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EAN : 9782851977373
400 pages
L'Herne (26/11/2014)
4.03/5   18 notes
Résumé :
408 pages

Depuis son mariage, lequel avait été contracté près de huit ans auparavant déjà, jamais Mrs Brown n'avait passé Noël en Angleterre. Ce n'était pourtant pas faute de souligner tout ce que la chose aurait eu de désirable.

Du fond de son âme, elle soupirait après les charmants plaisirs que sont les branches de houx et les mince-pies. Il y avait toujours eu des réunions de famille à Thompson Hall, même si elles n'étaient pas auss... >Voir plus
Que lire après Noël à Thompson Hall et autres nouvellesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Avant toute chose, je remercie chaleureusement Babélio et les éditions de l'Herne pour cet envoi, dans le cadre de l'opération masse critique.
Le livre est composé de quatre histoires de belle taille, elles font toutes une centaine de pages, soit 400 pages d'un beau papier bien épais
La taille des caractères est assez grosse, sans qu'on sache très bien si c'est dans un souci de confort de lecture (je confirme, c'est facile à lire, même le soir) ou si c'est pour donner à l'ouvrage une taille impressionnante.
Quelques jolies illustrations anciennes au fil des pages apportent une touche rétro à l'ensemble.

La première nouvelle, celle du titre, nous raconte une petite péripétie, sur un mode humoristique. Une respectable lady anglaise va commettre un impair à cause d'un cataplasme à la moutarde, et cela aura de lourdes conséquences…
On n'est pas ici dans de l'humour gras ou lourd, tout est subtil, léger, à peine énoncé mais on sent bien que les situations décrites sont loin d'être ordinaires et on ressent bien la stupeur des uns, le courroux ou la mortification des autres.

Les trois suivantes sont plutôt des romances un peu désuètes, bien écrites, pleines de bons sentiments, avec des héroïnes dignes et vertueuses, des jeunes hommes ayant des attitudes nobles et une fin heureuse, comme il se doit.

Anthony Trollope décrit les sentiments avec application, c'est parfois un peu redondant mais c'est agréable, car l'ambiance surannée des histoires s'accorde parfaitement aux thèmes choisis, ceux des amours naissantes ou contrariées et du respect que l'on doit à ses parents ou ses employeurs par exemple. Je rappelle qu'il s'agit d'un auteur anglais du 19ème siècle et donc, à l'époque, ce genre de choses était tout à fait appropriée, même si cela peut nous sembler aujourd'hui bien dépassé…

J'aime beaucoup le style de cet auteur, ça fait penser à des romans d'Elizabeth Gaskell pour la délicatesse des sentiments, à ceux de Jane Austen pour les petites pincées d'humour et à ceux de Dickens aussi, car le bien triomphe toujours en dépit de l'adversité.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture que j'ai savouré lentement, pour ne pas en perdre une miette.
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Un grand merci à Babelio et aux Éditions L'Herne pour cet ouvrage reçu dans le cadre de l'opération Masse critique.

J'ai quelques romans d'Anthony Trollope dans ma PAL. Je me souviens tout particulièrement des deux premiers qui y sont arrivés. A l'époque, nous avions évoqué Trollope lors d'un de mes cours de traduction anglaise. Et quelques jours à peine après ce cours, alors que je venais de terminer ma première lecture de ''La Foire aux Vanités'' de William Makepeace Thackeray, j'ai reparlé d'Anthony Trollope avec ma maman. Comme j'avais adoré Thackeray, elle m'a conseillé de partir à la recherche des romans de Trollope, qu'elle m'a assuré être assez semblables.
A l'époque, la librairie/bouquinerie de Slegte existait encore à Bruxelles. Comme elle ne se trouvait pas trop loin de mon école de traduction, j'y suis partie à la recherche de Trollope et je suis ressortie avec ''The Way We Live Now'' et ''Can You Forgive Her ?'' Mais, étant donné l'augmentation exponentielle de ma PAL (les cours de littérature anglaise Er espagnole n'y étant pas étrangers...), je ne les ai toujours pas lus.

J'ai donc été enchantée de recevoir ''Noël à Thompson Hall et autres nouvelles''. Enfin, j'étais ''obligée'' de lire Trollope dans le délai imparti pour un ouvrage de la Masse critique. Il était plus que temps que je découvre cet auteur, surtout que je me suis rendue compte que, pendant toutes ces années où je remettais la lecture de Trollope à plus tard, je me suis en réalité privée d'un grand plaisir littéraire.

