Publié dans la collection 'Fragments d'une vie" ce ne pouvait être une surprise que de trouver quelques souvenirs de l'auteur dans cet abécédaire prétexte (une façon comme une autre mais plutôt arbitraire de classer ces souvenirs). Je crois que j'espérais confusément à travers cette lecture en apprendre plus sur l'intimité de l'auteur, sur ce qui l'animait, sur sa vie intérieure et, d'un certain point de vue j'y ai trouvé mon compte. J'ai aimé les anecdotes mais je dois dire aussi que j'ai trouvé nombre de réflexions profondément ennuyantes et si j'ai fini ce livre, c'est sans le plaisir que je trouve habituellement à la lecture... Je l'ai fini seulement pour avoir la satisfaction du devoir accompli. Dans une sorte d'épilogue, l'auteur se retire sur la pointe des pieds, presque en s'excusant d'avoir parlé de lui-même, d'avoir fait les choix qu'il a faits et demandant finalement aux lecteurs de "ne pas le juger sur l'idée qu'il se fait de lui-même", fin qui me réconcilie un peu, mais un peu seulement, avec lui et son abécédaire...
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Trouillot, au long de ce livre précieux, manifeste […] sa présence d’écrivain les yeux ouverts sur le monde.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
A travers les réminiscences de Trouillot, c'est encore une fois toute la dignité et la fraîcheur du peuple haïtien qui transparaissent.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Et à la fin de sa vie * - il se savait malade et peut-être mourant - , me disait "Ti Lyonel, je suis né sous l'occupation, je vais mourir sous occupation". Il rageait de voir son pays occupé une nouvelle fois. Sa dernière apparition plubilque, ce fut le 30 Décembre 1994.(...) C'était aux vendredis littéraires. Tous le pressaient de lire un poème. Il disait ne pas en avoir en tête. Il demanda un bout de papier et un crayon. Cela dura quelques minutes. Puis aidé par des amis qui le soutenaient, il se hissa jusqu'au podium, et il nous a lu les vers qu'il venait d'écrire :
Qui donc ira jeter des fleurs
au Pont-Rouge
à Vertières
au Champ-de-Mars
Les offrandes coulées dans la honte
blessent
Les yeux ne portent pas le printemps
si la nuit
n'annonce pas l'aurore prévue
Tant de bruits arrimés sur nos têtes
le ciel se rétrécit
Tant de jeux sévères dans nos rues
Les enfants vieillissent
Moi
Je maudis le manège qui sabre
qui sourit qui bénit
et qui tue
Qui donc l'opprobre au front
Ose jeter des fleurs à Vertières au Pont-Rouge
Les dieux habitent des vertiges
où n'entrent pas les flétrissures.
* René Philoctète
Il y a des gens qui ont fait beaucoup de mal au monde, commandité et commandé de loin de prétendues guerres saintes, laissé mourir les pauvres, humilié, avili leur prochain, ruiné des peuples, qu'on encense et qui se la coulent douce après leurs méfaits jusqu'à ce que la maladie d'Alzheimer ou les traces d'un vieil alcoolisme leur donnent droit à des funérailles officielles.
L'enfance ignore que plus tad, on aura à se souvenir.
Revivez notre journée de présentation de la rentrée littéraire à La Scala et découvrez les romans français qui paraissent cet automne !
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0:00:15 Introduction
0:01:02 Clément Camar-Mercier
0:11:47 Yasmine Chami
0:22:56 Sylvain Coher
0:33:49 Lyonel Trouillot
0:44:09 Clara Arnaud
0:55:03 Loïc Merle
1:06:13 Mathias Enard
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Plus d'informations sur notre rentrée française : https://rentree.actes-sud.fr/
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