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Critique de MonsieurHyacinthe


C'est par ce genre d'expérimentations, d'exercices de style, que Lewis Trondheim démontre - s'il en est besoin - l'étendue de sa créativité, par un minable bonhomme tout rond, un dessin qui ne paye pas de mine, un délire de gamin au bas d'un cahier de texte. Ça mange pas de pain, ça paye pas de mine, et pourtant, l'homme Trondheim emporte notre adhésion. Quelle malice ! Quelle liberté ! Qu'il est touchant ce p'tit bonhomme. Combien il nous fait passer d'émotions malgré sa dégaine.

Sacré Trondheim ! C'est précieux des mecs comme ça. J'aime cette économie de moyen. Ce pied de nez aux scénarios et au verbe. Cet amusement de cour de récréation. Il nous décomplexe du dessin, désacralise la technique et pousse quiconque à s'y atteler. On retrouve là l'état d'esprit de l'OuBaPo, la recherche conceptuelle dans le divertissement. Comment tomber dans la distraction avec rien ? Un rond, deux points pour les yeux, un trait pour la bouche. Et pourtant, ça marche ! Comme j'aimerais consulter ses cahiers d'école, avoir été son ami d'enfance, on se serait marré des nuages...

Voici donc une jolie curiosité, pour petits et grands, un pousse-au-crime piégeur, sur le principe de Bip-Bip et le coyote : le bonhomme se donne une quête (traverser un ravin). Tout le monde sait pertinemment qu'il n'y arrivera jamais (quoique). Mais l'on est tous derrière lui. Trouvailles, éclairs de génie ou débilités, la jubilation est dans l'échec. Un attendrissant personnage à siroter, une page au réveil, avec le p'tit déjeuner, pour lancer sur un sourire simple la journée.
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