Effectivement, la plume de Trollope présente une certaine ressemblance avec celle de Thackeray. Avec celle de Dickens aussi. Ces trois auteurs n'hésitent pas à ridiculiser, à des degrés divers, leurs personnages.

Comme ses confrères britanniques, Trollope mêle donc un récit de type assez classique (de belles descriptions de la vie des personnages et notamment de la vie des bourgeois anglais du XIXème siècle) avec de petites doses d'humour qui viennent pimenter un récit déjà fort agréable par ailleurs.

J'ai, par exemple, beaucoup ri en lisant une scène du début du livre. Mr Brown souffrant d'un refroidissement, envoie Mrs Brown en mission à travers les couloirs de l'hôtel parisien où le couple loge. le malade souhaite que son épouse enduise son mouchoir de moutarde aperçue dans la salle à manger et qu'elle revienne ensuite lui appliquer ce cataplasme de fortune sur la gorge. Il fait nuit, les couloirs de l'hôtel sont sombres et Mrs Brown ne dispose que d'une petite bougie pour s'éclairer. Dans ces conditions, elle se trompe de chambre et applique le cataplasme sur la gorge d'un inconnu avant de s'enfuir lorsqu'elle se rend comptede son eerreur (le tout sans que l'inconnu ne se réveille ! )

Trollope parvient à décrire cette scène de telle façon que, tout du long, on croit comme Mrs Brown que l'homme plongé dans un profond sommeil est bien Mr Brown. L'erreur ne nous est révélée qu'au moment même où Mrs Brown se rend compte elle-même de sa méprise, ce qui renforce encore le côté comique de la scène.

Les autres nouvelles (cet ouvrage se compose de quatre nouvelles) sont plus romantiques, puisque le thème central de celles-ci est l'amour. Mais toujours avec cette dose d'ironie et d'humour.
Même si ''La jeune fille du télégraphe'' est plus mélancolique, on n'a aucun mal à percevoir une certaine continuité dans les quatre nouvelles composant ce roman.

Trollope a donc définitivement rejoint le ''clan'' des auteurs que je prends plaisir à lire. Et il est certain que ses romans sortiront bientôt de ma PAL.
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Un grand merci à Babelio et aux Éditions L'Herne pour cet ouvrage reçu dans le cadre de l'opération Masse critique.

J'ai quelques romans d'Anthony Trollope dans ma PAL. Je me souviens tout particulièrement des deux premiers qui y sont arrivés. A l'époque, nous avions évoqué Trollope lors d'un de mes cours de traduction anglaise. Et quelques jours à peine après ce cours, alors que je venais de terminer ma première lecture de ''La Foire aux Vanités'' de William Makepeace Thackeray, j'ai reparlé d'Anthony Trollope avec ma maman. Comme j'avais adoré Thackeray, elle m'a conseillé de partir à la recherche des romans de Trollope, qu'elle m'a assuré être assez semblables.
A l'époque, la librairie/bouquinerie de Slegte existait encore à Bruxelles. Comme elle ne se trouvait pas trop loin de mon école de traduction, j'y suis partie à la recherche de Trollope et je suis ressortie avec ''The Way We Live Now'' et ''Can You Forgive Her ?'' Mais, étant donné l'augmentation exponentielle de ma PAL (les cours de littérature anglaise et espagnole n'y étant pas étrangers...), je ne les ai toujours pas lus.

J'ai donc été enchantée de recevoir ''Noël à Thompson Hall et autres nouvelles''. Enfin, j'étais ''obligée'' de lire Trollope dans le délai imparti pour un ouvrage de la Masse critique. Il était plus que temps que je découvre cet auteur, surtout que je me suis rendue compte que, pendant toutes ces années où je remettais la lecture de Trollope à plus tard, je me suis en réalité privée d'un grand plaisir littéraire.

Effectivement, la plume de Trollope présente une certaine ressemblance avec celle de Thackeray. Avec celle de Dickens aussi. Ces trois auteurs n'hésitent pas à ridiculiser, à des degrés divers, leurs personnages.

Comme ses confrères britanniques, Trollope mêle donc un récit de type assez classique (de belles descriptions de la vie des personnages et notamment de la vie des bourgeois anglais du XIXème siècle) avec de petites doses d'humour qui viennent pimenter un récit déjà fort agréable par ailleurs.

