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EAN : 9782203228641
336 pages
Casterman (04/05/2022)
4.57/5   416 notes
Résumé :
Un soir d'août 1976. JeanLouis a 18 ans. C'est le temps des vacances en famille, des grandes chaleurs et de l’insouciance... Mais un événement brutal va tout interrompre : Gilles, le frère de JeanLouis, est fauché par une voiture. Transporté à l'hôpital, le garçon succombe à ses blessures quelques heures plus tard. Pour JeanLouis, hanté par la culpabilité, un difficile parcours de deuil commence...
45 ans plus tard, l'auteur choisit de revenir sur cet épisode... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (72) Voir plus Ajouter une critique
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Casterman...

En ce mois d'août, JeanLouis, à 18 ans, passe ses vacances sur les routes de Bretagne, avec sa famille, en roulotte. C'est l'avant-dernier jour de leur périple et une halte est prévue à St-Herbot. Ils ont pris un peu de retard sur leur horaire car ils ont traîné dans l'après-midi à jouer au chairball, un jeu de leur invention, et se sont gavés de mûres ramassées sur le chemin. Ils ont également fait un détour pour aller voir un dolmen et se sont ainsi retrouvés sur la CD14. La route étant goudronnée, les roulottes collent au plus près du fossé pour laisser le peu de voitures circuler. JeanLouis conduit la seconde roulotte, bientôt rejoint par son frère, Domi, sa mère suivant le convoi derrière sur son vélo. Gilles est couché dans la roulotte, un gant humide sur le front, la faute à cette cocotte-minute qui lui est tombée sur la tête un peu plus tôt. Une fois levé, il rejoint ses deux frères, fait le pitre, se met à chanter du Fugain. Ce qui les fait bien rire tous les trois. Domi les abandonne et rejoint sa mère derrière. Au bout d'un moment, Gilles en a marre et veut continuer à pied. Mais à cet endroit-là, le fossé est trop profond et il décide de passer de l'autre côté. JeanLouis lui conseille de descendre d'abord sur le marchepied pour être sûr qu'aucune voiture n'arrive par derrière. Mais l'adolescent n'a même pas le temps de regarder qu'une voiture, arrivant de face, le percute violemment. le chauffeur continue sa route, abandonnant Gilles et toute une famille paniquée...

Ce 5 août 1976 aura marqué, à tout jamais, la vie de JeanLouis et toute sa famille. Un tragique accident aura coûté la vie de son petit frère, Gilles, âgé de 11 ans. Comme le souligne JeanLouis Tripp, dans sa postface, l'idée de cet album a pris naissance lorsqu'une de ses amies a perdu son frère âgé de 29 ans et lorsqu'il apprend qu'un chauffard de 20 ans, qui a pris la fuite, a tué, sur les routes de Bretagne, un enfant de 10 ans et laissé pour mort un autre de 7 ans. Un terrible drame qui a aussitôt fait écho au sien, survenu 43 ans plus tôt. S'il revient sur les événements tragiques (remémorés notamment grâce à sa maman), il dépeint, avec force et émotions, l'enterrement, la période de deuil, l'immense tristesse, le procès, la reconstruction, les séquelles, mais aussi ce profond sentiment de culpabilité, lui qui lui a lâché la main. Il entrelace ses souvenirs avec le présent, notamment ses échanges avec sa mère, en vidéo, avec son frère, Domi, et sa soeur, Cécile, née du second mariage de son père, qui n'a jamais connu Gilles mais a toujours ressenti sa présence au coeur de sa famille. Avec beaucoup de sensibilité, JeanLouis Tripp a trouvé les mots justes pour retranscrire toutes ses émotions. Aussi bien sur le fond que sur la forme. Son trait reconnaissable regorge de délicatesse, d'amour, d'émoi et de tendresse. Les pages muettes sont tout simplement saisissantes. Si le noir et blanc domine, les dernières pages en couleur témoignent sans nul doute d'une forme d'apaisement et d'acceptation.
C'est le coeur serré et les yeux au bord des larmes que l'on referme cet album terriblement poignant et bouleversant...
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J'ai de plus en plus de mal avec des auteurs qui nous font partager leur souffrance comme pour se faire du bien en évacuant certains traumatismes à la manière d'une thérapie par l'écriture. L'écriture de ses pensées et de ses sentiments permet de régler des problèmes personnels et surtout d'avoir une meilleure compréhension de soi.

