La folie des anges

Aline Aubier, ancienne actrice, ayant tournée dans des rôles de soubrette espiègle, termine ses jours dans un appartement douillet avec sa servante Agathe. Elle supporte mal l'autorité de sa fille Héloïse qui est très protectrice. Lorsqu'un jour apparaît une petite chatte Cléo, entre elle et Aline une étrange histoire de joie, de charme et de fantaisie va naître. Mais la petite chatte appartient à un couple tenant un café, Héloïse décide de rendre Cléo. Pour Aline c'est un désastre, la démence dont elle souffre va s'acentuer et se sera pour Aline la débâcle du corps et e l'esprit.
Ce livre m'a énormément touchée, d'un côté on a une femme qui n'a plus vraiment de sens dans sa vie, et de l'autre on a cette petite chatte qui va lui procurer des moments de plaisir, de tendresse. On a l'impression qu'au contact de Cléo, Aline reprend pied dans la réalité. On découvre le pouvoir que peut avoir un animal face à une personne malade ou démente.

Ce court roman d'Henri Troyat, remarquablement bien écrit, nous dépeint les effets de l'âge sur le corps et l'esprit d'Aline, et sur sa relation avec sa fille Héloïse.
Sans concession, sans pathos, avec beaucoup de réalisme et de finesse, l'auteur nous raconte ces deux histoires, qui se croisent, qui se heurtent ; le cheminement d'Héloïse, le tumulte de ses sentiments, les montagnes russes qui passent de l'agacement à l'incompréhension et à la culpabilité.
Cette fiction pourrait être un témoignage, tant elle est réelle.
« La Folie des Anges » est un livre touchant de vérité.

Roman publié par sa fille, après la mort de l'auteur, où on retrouve sa plume fine qui fait vivre pour nous des personnages complexes, des relations inattendues.
L'écriture de Troyat est du grand art.

Court roman, loin des thèmes de prédilection de l'auteur.
J'ai été touché par la description de la décrépitude liée à l'âge.
Le vieillissement et ses conséquences sont rarement évoqués d'ordinaire.
Écrit avec beaucoup de retenue, sans apitoiement, un bon livre

Ce voisinage qui aurait pu être harmonieux entre deux femmes solitaires révèle la duplicité et l'égoïsme féroce de l'une et la bonté, un peu "nunuche" dirait-on, de l'autre. La force de ce roman doux-amer est de se présenter sous la forme des deux journaux d'Apolline et d'Etiennette. Comme toujours Henri Troyat se coule, avec une finesse et une facilité déconcertante dans la peau de ces femmes vieillissantes qui n'attendent plus grand chose de la vie. Et pourtant...