Une semaine pour tout changer. Pourtant cet homme installé dans son univers de célibataire maniaque n'a rien demandé. Il vit tranquillement dans son appartement bien rangé, avec une bibliothèque remplie d'albums photos. Cet ordre et ces souvenirs stockés le rassurent, le protègent de l'imprévu tellement inconfortable, effrayant.
Et puis un incendie sans gravité, et les bouleversements arrivent en cascade. L'occasion pour lui de retrouver son passé, de renouer un lien qui s'est brisé au décès de son père - de manière plus active et plus féconde qu'en regardant tous ces instants figés et trompeurs sur des photos.
Ce personnage n'est pas si éloigné de Jean-Claude Tergal, frileux et un peu naïf. Mais loin d'être vulgaire et pathétique, celui-ci est sympathique et touchant.
On retrouve le trait de Didier Tronchet, les visages taillés à la serpe. Mais, probablement grâce au noir et blanc, le graphisme semble adouci.
Ce genre d'histoire abonde depuis quelques années dans les romans, témoignages, BD : des carnets ou des lettres retrouvés, un détail sur une photo, et voilà nos héros partis sur les traces de leur enfance et de leurs ancêtres, exhumant d'inévitables secrets de famille. On se laisse néanmoins convaincre et émouvoir ici par de jolies réflexions autour du deuil, de la paternité, de l'image de soi.
Le petit plus : le rappel de cette rumeur qui me fascinait et me mettait mal à l'aise, enfant - la prétendue mort en 1966 de Paul McCartney, qui aurait été remplacé par un sosie.
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Alors que l'appartement au dessus de chez lui brûle, un homme de décide de sauver ses albums photos. En les feuilletant, il découvre une photo de son père, ce père qu'il a à peine connu. Cette photo le bouleverse tant qu'il entame un voyage dans ses souvenirs et donne une nouvelle impulsion à sa vie.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec cet album au titre mystérieux. Alors allons doit au but : j'ai trouvé cet album magnifique ! L'histoire n'a rien d'extraordinaire en soi et pourtant elle m'a beaucoup émue. le scénario est simple, sans fioritures, il va à l'essentiel avec une grande sensibilité. Les dessins sont sobres mais expressifs et illustrent très bien les mésaventures du héros.
A plusieurs reprises, l'auteur fait un parallèle avec certains passages de BD Tintin. J'ai été étonnée de voir comme ses impressions étaient similaires aux miennes.
Quand j'ai découvert cet album, je dois dire que je me suis beaucoup interrogée sur le titre. Parvenue aux dernières pages, il prend tout son sens. On regarde alors le livre de manière très différente. Rassurez-vous, je n'en dis pas plus !
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Et bien moi, j'ai beaucoup aimé cette BD !
Le personnage principal (qui n'a d'ailleurs pas vraiment de nom) va retourner dans son passé sans l'avoir voulu. Tout commence un Samedi, où son appartement prend feu, il se demande ce qu'il pourrait emporter sur son "ile déserte" et prend ses albums photos sans savoir pourquoi c'est la chose qu'il avait voulu conserver à ce moment précis. Suite à ça, les évènements étranges s'enchainent, et l'histoire nous plonge dans une sorte d'enquête très sympa sur huit jours.
Bien évidemment, c'est un résumé très court et qui ne reflète pas le sentiment que j'ai eu en lisant cette BD.
Tout d'abord j'ai été étonné qu'on ne nous dise jamais le nom du héro, cela m'a fort perturbé, je l'ai finalement trouvé car l'auteur l'avait écrit sur un des dessins où le personnage voit la lettre de son père : Didier.
Alors qu'est ce que ça veut dire ? Franchement, ça m'a mit encore plus le doute que quand je ne connaissais pas son nom.
Serait-ce un genre d'autobiographie de sa vie ?
Bref, peu importe, les dessins ne sont pas géniaux, certes, mais qui demande des dessins géniaux quand l'histoire est si émouvante ?
En plus, c'est rapide, en une heure je l'avais déjà terminé (et j'ai eu le temps de le savourer, bien évidemment).
Je le conseille vivement, Didier est un personnage attachant, perdu dans son présent à cause de son passé, mais il n'en reste pas moins extrêmement drôle ! Je rigolais seule en le lisant...
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Sans abandonner son ironie habituelle, il raconte ici un beau parcours personnel. Celui d’un homme qui interroge son passé, celui des siens – creusant sa relation avec son père ou son neveu, ou encore sa perception des sentiments des autres.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Le feu avait pris sur le palier du 5ème !
Mon premier réflexe a été de refermer la porte... Comme si ça réglait la question.
Dans ces moments-là, il y a des gens qui savent exactement ce qu'il faut faire. Ils filent droit à l'essentiel.
Moi pas.
J'ai pensé à ouvrir la fenêtre et appeler au secours.
Mais je suis incapable de ça ! Déjà hurler, je ne peux pas. Alors un truc aussi convenu que "Au secours !"... Ne comptez pas sur moi.
[homme adulte]
Je ne sais pas comment c'est possible, mais avec ma mère, je suis toujours plus ou moins responsable [des problèmes].
Je suis stupéfait de la vitesse avec laquelle revient le sentiment de culpabilité dès que je parle à ma mère.
(p.23)
[maquette de trains à grande échelle]
Ça ressemblait à un pays idéal... Tout était bien huilé... Tout tournait en boucle... Une France éternelle figée pour l'éternité... Cette façon d'évacuer les accrocs, les accidents... Et de montrer un monde faux et souriant me rappelait vaguement quelque chose... Mes albums photos !!!
(p. 145)
La buanderie ! Tout petit, j'entrais là dedans comme Lord Carter dans a tombe de Toutankhamon… En redoutant je ne sais quelle malédiction… 30 ans plus tard, tout m'a paru minuscule, sans mystère… S'il y a malédiction, c'est ainsi qu'elle agit.
Une évidence s'est faite : il n'y avait rien à sauver de ce qui avait fait ma vie ces dix dernières années... Je vis en une seconde tous les efforts pour me construire un univers personnel... Et c'est tout le vide de mon existence qui me sautait au visage...