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Critique de Levant


Aliocha c'est d'abord un adolescent. Avec tout ce que cette période de la vie comporte comme interrogation, rejet, espoir d'avenir.
Aliocha c'est un immigré russe blanc. Mais ça, il ne veut plus en entendre parler. Il veut tourner la page et construire sa vie dans cette terre d'accueil qu'est devenue la France pour lui et sa famille. Il ne veut même plus parler ou écrire le russe. Il veut que la culture française gomme celle qu'il n'a fait qu'effleurer en son pays natal.
Aliocha c'est un fils unique. Il est aimé par des parents attentifs. Il leur rend le même amour. Même s'il leur reproche parfois de s'accrocher à cette culture qui a fait leur malheur. Elle les a ruinés et chassés de leur vie bien établie.
Aussi lorsque sa scolarité lui permet de se lier d'amitié avec un fils de bonne famille française, il y voit un espoir d'intégration dans une société qu'il a prise en admiration. Il en fait son exclusivité, son unique but.
Aliocha n'envie pas la richesse. Il a soif de devenir un jeune homme plus français que les autres. Son ami lui fait le reproche de ne pas cultiver sa singularité. Mais il n'en a cure. Comment peut-on être riche d'une culture qui vous a rejeté ?
Ah oui, j'oubliais. Aliocha veut qu'on l'appelle Alexis !
Mais Alexis va faire l'expérience de la stabilité d'un monde qui ne repose que sur un pilier, un seul.
Certainement le plus autobiographique des romans d'Henri Troyat. Un roman sur l'intégration. Un thème de tout temps, raconté avec la force évocatrice pondérée d'un auteur prolifique dont on sent qu'il cultive la langue française. En forme de revanche pour en remontrer aux natifs qui négligent leur patrimoine.
C'est juste, sans fioriture, et ça fait mouche pour qui aime notre belle langue.
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