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Igor Dimitrievich a, à présent, tout le temps nécessaire pour écouter son coeur. Il se fait vieux son coeur, comme lui, il fait des incartades son coeur, lui ne peut plus . il va bientôt fêter ses quatre-vingt treize ans et il est fatigué, très fatigué, et la solitude lui semble de plus en plus lourde à supporter. Hélène, son épouse, les a quitté il y a déjà longtemps, ses fils mènent leur vie . Seule maitresse à bord, Zénaïde Antonovna prend soin de lui et s'occupe de la maison....
Alors Igor Dimitrievich remonte le fil du temps et se souvient du temps d'avant , du temps de la Russie quand il était un homme entreprenant, jeune, riche , du temps d'avant la Révolution, du temps d'avant l'exil et l'arrivée en France...
Un constat doux-amer sur la vieillesse, sur l'exil , sur la solitude qui envahit l'espace peu à peu inexorablement . Un constat teinté de tendresse, de douce ironie aussi, le constat d'un écrivain qui n'est plus tout jeune non plus ... mais un écrivain qui manie la plume avec une élégance rare . Que du plaisir....

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Un roman en partie autobiographique, car le héros est inspiré par la vie du père de l'auteur. Dans ce livre tout en finesse, Henri Troyat se montre une nouvelle fois grand psychologue. Là, il sonde l'âme d'un vieil émigré russe, en fin de vie, exilé à Paris, qui ne comprend plus grand chose à l'agitation du monde et qui vit tourné vers le passé avec les souvenirs de la vie heureuse et luxueuse qu'il menait en Russie avant de fuir au moment de la révolution de 1917. Il ne comprend pas plus ses deux fils, presque sexagénaires, bien intégrés à la vie française et ayant oublié leurs racines. Un roman merveilleusement écrit - Henri Troyat était un écrivain rigoureux et talentueux - teinté à la fois de nostalgie et d'un humour assez féroce, montrant le héros du livre aux prises avec sa dame de compagnie, russe et orthodoxe comme lui, qui l'agace mais dont il ne pourrait se passer. Un livre vrai, authentique.
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Ce livre retrace les derniers mois d'un vieil exilé russe à Paris, en 1968.
L'auteur s'est librement inspiré de la fin de vie de son père.
Dans la tête d'igor Lebedev, passé et présent se confondent et il se retrouve fréquemment dans Moscou enneigé, au début du XXème siècle.
Rien ne le rattache aux agitations de l'époque, il a perdu une grande partie de ceux qu'il aimait et il se complait dans un égoïsme sénile, en s'apitoyant sur son sort.
C'est une très belle peinture de la vieillesse et de l'exil que nous présente ici Henri Troyat (né Lev Aslanovitch Tarassov à Moscou en 1911) et, même si ce roman est difficile à lire (émotivement parlant et parce que le personnage principal est tout sauf sympathique), il vaut la peine de s'y intéresser.
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La phrase de Charles de Gaulle,"la vieillesse est un naufrage" pourrait en partie résumer ce livre. Henri Troyat nous raconte en effet le lent naufrage d'Igor Lebedev, vieil immigré russe parisien. Une gouvernante, elle-même émigrée russe et qui l'agace au plus haut point, prend soin de lui. Ses deux fils, très occupés, viennent le voir de temps en temps, mais beaucoup moins qu'il le souhaiterait. Plongé dans ses souvenirs d'une Russie désormais disparue, il s'éloigne chaque jour un peu plus de ce monde qu'il comprend de moins en moins. Un sursaut de vie le saisit lorsque l'un de ses fils lui présente sa nouvelle épouse, à qui il trouve toutes les qualités. Ce passage n'est pas sans rappeler un épisode de "La lumière des Justes". Ce roman pourrait paraître sinistre: sans être pour autant primesautier, l'immense talent de cet auteur, qu'il ne faudrait pas oublier, en fait un livre poignant, drôle et juste. Je n'avais pas lu de Troyat depuis des années, mais je suis heureuse de le retrouver, émerveillée de découvrir que je n'ai pas tout lu.
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Très touchée par ce livre, mais je pense qu'il faut avoir de la maturité pour l'apprécier puisqu'il parle d'une fin de vie, du père russe, 93 ans qui va mourir. Ce père est choyé par une femme russe qui vit avec lui depuis 30 ans, femme de ménage, aide, qui vient du passé d'Igor, du temps où il vivait royalement dans la Russie tzarine, dans l'opulence. Mais ayant du fuir en France au moment de la révolution, ayant fait de mauvais placement, il se retrouve dans un appartement, à la merci de la pension que lui accorde ses 2 fils Nicolas et Boris. Mêlé de souvenirs et des quelques émotions de sa vie actuelle, Igor vivote, bougonne. Et c'est tellement juste ! Vraiment impressionnée de se sentir à la place de ce vieil homme et même ses réactions au drame final, sont, pour avoir vu de près aussi la même chose, tellement crédibles. Donc bouleversant, jamais triste mais touchant , il faut savoir pourtant ce qu'est la vieillesse pour pouvoir apprécier.
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Encore un bon roman d'Henri Troyat, avec ses mots justes, son style fluide, et toujours générateur d'émotions.
Avec ici la "vieillesse" comme sujet; une attitude qui ne peut être que quasiment contemplative quand tout continue de bouger autour de soi, de s'agiter, de progresser, de changer, alors que le quotidien des "anciens" est celui des journées identiques, que le moindre petit rien perturbe, à défaut d'égayer, et sur lequel on ne peut plus malheureusement influer mais admettre, tel un mauvais postulat.
Un livre, comme l'écrit un autre lecteur, à lire si l'on bénéficie dune certaine maturité -d'un certain âge?- pour pouvoir "profiter" de chaque page; un livre à lire quand le poids du passé est assurément plus lourd que celui de notre avenir.
Un constat d'une vie, de changement de vie, de vie à refaire et/ou à recommencer. Un livre touchant car il ne peut pas ne pas éveiller les histoires et comportements de nos grands-parents, voire parents, et tous les souvenirs et anecdotes dont ils ont fait de nous les dépositaires.
Mais aussi un livre qui pousse également à profiter de nos instants présents, car même si la vie continue, les hommes et les femmes doivent bien mourir un jour.
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Il est une des solitudes extrêmes, celle issue de l'immigration traînant jusqu'au bout du chemin le lourd cortège des doutes, la dure adaptation dans un pays qui n'est plus votre pays. C'est à cela que toute mon attention s'est fixée. On dit que ce livre est un des plus beaux romans d'Henri Troyat, le plus puissant.
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Le sujet est émouvant, d'autant plus que Troyat s'inspire de la vieillesse de son père, mais le récit est fort lent. Igor Dimitrievitch, lors de mai 1968, croit revivre la révolution de février 1917 qui a provoqué l'abdication du tsar et le coup d'état d'octobre 1917 par lequel les bolcheviques ont renversé le gouvernement républicain (socialiste). Ses enfants veulent le sortir, le distraire, mais il n'a plus de gout à rien.
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En lisant ce livre, je repensais à "La halte dans l'été" de Georges Emmanuel CLANCIER, roman à propos duquel j'avais mis une critique assez sévère au vu de la qualité de l'écrivain. Et voila que, ici, je dois faire le même reproche à un auteur comme Henri TROYAT. Certes, ces 2 romans sont très différents, mais ils ont, malheureusement, un point commun : l'auteur se croit obligé d'en rajouter quand il s'agit de la vieillesse. A propos de la solitude par exemple, Henri TROYAT veut nous faire croire que son personnage, Igor Dimitrievitch, n'a plus aucune relation à part sa famille et sa gouvernante. Il ne connaîtrait plus personne parmi les familles de Russes émigrés, parce que tous seraient morts. Or, Henri TROYAT est lui-même fils d'émigré, il connaît forcément l'importance de la communauté russe, même pour les descendants d'émigrés. Son personnage n'a pas toujours eu 93 ans, il a vécu 50 ans en France, et a, forcément, établi des relations, entre autres avec des Russes, non seulement de son âge, mais aussi parmi les plus jeunes. Pour bien "enfoncer le clou" à propos de cette solitude, l'auteur croit bon d'écrire que, quand son héros se retrouve à l'église orthodoxe pour l'enterrement de son fils, il ne connaît plus personne dans l'assistance, puisque tous ceux de sa génération sont morts. Non, je ne marche pas. La vie à 93 ans n'est souvent pas drôle, certes. La mémoire, au fil des années, peut devenir très sélective, c'est vrai aussi. Mais il n'y a vraiment pas besoin d'en rajouter dès qu'on parle de la vieillesse. On peut lire dans la presse, des critiques enthousiastes, mais force est de constater que, sur BABELIO, il n'y a pas beaucoup de lecteurs pour ce roman ! Ces mêmes critiques parlent d'ironie, d'humour, de cocasserie. Ah bon. A aucun moment, cette lecture ne m'a donné envie de sourire. Ma conclusion : un bon roman, vraiment sans plus. Henri TROYAT a fait tellement mieux !
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Dans ce roman, Henri Troyat décrit la fin de vie d'un réfugier russe, venu en France au début du XXième siècle. Nous sommes probablement dans les années 60, il a deux fils, qui ont une bonne situation en France, épouse et enfants. Il vit dans un appartement, assisté d'une ancienne domestique de la grande époque, Hélène Alexeïevna, qui l'insupporte, mais dont il ne peut se passer, pour la vie de tous les jours, les soins, etc.

