère... Quand il dit : chérie, on croit entendre une intonation qui vous fait espérer, il aura un regard qu'on soupçonnera d'être tendre... On se dit que peut-être il cache son amour par orgueil, ou qu'il n'a pas aimé d'abord et qu'il aime maintenant, ou qu'il aimera demain... On a l'oreille si tendue, qu'on pense discerner derrière ce qu'il dit, dans n'importe quelle phrase banale, un abîme de sens caché... Et puis il dit brusquement une chose qui ne permet plus le doute, et le château de cartes s'écroule... Alors c'est le désespoir... Et comme lui n'a jamais changé, il ne comprend rien à l'espoir, ni au désespoir, et pourquoi on le trouve tantôt charmant, tantôt mufle...
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Novembre 1942, les Italiens occupaient la Côte. Nous sommes partis d’ici par le dernier petit train de Digne Et des motards à plumes de coq couraient le long de la ligne. Nos affaires pêle-mêle dans les valises. Pierre Seghers est là, il prendra le train avec nous. Lydia, la secrétaire d’Henri Matisse, nous aide, nous accompagne à la gare. Dans le wagon presque vide, il y a l’acteur Samson Feinsilber.
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Paulette Éditrice (Noémi Schaub et Guy Chevalley) a répondu au décalé et intimiste Questionnaire de Trousp, autant inspiré par celui de Proust que des questions de Bernard Pivot. Site Internet: https://trousp.ch/
0:00 Introduction 0:10 Que pensez-vous de cette citation? «Un bon éditeur, c'est un éditeur qui médite.» Philippe Geluck 0:57 de quel auteur suisse aimeriez-vous offrir un livre à un ami vivant à l'étranger? 1:56 Quelle est la ligne éditoriale des éditions Paulette et comment travaillent-elles éthiquement parlant? 4:36 Que pensez-vous de cette citation? «Le lecteur peut être considéré comme le personnage principal du roman, à égalité avec l'auteur, sans lui, rien ne se fait.» Elsa Triolet 9:11 Pouvez-vous choisir deux mots chacun pour qualifier au mieux votre travail éditorial en binôme? 9:37 Quel métier n'auriez-vous pas aimé faire? 15:05 Est-ce que trop de livres tue le livre? 18:36 C'est quoi, pour vous, le métier d'éditeur? 23:03 Comment imaginez-vous la maison d'édition des années 2050? 24:55 Avec quel écrivain décédé, ressuscité pour une soirée, aimeriez-vous boire une bière au coin du feu? 26:09 L'impression à la demande se développe de plus en plus, qu'en pensez-vous? 29:05 Si votre maison brûle, qu'aimeriez-vous laisser brûler? 31:25 Remerciements
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