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EAN : 9782413020769
122 pages
Delcourt (10/04/2019)
4.06/5   32 notes
Résumé :
L'auteur, urbain sur-connecté du XXIe siècle, tente l'aventure du naufragé volontaire sur une île lointaine et minuscule. Et en plus, il emmène son fils en pleine adolescence. Comment survivre à cette double épreuve ? S'isoler plusieurs mois sur l'île aux Nattes, un îlot proche de Madagascar, en profiter pour évaluer son niveau de résistance à l'absence de confort moderne, se confronter à un nouveau quotidien et le faire avec son ado de 13 ans pour goûter encore un ... >Voir plus
Que lire après Robinsons père & fils [BD]Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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L'idée rappelle le terrible 'Sukkwan Island' (David Vann) : un père part sur une île « lointaine et minuscule » avec son fils de treize ans. Il renonce au confort de la civilisation occidentale. Pour combien de temps ? Il n'en sait rien. Il n'a pas pris de billet retour, il a prévu une quinzaine de bouquins, et c'est tout.
Sauf que :
- l'île se situe au large de Madagascar, il y a pire comme climat - quoique...
- elle est habitée par une population autochtone très accueillante, et nos deux 'aventuriers', logés dans un petit bungalow, n'ont pas à retrousser leurs manches pour assurer leur survie ;
- le père a bien quelques accès de déprime, à se demander ce qu'il fout là, mais rien à voir avec celui de 'Sukkwan Island' ;
- le fils était ravi de venir, il s'intègre parfaitement, s'éclate avec des ami(e)s de son âge, apprend la plongée, et s'entend bien avec les adultes du coin. Tellement bien qu'il laisse souvent son père en rade, et c'est ce dernier qui boude. Les rôles s'inversent : le gosse capricieux et mesquin, c'est le papa.

Tronchet nous avait habitués à la lourdeur beauf des aventures de JC Tergal et de R. Calbuth. Pas mal de lose et d'autodérision, ici aussi, mais le propos est beaucoup plus fin, plus tendre... Des réflexions intéressantes sur les relations père-fils, l'adolescence, l'oisiveté (honteuse, quand on est descendants de mineurs du Nord), des anecdotes sur la faune, la flore, et les coutumes locales. Le petit plus : quelques pages du journal du fils, en dessins.

Sur l'adolescence, le père se fourre le doigt dans l'oeil profond s'il pense que la 'mue' ne dure que quelques mois, autour de treize ans, et que si ce passage s'est fait sans trop de heurts, c'est tout bon, c'est gagné...
Par contre, Tronchet met bien en évidence les attitudes à adopter pour laisser son petit devenir grand : respecter son rythme, sa pudeur, ses humeurs, son mutisme ; accepter qu'il choisisse d'autres adultes comme référents et guides.

• « L'enfance, c'est une succession de crimes. Le petit enfant tue le bébé qu'il était, puis l'ado tue l'enfant, enfin le jeune tue l'ado. Les parents doivent assister à ces meurtres successifs en aimant autant l'assassin que sa victime. »

Le 'Tronchet nouveau' est à découvrir (voir aussi 'Le fils du Yéti'), pour ceux qui étaient restés sur le ton des Tergal et des Calbuth, et pour ceux qui ne le connaissaient pas. Et tant pis si le graphisme est toujours aussi peu accueillant.
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« Robinsons, père & fils » est l'adaptation d'un roman paru en 2007. La bande dessinée a été signée par Didier Tronchet qui en a réalisé le scénario ainsi que les dessins. L'originalité de cette oeuvre dérivée vient de l'identité de l'écrivain ayant publié le roman duquel elle est tirée. Il s'agit en effet de Didier Tronchet lui-même. Plus de dix années après la publication de son livre, il profite donc d'un nouveau format pour faire partager son histoire à un tout nouveau public. Et je peux vous dire que la réussite est au rendez-vous !

J'ai vraiment adoré ce récit dont la sincérité semble être le moteur principal. Chaque sentiment, chaque émotion, est étudiée dans ses moindres détails et restitué au lecteur avec le plus d'authenticité possible. Rien n'est ignoré ou passé sous silence.

On découvre dans cet album la relation entre un homme et son fils, mais pas seulement. Sa relation à lui-même, à sa vie, à ses souvenirs, sont aussi au coeur de la réflexion de l'auteur. Après tout, que peut-on faire d'autre sur une ile sauvage, si ce n'est se retrouver confronté à soi-même ?

