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Critique de 5Arabella


Nous sommes à Haïti, les troupes de l'ONU et les ONG nombreuses et censées empêcher la guerre civile et aider la population, sont vues comme des forces d'occupation, tout particulièrement par les habitants de la rue de l'Enterrement, un quartier déshérité de Port au Prince.

Le narrateur, qui tient son journal, nous raconte les petites et grandes histoires de ces habitants, de man Jeanne, une vieille femme, mémoire du quartier, qui pose des règles, sanctionne ceux qui trop égoïstes, idiots, ou irrespectueux des autres et les transgressent. Depuis son enfance, son frère et lui, font parti de ce qu'ils appellent le groupe des Cinq, un groupe de deux filles et trois garçons, capables de tout partager, de s'amuser ensemble, mais aussi imaginer un avenir meilleur pour leur pays. Mais ils sont parvenus à un âge charnière : vingt et quelques années, et les choix qu'ils font les séparent. Wodné devenu leader étudiant veut imposer sa façon de voir le monde, et décider de tout pour les autres, par la peur et la violence s'il le faut. Joëlle s'est laissée entraîner à sa suite, par chantage affectif d'abord, et le groupe se disloque.

Le narrateur observe également d'un oeil presque d'anthropologue, le Kannjawou, un bar dans le quartier, où viennent les étrangers, qui travaillent le jour pour les organismes internationaux ou humanitaires, et le soir viennent se distraire dans un endroit pour eux. Ne se rendant pas compte à quel point leur présence et leur comportement attise le ressentiment, les frustrations, et le mépris des habitants du quartier.

Lyonel Trouillot a une plume magnifique, le sens de la formule, de la métaphore. En revanche, je suis moins convaincue par sa façon de structurer son récit, qui est assez impressionniste, dans lequel les redites sont nombreuses. Il capte plus une ambiance, qu'il ne déroule un récit, ce qui au bout d'un moment a eu tendance à moins m'intéresser. Il exprime son ressenti, entre désespoir et impuissance, en face de l'état dans lequel se trouve son pays, et le manque de perspectives de la jeunesse. Un cocktail explosif.
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