Je sais bien que la BD traite parfois de sujets tristes voir tragiques. Encore faut-il que l'oeuvre soit irréprochable ! Or, c'est bien le cas en l'espèce. Cependant, je vous préviens d'avance : vous allez pleurer de toutes les larmes de votre corps !

L'absence d'un frère se fait généralement ressentir tout au long de la vie de notre auteur Jean-Louis Tripp, assez connu pour être le dessinateur de la série « Magasin Général » avec Régis Loisel. Il revient sur un accident de voiture qui est intervenu en 1976 soit il y a près de 45 ans et qu'il n'a malheureusement jamais oublié puisque la vie de son jeune frère Gilles âgé de seulement 11 ans a été emporté par un chauffard sur une route de Bretagne.

Lorsque l'on vit un deuil, les mots font souvent défaut pour décrire ce que l'on ressent. Je pense qu'il a fallu beaucoup d'année à l'auteur pour digérer ce deuil et le décrire en image. On voit qu'il y a mis toute son âme et c'est très beau.

Lorsqu'on a perdu quelqu'un de proche, on ne peut rester insensible à ce terrible drame qui arrache des êtres aimés. Il y a une cruelle injustice quand ce sont de jeunes gens qui sont fauchés par la mort. Comment accepter cela et trouver la force de vivre, de continuer ? Cette déchirure est incommensurable. Voir son enfant partir le premier est l'épreuve la plus cruelle à affronter pour un parent. Pour un frère également. On n'ose pas imaginer la douleur et le chagrin de cette tragique épreuve.

Les accidents mortels de voiture sont fréquents dans notre pays. A un moment donné, il y avait plus de 18.000 décès par an. La sécurité routière a eu pour effet en quatre décennie de faire baisser le nombre de victime alors que le trafic routier a été multiplié par deux. En 2022, près de 3500 décès. La majorité des accidents mortels ont lieu sur les routes de campagne.

Il y a un passage sur l'indemnisation des proches des victimes d'accident de la circulation. Il est vrai que les sommes d'argent proposées sont dérisoires face à la perte de l'être cher qui n'a pas de prix. Et puis, c'est assez indécent de voir les avocats se disputer les montants pour faire gagner de l'argent à leur client.

J'éprouve également de la répulsion par rapport à l'auteur du délit de fuite qui s'en tire plutôt à très bon compte sans éprouver le moindre gramme de culpabilité. Ces gens qui tuent sur la route passent vite à autre chose et se disent que ce n'était qu'un accident. Oui, mais c'est bien lui qui tenait le volant et qui a brisé la vie de toute une famille à cause d'une conduite à vitesse excessive.

C'est une société sans responsabilité où les assureurs vont de toute façon payer à la place du conducteur. le verdict que je ne dévoilerais pas est à l'image de l'impunité qui sévit dans notre pays pour ces infractions routières.

Par la mort, la famille ne se détruit pas, elle se transforme. C'est ce qui va arriver à cette famille dont chacun des membres va éprouver de la culpabilité. Si je lui avais tenu plus fermement la main, si je n'étais pas parti en vacance en Bretagne, si je l'avais laissé chanter plus longtemps, si je n'avais pas souhaité sa mort dans un accès de colère etc…

Passé la période de deuil, la famille devra affronter le procès mais également une lente reconstruction. J'ai bien aimé le fait que toutes ces étapes soient présentes entre le traumatisme, le deuil ainsi que le recul nécessaire par la suite sous forme d'acceptation. L'auteur a pris le choix de nous raconter l'accident et ses conséquences et non la vie d'avant que l'on pouvait de toute façon percevoir dans les instants qui ont précédé le drame.