La vie du vieil homme est ponctuée de souvenir des jours heureux en Russie, où il sautait du train pour accueillir sa jeune épouse, et où ils avaient résidences au bord de mer et domestiques.

Un jour l'ancienne épouse d'un des fils vient voir le vieil homme, dont elle est encore très proche, et lui demande d'intercéder en sa faveur afin que son ex-mari lui revienne. Il accepte de faire quelque chose et ils se quittent avec un baiser sur le front, comme s'ils étaient encore beau-père et bru.

Plus tard, le fils visite le vieil homme et devine qu'il s'est passé quelque chose : « elle t'a parlé, n'est-ce pas ? ». Il lui oppose une fin de non recevoir et ne veut plus entendre parler de cette personne.

L'ancienne domestique Hélène est elle-même âgée et l'un des fils propose de la remplacer par une infirmière professionnelle, française, qui s'occuperait mieux de lui, car on sent bien que cette femme n'en peut plus. le vieil homme s'insurge et ne veut pas se séparer de son ancienne domestique, « j'ai 90 ans, laissez-moi tranquille ».

Finalement le fils obtempère et console son père, « tu vas garder Hélène ».

A la mort du vieil homme, Hélène Alexeïevna entre dans une maison de retraite.

Henri Troyat écrit ce roman en hommage à son père, marqué par ses derniers moments.
Lien : https://perso.cm63.fr/node/409
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