J'ai, par exemple, beaucoup ri en lisant une scène du début du livre. Mr Brown souffrant d'un refroidissement, envoie Mrs Brown en mission à travers les couloirs de l'hôtel parisien où le couple loge. le malade souhaite que son épouse enduise son mouchoir de moutarde aperçue dans la salle à manger et qu'elle revienne ensuite lui appliquer ce cataplasme de fortune sur la gorge. Il fait nuit, les couloirs de l'hôtel sont sombres et Mrs Brown ne dispose que d'une petite bougie pour s'éclairer. Dans ces conditions, elle se trompe de chambre et applique le cataplasme sur la gorge d'un inconnu avant de s'enfuir lorsqu'elle se rend comptede son eerreur (le tout sans que l'inconnu ne se réveille ! )

Trollope parvient à décrire cette scène de telle façon que, tout du long, on croit comme Mrs Brown que l'homme plongé dans un profond sommeil est bien Mr Brown. L'erreur ne nous est révélée qu'au moment même où Mrs Brown se rend compte elle-même de sa méprise, ce qui renforce encore le côté comique de la scène.

Les autres nouvelles (cet ouvrage se compose de quatre nouvelles) sont plus romantiques, puisque le thème central de celles-ci est l'amour. Mais toujours avec cette dose d'ironie et d'humour.
Même si ''La jeune fille du télégraphe'' est plus mélancolique, on n'a aucun mal à percevoir une certaine continuité dans les quatre nouvelles composant ce roman.

Trollope a donc définitivement rejoint le ''clan'' des auteurs que je prends plaisir à lire. Et il est certain que ses romans sortiront bientôt de ma PAL.
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Noël à Thompson Hall (1874)
Anthony Trollope (1815-1885)
Un des tout grands écrivains de l'époque victorienne

Je ne conseillerais pas d'écrire comme ça et peux comprendre éventuellement un rejet du lecteur tant le souffle est court, tant le lieu compte, non pas écrit pour lui-même comme chez Flaubert, mais il compte pourquoi ? pour poser l'âme des protagonistes qui est écrite ici par un maestro dont on voit bien le malin plaisir qu'il a à mettre en évidence des petits faits apparemment anodins qui dégénèrent, servi par une plume insondable, virtuose, culturellement riche. Même si parfois on a l'impression à la lecture que ça manque un peu d'air, d'extérieur comme une épopée, l'analyse psychologique y est souveraine. Paradoxalement, il serait impensable de théâtraliser cela par exemple sans le risque de complètement dénaturer la réflexion de l'auteur qui précède le sentiment ou l'intuition dans un monde qu'on peut qualifier de bourgeois, reformulant même le geste du sujet pour être sûr d'aborder la suite. Ce n'est pas un huit clos non plus parce qu'il y a des portes de sortie.

le texte est traduit par Béatrice Vierne de chez Herne : elle n'a pas son pareil pour entrer dans le jeu ou l'exercice comme on voudra de ce Trollope si singulier, si attachant finalement. Il n'en fait jamais de trop à vrai dire, même si on serait porté à le croire, car on mesure essentiellement la dextérité et l'amplitude de son talent littéraire, avec la phrase qui claque, fulgurante..

"Mrs Brown commença même à se dire qu'elle avait fait tout ce qu'elle pouvait.." Ah la bonne conscience de Mrs Brown !
"Elle s'efforça de réfléchir à ce que son devoir exigeait d'elle.."
".. de toute façon, cela ne pouvait pas lui faire de mal (à Mr Brown). Ce fut dans un esprit de vengeance, plutôt que de justification des efforts qu'elle avait consentis jusqu'à présent, que, vive comme l'éclair, elle passa aussitôt aux actes..".

A force de tenter le diable, tout ce que redoute ou conçoit Mrs Brown de risqué, va se produire.

Au moment même où l'on se dit que Mrs Brown dans ses conjectures, n' envisage pas le pire comme ce que pourrait penser un gentleman anglais par la plus grosse des méprises victime des imprudences de la matrone anglaise, celle-ci finit par envisager cette malédiction et panique. Et le plus mauvais scénario arrive.