Fort heureusement, il y aura un beau message final qui peut se résumer ainsi : Être fidèle à ceux qui sont morts, ce n'est pas s'enfermer dans la douleur. Certes, on l'a souvent entendu mais on a sans doute besoin de le ressentir vraiment. Être fidèle à ceux qui sont morts, c'est vivre comme ils auraient vécu. Et les faire vivre avec nous.

Le dessin semi-réaliste est tout simplement assez magistral notamment dans l'utilisation du trait noir qui domine. le graphisme sert très bien le récit en lui apportant la nécessaire dimension émotionnelle. le soin apporté à chaque planche est remarquable. On remarquera également le retour de la couleur en fin d'album. On ne peut qu'être en admiration devant ce travail impeccable. Même la forme est une indéniable réussite.

Au final, le témoignage de Jean-Louis Tripp nous permet de nous situer nous-même par rapport à ce type de drame. Evidemment, je n'ai pas été insensible en ayant beaucoup de peine, en se remémorant également de mauvais souvenir qu'il est nécessaire parfois de se rappeler pour pouvoir continuer à avancer sereinement.

Il y a de la force ainsi que beaucoup d'émotion dans cette oeuvre poignante et magnifique qui retranscrit avec une profonde sincérité des événements tragiques qui peuvent tous nous toucher. Sans aucune hésitation, je mets 5 étoiles.
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Fait partie de la sélection du Prix des Lecteurs du Val de Sully.

Août 1976 - en Bretagne.
C'est la canicule, ce sont les vacances et on les passe le long des routes à bord d'une roulotte. On est sur la fin du séjour.
Nous sommes insouciants, on chante, on rit et d'un coup l'accident…
Tout s'effondre…

Roman graphique. Jean-Louis Tripp, l'auteur et dessinateur, relate l'histoire de la disparition de son frère et les conséquences sur la vie de chacun des membres de la famille.

Les dessins sont très expressifs et le choix du noir et blanc donne plus de poids aux souvenirs.
J'ai été souvent bouleversé par la douleur évoquée tant par les textes que par les dessins.
J'ai été révolté lors de la plaidoirie de la Défense par les mots de l'avocat. Je ne peux m'empêcher de vous décrire la scène. L'auteur procède à un zoom sur la bouche de celui-ci, par 7 dessins et des tailles de caractères de plus en plus grandes.

Image 1 : plan général du visage.
« Comment évaluer le préjudice… »

Image 2 : plan resserré sur les lèvres et le nez.
«S'il s'était agi d'un père… d'un soutien de famille… On aurait pu se baser sur les revenus de celui-ci… et définir la perte… le manque à gagner… »

Image 3 : gros plan sur les lèvres fermées.
On sent que l'avocat se prépare à lâcher une bombe.

Image 4 : gros plan sur la bouche. L'avocat parle. - à partir ce plan la taille des caractères changent -
« Mais un enfant de 11 ans… »

Image 5 : gros plan sur les dents.
« Je suis vraiment désolé de le dire ainsi, mais… un enfant de 11 ans ne rapporte rien… »

Image 6 : gros plan sur la luette.
« A tout prendre… »

Image 7 : nous sommes dans la bouche de l'avocat et cette image donne l'impression qu'on entend résonner ses derniers mots
« … ce serait plutôt une bouche de moins à nourrir… »

Ce livre n'est pas une histoire mais une tranche de vie. Celui-ci est très fort émotionnellement. L'auteur nous fait vivre toutes les étapes de la vie qui lui ont permis de passer de la culpabilité à la résilience.

Et puis les planches colorées arrivent On comprend alors que tout s'apaise.