Au-delà de la carte postale paradisiaque et du rêve de dépaysement d'un séjour sur une ile tropicale, il y a la réalité des choses. Comment un Européen habitué à être toujours pressé, sollicité en permanence, les yeux rivés sur sa montre et son smartphone, va-t-il vivre de longues journées, semaines, mois, d'oisiveté ? C'est la question principale a laquelle répond Didier Tronchet dans « Robinsons, père & fils ».

Beaucoup d'autres thèmes sont bien entendu abordés, comme la paternité, les vestiges du colonialisme, l'identité, etc… On passe vraiment un très bon moment en compagnie de cet homme sincère qui pose un regard juste et acéré sur sa propre personne ainsi que sur le monde qui l'entoure.

L'univers graphique est doux et agréable. Les dessins accrochent le regard et servent parfaitement le propos d'une bande dessinée toute en nuances et en subtilité.

Je vous recommande donc sans hésité cette oeuvre qui est bien moins un récit de voyage qu'une introspection doublée d'une interrogation profonde sur l'humanité et le monde qui l'entoure.
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Un quinquagénaire a décidé de faire un break, de s'écarter momentanément d'un mode de vie stressant, de casser la dépendance à de chronophages modes de communication. Pour ce challenge, l'Île aux Nattes est idéale. Cet îlot situé au large de Madagascar n'est en effet accessible qu'en pirogue, à partir de l'Île de Sainte-Marie. Dans ses bagages, notre aventurier en bermuda emmène son fils âgé de 13 ans. Il s'agit de confronter l'adolescent à quelques difficultés de la vie, et de créer du lien entre les deux générations.

Côté déconnexion, l'expérience réussit au-delà des attentes du narrateur : là-bas, même l'alimentation électrique est aléatoire !
Pour le reste, les choses ne se déroulent pas nécessairement comme prévu. Alors que l'adolescent s'adapte vite et bien à ce nouveau mode de vie, son père se retrouve désemparé. Sans activité, c'est à lui-même qu'il se trouve d'abord confronté. Il est effaré par son image d'homme blanc auprès d'autochtones aux mentalités encore marquées par la période coloniale. Il s'interroge aussi sur son rôle de père. Lui qui voulait être un modèle pour son rejeton s'avère souvent être un boulet …

Cette bande dessinée comporte de réflexions intéressantes sur les relations parent/adolescent. L'inanité du mode de vie occidental est aussi mise en évidence, par contraste avec celui des îliens.
Il est dommage que l'auteur ne dessine pas mieux les visages de ses personnages, le reste du graphisme étant plutôt agréable.
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Voici un auteur que j'aimais timidement au début de sa carrière mais que j'ai fini par apprécié de plus en plus car il s'est véritablement bonifié avec le temps. Bref, c'est comme un bon vin que l'on déguste quand il a pris un peu d'âge.

Pour autant, il croit être un has-been notamment dans sa relation avec son fils Antoine qu'il emmène en vacances sur une île au large de Madagascar pour y vivre une curieuse expérience de rapprochement avec la nature. En effet, il s'agit de s'isoler de la technologie et vivre l'aventure d'un naufragé volontaire sur une petite île au bout du monde.

J'ai aimé les anecdotes et certaines réflexions personnelles également qui me rapproche avec ce père de famille vieillissant. C'est le genre d'autobiographie que j'aime bien lire car c'est loin d'être ennuyeux, bien au contraire ! Il a un regard acéré qui me parle parfois.

Pour la petite histoire, c'est la seconde fois en moins d'une semaine que j'entends parler du chanteur perdu à savoir Jean-Claude Rémy qui s'est exilé sur une île après avoir connu un succès d'estime au niveau de la chanson dans les années 70. Voir ma précédente critique « Sur la vie de ma mère ». Il faut dire que l'auteur Tronchet a réitéré par rapport à une nouvelle BD qui lui est entièrement consacrée et que je n'ai pas encore lu.

Le thème principal se situe dans l'inquiétude paternel par rapport à un adolescent de 13 ans qui a bien grandi et qui s'émancipe petit à petit pour vivre pleinement. le fils qui était un enfant va devenir un homme. C'est parfois touchant par moment.