"On l'avait, certes, surprise à errer dans les couloirs au moment oû le voyageur avait subi cette étrange attaque et il aurait été possible de la soupçonner, voire de l'accuser.."
Et Mrs Brown de regretter qu'elle n'avait pas accordé la moindre pensée à .. la pièce à conviction qui fut impossible cette fois pour elle de nier ..
La déconvenue est à son comble : elle était sur le point de sortir de toutes les horreurs de la nuit qui agitèrent l'hôtel parisien pour filer sur Thompson hall où son clan l'attendait chaleureusement pour Noël, et patatrac..

A un moment donné du récit, on se demande pourquoi Mr Jones (un des protagonistes) persitse à penser qu'on lui en veut (à sa vie). La suite nous renseignera à cet effet, car dans cet écheveau, rien n'est laissé au hasard.


Il semble qu'avec un gentleman on peut toujours s'expliquer. de nos jours, cette gente a disparu jusqu'au dernier.
Trollope l'évoque d'ailleurs quand il dit : "Quand on lui présente des excuses, un gentleman les accepte"


A lire of course cette intrigue qui prend parfois l'allure d'une farce dont Trollope se reprend, la vérité est au bout de chaque être en vue qui draine ses mystères et ses faiblesses dans cette société victorienne. Il fait mention plusieurs fois que la police n'a pas sa place, on est dans les limites, mais entre gentlemen, la place reste à l'honneur ! Notons tout de même que la femme n'est pas toujours à son avantage, mais bon, ça c'est la société qui veut ça !



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Recueil de 4 nouvelles sur le thème de la famille et de l'amour.

1) Noël à Thompson Hall
Noël 1870. Un couple d'anglais, Mr et Mrs Brown, passent tous leurs Noël dans le sud de la France depuis leur mariage, choix de Monsieur. Madame, elle, rêve de faire cette année Noël dans sa famille, à Thompson Hall en Angleterre, d'autant plus qu'elle a été informée d'un évènement à fêter.
Elle parvient à le convaincre mais celui-ci trouve différents stratagèmes pour retarder leur départ. Dans un grand hôtel parisien, Mr se fait passer pour malade et donne une mission à sa femme : qu'elle lui rapporte de la moutarde sur son mouchoir pour le soigner.
Sa femme, prête à tout pour que son mari soit prêt pour le départ vers l'Angleterre le lendemain à l'aube, va s'atteler à cette virée nocturne.
Mais son trajet sera fait de suspense, peur, désillusion et quiproquo, à un point qu'elle n'aurait jamais imaginé...

2) La jeune fille du télégraphe
Lucy Graham, 26 ans, vivait avec son frère et la famille de ce dernier. A son décès, elle est contrainte de prendre son indépendance et décide d'aller à Londres. Elle va trouver une colocation avec Sophy Wilson, une jeune collègue fleur bleue à la santé fragile. Cette dernière fait différentes rencontres amoureuses qui brisent petit à petit ce lien fort que les deux femmes avaient noué. Lorsqu'un voisin emménage dans l'immeuble, une jalousie éclate entre les deux colocataires, et des problèmes d'argent vont commencer à apparaître.
Ce voisin, un homme posé et sage, va tenter au mieux de les aider.

3) Alice Dugdale
A Beetham, Alice Dugdale vit avec son père, Docteur, sa belle-mère et ses demi-frères et soeurs. Passe son temps à faire les tâches ménagères et à s'occuper des enfants.
John Rossiter, un ami d'enfance, devenu aujourd'hui major, inspecteur général de la cavalerie, est amoureux d'elle.
Mais la mère du jeune homme ne l'entend pas de cette oreille : elle désire que son fils choisisse comme épouse une femme de bonne famille, telle que Miss Georgiana Wanless, du comté voisin Brook Park. La mère argumente donc sans relâche auprès de son fils pour le convaincre que la fille Wanless vaut mieux que la fille Dugdale.
Cependant, son père a quant à lui une préférence pour Alice qu'il connaît très bien.
Le fils est donc rongé entre l'amour ou la raison.
La mère de Miss Wanless va également tout faire pour que le major devienne son gendre, tant il est bon parti financier.

4) Les deux héroïnes de Pumplington
Emily Greenmantle, jeune fille dont le père est banquier, est convoitée par M. Gresham, un bon parti, que son père approuve comme futur gendre.
Mais la jeune fille lui préfère un des employés de banque de son père, Philip Hughes. M. Greenmantle ne souhaite pas que sa fille épouse un simple caissier de banque pauvre.
Polly Peppercorn, quant à elle, est la fille d'un maître brasseur avare. Ce dernier souhaite également que sa fille se marie à un homme aisé financièrement. Sauf que Polly est amoureuse de Jack, un simple employé.