Je ne peux que vous encourager à découvrir cet ouvrage.
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L'innocence, l'insouciance, la légèreté, le sentiment de liberté, les pitreries sur la route des vacances en Bretagne prennent fin brutalement, avec une violence inouïe lorsque Gilles le petit frère se fait faucher par une voiture.
La scène de ce drame va se dérouler sous les yeux du grand frère qui lui a lâché la main. Cette scène va se répéter et tourner en boucle. Les flashs vont (ponc)tuer le quotidien de ce grand frère qui va se sentir broyé par cet accident lui ôtant son petit frère.
La scene et les heures qui suivent sont retracées avec une incroyable justesse dans les sentiments. Toutes les étapes sont relatées et toutes vous retournent l'estomac car chaque instant, chaque seconde devient un fardeau.
Les quelques mots choisis par l'auteur Jean-Louis Tripp son déchirants, les attitudes, les visages, les regards vides ou emplis de larmes, tout est là et terriblement déchirant.
La brutale disparition de Gilles laisse chaque membre de la famille avec un poids, celui de la culpabilité. Chacun va se sentir coupable et vivre avec ce poids qui ne sera déposé, dit que bien des années plus tard lorsque Jean-Louis Tripp va se pencher sur l'écriture de ce drame. Cet album est d'une grande beauté. Par la force des sentiments décrits par un mot par-ci, par-là, la justesse des dessins, la douleur est transmise, nous la ressentons à chaque planche et nos propres larmes viennent se mêler à celle de l'ensemble de la famille.
Merveilleux album qui va droit au coeur.
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Le petit frère
Jean-Louis Tripp

Une date est gravée en lettres de feu dans la mémoire de Jean-Louis Tripp celle du 5 août 1976 . C'est celle où il a du lâcher la main de Gilles, son petit frère , fauché par une voiture… le chauffeur a pris la fuite.Il avait18 ans, Gilles 11 ans.
Pendant des années Jean-Louis Tripp a revécu cet instant… Il a cependant mené son chemin de vie, utilisé son crayon et conquis sa place dans l' univers exigeant des graphistes de bande dessinée.
Le décès brutal du frère d'une amie proche, un fait divers en tout point similaire à celui qui a coûté la vie à son frère 43 ans plus tôt, ont servi de catalyseur à sa décision , «raconter l'histoire de la mort de mon frère et de ce que ça m'a fait. Mes autres projets attendront.»
Confinement aidant, il s'est mis à la tâche . C''est ainsi qu'est né cet album poignant et émouvant . Un dessin, des textes, un récit qui ne peut que parler à tous ceux qui ont vécu la perte d'un proche .Déni, colère, et enfin résilience, des étapes que chaque endeuillé traverse à son rythme, comme il peut ..
Le graphisme est à l'image du ressenti, les traits sont ravagés, déformés , hurlent leur peine. le noir domine chaque page jusqu'au moment où la lumière se fait, l'accalmie après la tempête.
Un magnifique cri d'amour pour ce petit frère parti trop tôt et que personne n' a oublié .
Un grand merci aux éditions Casterman et à Babelio pour ce partage lors de la dernière masse critique graphique.

