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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Michel Vigaud a toujours été libre, vivant seul avec une mère un peu dissolue. Ses fugues sont de plus en plus longues, jusqu'à sa première disparition. A la mort de sa mère, toutes ses entraves disparaissent. Commence alors une sorte de road movie chez les bourgeois (même si l'autrice fait des efforts pathétiques pour l'encanailler ici et là).

Michel s'installe chez une serveuse, un musicien, des bourgeois, puis des bourgeois, encore des bourgeois, est pianiste, homme à tout faire, contrebandier, parasite, se fait aimer facilement par sa docilité et sa capacité à se fondre, se fait entretenir aussi, puis disparaît sans aucune considération de gratitude ni d'affection, souvent sans même prévenir... On se tue pour lui, on perd de l'argent, un ami, mais cela n'arrête pas sa course folle.

Mais un jour, il aperçoit une femme tout à fait magnifique, Elisabeth Krüger, et il va connaître la douleur d'un amour inquiet...

L'élément modificateur que je viens d'énoncer arrive au bon moment : ce parcours insouciant d'un personnage égoïste et dépendant de la bonne volonté d'autrui commençait à sérieusement m'agacer. Cependant, il semble avoir été fait pour la forme.

Sans la ferme résolution de lire un roman d'Elsa Triolet (idéologie féministe, quand tu nous obliges à connaître les compagnes artistes d'artistes mâles célèbres !...), j'aurais sans doute déclaré forfait. Il y a par ailleurs en quatrième de couverture la chaleureuse recommandation suivante, d'Albert Camus : "On quitte ce livre avec l'impression d'un feu d'artifice ininterrompu, d'une étonnante prodigalité des dons." On imagine peu Camus donner dans la rhubarbe et le séné, et on s'accroche donc.

A la fin de cette lecture, je pense que Camus faisait plutôt allusion à la prodigalité des dons du héros, Michel. Ce roman me paraît également illustrer quelque chose l'existentialisme, un peu à la manière de Sartre dans Huis-Clos : on ne pourra dire qu'à la fin qui était Michel Vigaud. Pour les poires éblouies qui l'accueillent et l'entretiennent, il est une sorte de chevalier à la recherche d'une cause, pour le lecteur... et bientôt pour Elisabeth Krüger, il est une sorte de parasite qui gaspille ses dons, un gigolo qui s'ignore.

Ce n'est pas un très mauvais livre. du tout. La multiplicité des points de vue de narration, inattendue dans un roman existentialiste, rend les approches plus variées ; Elsa Triolet sait également ménager son suspens et créer de gros effets de surprise. Mais il a quand même cent à cent cinquante pages de trop : Triolet délaie son propos et se complaît dans la mise en place de détails secondaires dans des dialogues utilitaires, à la Malraux, ce que je déteste absolument.
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