Les deux filles qui se connaissent bien vivent donc la même expérience paternelle, et vont, chacune à leur façon, tout faire pour que leurs pères finissent par valider leur union avec celui qu'elles ont choisi.
Entre ces deux parcours, le Dr Freeborn, clergyman du comté, va les soutenir et tenter également de convaincre les deux hommes qu'il vaut mieux que leurs filles soient heureuses avec l'homme qu'elles ont choisi, même si moins fortuné, plutôt que malheureuses avec un homme de bonne famille qu'elles n'ont pas choisi.
A l'approche de Noël, va-t-il y avoir un miracle dans ces deux familles ?


Voulant lire un livre d'Anthony Trollope pour le challenge Solidaire 2020, j'ai vu celui-ci à la médiathèque, avec sa couverture festive un peu kitsch.
Cette lecture était agréable, sans me marquer au fer pour autant.
L'auteur a l'art et la manière de raconter des histoires touchantes, notamment des triangles amoureux, sans utiliser de grandes phrases. Il sait utiliser les mots justes pour toucher la corde sensible du lecteur.
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Mrs Brown portait (pour la nuit) une robe de chambre blanche, assez vague, un filet blanc pour contenir ses cheveux dénoués et une paire de pantoufles en laine blanches. Peut-être aurais-je dû dépeindre plus tôt son aspect général. C'était une femme corpulente, au buste impressionnant, une sorte de Junon que certaines personnes trouvaient fort belle. Avec les gens qu'elle ne connaissait pas, cependant elle montrait une certaine sévérité dans ses manières, une fortification. si l'on peut dire, de sa vertu contre tous les assauts possibles, une volonté déclaréede soutenir sur toute la ligne, sa splendide réputation de matrone anglaise, laquelle avait suscité des critiques malveillantes de la part des français et des françaises, alors qu'elle ralliait en général tous les suffrages à Thompson Hall. A Pau, on l'avait surnommée "la fière Anglaise". Le sobriquet leur était revenu aux oreilles, à elle et à son mari. Celui-ci s'en était grandement offusqué , mais elle l'avait pris en bonne part, elle avait même été fière de cet épithète et s'était efforcée d'en être digne ..
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Donc Mr et Mrs Brown devaient quitter Paris pour Thompson Hall à 5H et demie.

Ce départ de si bonne heure, le long voyage, le temps épouvantable, la perspective de l'horrible traversée entre Boulogne et Folkestone, n'auraient pas causé la moindre angoisse à Mrs Brown, n'eût été l'expression de détresse inamovible qui avait désormais envahi la physionomie de son mari ..

.. Mr Brown était un homme maigre et distingué, le visage orné d'une très belle barbe brune, longue et douce, le crâne légèrement dégarni, mais un homme très distingué à n'en pas douter.. Mrs Brown l'aimait avec dévotion ..
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Paris, le 23 décembre 187-, vers 10 heures du soir Mr et Mrs Brown, venus d'Angleterre, arrivèrent au Grand Hôtel, boulevard des Italiens..

.. Je tiens à bien faire comprendre que dans le cours ordinaire de leur existence, ce monsieur et cette dame étaient tout à fait heureux ensemble, liés par tous les sentiments d'affection qui doivent unir un mari et une femme .. Toutefois, lors de la soirée dont il est question ici, il y avait eu entre eux un léger différend..
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Elle pouvait bien être malheureuse, elle pouvait bien sentir une douleur cuisante, palpable, ininterrompue lui mordre le cœur, quelle importance, du moment qu'elle était capable de tenir debout et de faire son devoir ? Il fallait bien qu'il y eût des gens malheureux en ce bas monde, peut-être même la plupart des gens l'étaient-ils. Et son chagrin était de telle nature que, même s'il ne s'éteignait jamais, il serait suffisamment émoussé par l'usure pour devenir supportable.
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Elle avait pris l'habitude de mépriser les faiblesses féminines et de devenir presque l'égale de son frère, dans la manière dont elle gérait les affaires de celui-ci en son absence. Elle s'était promis, en prévision d'une éventuelle nécessité future, qui s'était depuis abattue sur elle avec une terrible rapidité, qu'elle ne serait jamais irresponsable, impuissante et incapable de se suffire à elle-même, comme le sont tant de femmes.
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