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critiques presse (10)
BDGest
27 décembre 2022
Histoire d’un deuil familial et personnel, Le petit frère est de ses albums percutants qui ne laissent pas indemne.
Lire la critique sur le site : BDGest
9emeArt
13 septembre 2022
À 64 ans, JeanLouis Tripp livre une tragédie familiale qui le poursuit depuis l’année de sa majorité dans une confidence à cœur ouvert juste et déchirante.
Lire la critique sur le site : 9emeArt
Sceneario
24 août 2022
Jean-Louis Tripp nous fait vivre ce moment de vie, cet été 76 de sécheresse des terres, mais pas des yeux de cette famille. Un GRAND ouvrage, un album incontournable, une lecture obligatoire.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BoDoi
05 août 2022
Au-delà de passages terriblement poignants, l’auteur impressionne par l’équilibre conservé entre témoignage émouvant et analyse distanciée des conséquences, sur lui ou ses proches.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LaPresse
28 juin 2022
On connaît Jean-Louis Tripp au Québec pour la série Magasin général, qu’il a cosignée avec Régis Loisel. Il poursuit avec Le petit frère un « puzzle autobiographique » amorcé en 2017 avec Extases. C’est un autre pan de sa vie intime qu’il livre ici : la mort et le deuil de son frère Gilles, fauché à 11 ans, alors que le bédéiste avait 18 ans.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Telerama
07 juin 2022
Avec “Le Petit Frère”, Jean-Louis Tripp poursuit sa quête autobiographique commencée avec “Extases”. Il nous raconte la genèse de cet album poignant, entièrement réalisé sur iPad, qui évoque la mort brutale de Gilles, voilà quarante-quatre ans.
Lire la critique sur le site : Telerama
Culturebox
07 juin 2022
Quarante-cinq ans après les faits, Jean-Louis Tripp raconte dans un long et poignant récit en bande dessinée la mort de son jeune frère, un jour de l'été 1976.
Lire la critique sur le site : Culturebox
BDZoom
16 mai 2022
Ce n’est que peu dire que l’émotion nous submerge à chacune des 334 pages de ce poignant témoignage.
Lire la critique sur le site : BDZoom
LigneClaire
13 mai 2022
Comment parler de réussite avec un sujet pareil, bouleversant ? Pourtant tout est juste dans ce que Tripp dit, raconte, montre. Les obsèques, les années qui passent, les parents à jamais marqué. Le lent retour à la vie, le souvenir d’une mort injuste qui restera ancrée dans la mémoire de tous.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Sur plus de 300 pages, JeanLouis Tripp raconte comment lui et sa famille ont vécu et continuent à vivre et à revivre cet événement du 5 août 1976, quand sous le cagnard breton, un chauffard emporta dans sa fuite la vie de Gilles son petit frère de 11 ans. Un récit haletant, précis et émouvant.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
J'ai le sentiment que le deuil d'un enfant ne peut se partager qu'avec quelqu'un ayant vécu le même drame. On peut se projeter, imaginer et faire preuve de toute l'empathie de la terre, mais l'expérience de cette épouvantable douleur, la douleur de la perte contre-nature, l'amputation violente de la chair de sa chair... non, on ne peut pas savoir.
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Moi qui pensais la plaie refermée depuis longtemps et même la cicatrice presque effacée… Pendant toutes ces années, j’avais bien vécu. J’avais beaucoup aimé, beaucoup baisé, beaucoup ri, et beaucoup dessiné. J’avais peint et sculpté aussi, et fait de beaux voyages. Je ne m’étais économisé et j’étais heureux comme ça. Mais ce jour-là, j’ai compris que tout ça, je l’avais fait avec sur le cœur, le tatouage invisible de mon frère perdu.
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À ce stade, je ne pensais pas que mon frère allait mourir. Je pensais – on pensait tous – qu'il n'était « que » gravement blessé... le terme consacré, c'est « grièvement blessé », mais quand on dit « grièvement », on sait que la mort n'est pas loin, qu'elle est possible et même probable, et cette idée ne m'avait pas effleuré. Non. On allait l'opérer, le soigner. On ne meurt pas en pleines vacances d'été quand on a 11 ans et demi.
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Puis ce furent les condoléances... les condoléances, c'est le rituel du réconfort qui ne réconforte pas, mais si, quand même un peu.
C'est le moment de ceux qui ne sont pas assez proches pour être venus à domicile et de ceux qui ne se lassent pas de les présenter.
À nos parents, à notre grand-mère ; ils disent ces mots convenus que tout le monde semble trouver justes. Les mots justes sont difficiles à trouver, ils se dérobent. Dans le fond, c'est à ça que sert ce rituel. À remplacer les mots justes.
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« J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est morte souviens-t'en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t'attends »
Guillaume Apollinaire
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Le Petit Frère - Le coup de cœur de Guillaume
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