Pour le reste, Robinson et fils est un beau travail réalisé dans le style des carnets de voyage que j'aime bien entre humour et dérision mais sur un fond humain non négligeable. du même auteur, il y a eu « Vertiges de Quito » qui vaut aussi une bonne lecture. Humour et exotisme seront au rendez-vous !
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(SB976) Rien à ajouter à la critique de garytopper si ce n'est que je recommande fortement l'album pour la sélection collège et lycée. Un album facile d'accès, avec des thèmes intéressants pour nos élèves (insularité, rapports père-fils...). Un espace proche et connu (Madagascar) pour les élèves de Mayotte.
(IK971) Un album de Tronchet (au style bien personnel, on aime ou pas!), agréable graphiquement (couleurs chaudes et douces) et à la thématique insulaire non dénuée d'humour qui pourrait toucher les élèves de Mayotte et d'ailleurs...Personellement, j'ai bien aimé ce point de vue du père...A voir pour le Prix.
(LX971) Perso, je crains que ce récit centré sur le point de vue du père, avec tous ses doutes quant à l'éducation de son fils etc..., ne soit trop éloigné de nos élèves. Ce qui, nous, nous fait rire en tant qu'adulte et parent éventuel, risque de moins intéresser et divertir nos élèves (à mon avis). En plus, d'autres albums me semblent plus adaptés cette année pour aborder l'insularité et l'Océan indien : le Roi du lys en collège et Tropique de la violence en lycée, où le point de vue est plus tourné sur l'enfant ou adolescent.
(CC976)
Je recommande ce titre pour la sélection collège et lycée en raison du contexte géographique (Madagascar proche de Mayotte) et également parce que j'ai beaucoup ri.

(MP976) Qui n'a jamais rêvé de partir sur une île déserte, joué à Robinson? Ici, un père et son fils ado partent sur une toute petite île de Madagascar. le rêve ? mais quand on est sur connectés, pas toujours facile, cette vie en pleine nature...Surtout que celui qui a le plus de difficulté n'est pas le fils ado ( qui profite pleinement de son séjour) mais le père !! Très drôle, facile d'accès, agréable à lire, à recommander pour collège et lycée
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critiques presse (5)
Bedeo
26 juin 2019
Récit personnel et plein de vérités, il ne recèle aucun message ou culpabilité pour le lecteur, qui lira avec plaisir cette odyssée d’un Robinson moderne, sans fracas ni morgue, mais avec plaisir et un poil d’exotisme toujours bienvenu.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Sceneario
13 juin 2019
Ces quelques mois passés sur l'île aux nattes restent un témoignage vraiment prenant et bourré d'enseignement. Une immersion dans un monde aux antipodes de ce que l'on connait chez nous !
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
21 mai 2019
Une expérience marquante vécue par Tronchet avec son fils, racontée avec un parfait dosage entre autodérision et réflexion existentielle.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
20 mai 2019
Robinsons père et fils est une touchante bande dessinée, pleine d’humour distancié et de tendresse [...] Du très très bon Tronchet.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
02 mai 2019
Entre rousseauisme prudent (mieux vaut être en bonne santé et avoir du pouvoir d’achat dans ce pays très pauvre) et réel plaisir de se retrouver face à lui-même, ses conclusions ne s’avèrent guère nouvelles ou originales.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
[ un père à son ado de 13 ans ]
- Dis-moi, Antoine... Comment tu me voyais quand tu étais petit ??
- Ben... Une personne comme ça... Carrée ! [ il mime avec ses mains ]
- Carrée ?
- Oui, qui sait toujours ce qu'elle veut...
- Ah ouais ?! Carrée... C'est vrai... Ok !
[ le père pense : « Si tu savais le bordel que c'est dans la tête d'un papa... ! Mais ouf !! T'as rien vu... » ]
(p. 41)
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Partir hors du monde n'est pas partir hors de soi.
Sur une île, on croit qu'on va tout oublier.
C'est l'inverse !
Une vie normale, c'est mille sollicitations et excitations qui obscurcissent le cerveau.
Mais dès que l'agitation retombe, tout remonte à la surface.
Et le film de 'L'Ile au Trésor' peut vite se transformer en 'La Nuit des Morts-vivants' !!
[ ... les 'zombies' dessinés portent ces étiquettes : 'passé enfoui', 'traumatismes anciens', 'retour du refoulé' ... ]
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- Mon cerveau d’occidental est assez encombrant… Depuis que je suis ici je dialogue beaucoup avec lui… Ça ne me rassure pas sur ma santé mentale… J’aime bien me représenter mon cerceau comme une entité autonome sur pattes. Ça m’aide à me comprendre.
– Ah ben ouais mais c’est hyper moche.
– Mon cerveau aime bien tout maîtriser… Mettre les expériences dans des boites avec des étiquettes dessus.
– Normal, non ?
– Des références rassurantes et connues…
– Ben, oui…
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L'enfance, c'est une succession de crimes ; le petit enfant tué le bébé qu'il était, puis l'ado tué l'enfant, enfin le jeune tue l'ado. Les parents doivent assister à ces meurtres successifs en aimant autant l'assassin que sa victime.
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Ta gastro t'agace trop !
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