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Critique de karkarot


Je me dois de l'avouer, si le titre m'a tout de suite plu et dit quelque chose, jamais je n'aurai pensé à Camus. Et pourtant je l'ai lu, ce Camus, et ce texte là, c'est un de mes favoris en plus ! L'auteur nobélisé parle de trouver l'été dans les moments les plus tristes, froids, durs, comprendre ce qui en nous, permet toujours et à jamais de ne jamais désespérer.
Virginie Troussier elle inverse la citation, sans l'expliciter nulle part dans son livre, et donne à voir dans un bel été 1961, un épisode horrible qui coûte la vie à quatre alpinistes jeunes, beaux, forts et pleinement épanouis.
Ce drame, que tout montagnard un peu passionné connaît (mais sans doute pas l'homme de la rue, qui ne connaît plus Bonatti le merveilleux esthète de l'Alpe, et ne sait de Mazeaud que le parcourt politique, au mieux) se déroule en effet sur le pilier du Freney, au coeur du Mont Blanc, durant une semaine d'orages démoniaques et de temps hivernal.
De la passion, des morts, une succession d'évènements tragiques, une médiatisation très importante pour l'époque, tels sont les ingrédients de ce livre.
Mais plus qu'une suite de faits froidement analysés, comme a pu le faire Messner sur d'autres drames ou épisodes phares de l'alpinisme, Virginie Troussier ose et se lance dans une création, qu'elle revendique comme telle, des sentiments et mots que peuvent avoir ressentis les personnages de cette tragédie. En peu de pages, sans fioritures mais avec une poésie certaine, elle distille les sentiments, le soleil qui rend heureux, la montagne et son air pur qui exaltent les émotions, l'ouverture qui passionne, les amitiés qui se renforcent, se créent, les milles détails qui font de la montagne un des lieux les plus magiques au monde.
Elle rappelle aussi, à travers les quelques détails qui conduisent au drame mortel, qu'en ces lieux l'homme est peu de chose, humble créature face aux éléments, et que l'été cache toujours un terrible hiver, qu'une corde qui vrille peu entraîner la mort quand on est épuisé, etc, ...

Un très beau récit, magnifiquement conclut par Dino Buzzati qui dédouane entièrement Bonatti, si tant est qu'il l'eut fallu...
Sombre livre, par les évènements qu'il narre, mais lumineux dans ses mots et son émotion à fleur de rocaille, un bel équilibre trouvé là par l'autrice !
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