AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sachenka


Troisième aventure chez les Samis, dans le nord de la Scandinavie. Et dernière ? C'est l'impression que me laisse La montagne rouge. Nos deux enquêteurs préférés de la police des rennes, le vieux lapon Klemet Nango et la jeune norvégienne Nina. Jamais vu deux coéquipiers autant à l'opposé l'un de l'autre, mais ils travaillaient bien ensemble. Cette fois-ci, la découverte d'un squelette incomplet (il manque le crâne) les plonge au coeur d'une enquête qui prend des proportions inattendues : un procès visant à déterminer l'appartenance de certaines terres du centre de la Suède, le Jämtland, utilisées par les Lapons. Ces derniers prétendent s'en servir comme paturage pour leurs rennes depuis des centaines d'années alors que les forestiers à qui elles appartiennent s'y opposent. Des droits ancestraux peuvent-ils s'appliquer dans ce cas-ci ? C'est là-dessus que se penche la cour suprême de Stockholm. le lecteur qui s'attendait à un roman policier plus traditionnel sera donc un peu dérouté par cette enquête spéciale, archéologique. Moi, que ça vire en étude anthropologique et historique, ça ne me dérangeait pas trop.

J'avais adoré les deux premiers tomes, donc j'avais hâte de me lancer dans ce troisième. Malheureusement, j'ai été un peu déçu, seulement un tout petit peu. Mais commençons par le positif. L'équipe Klemet et Nina fonctionnent autant malgré la tension qui faisait parfois irruption. J'ai trouvé cela très réaliste, il est normal que la jeune policière s'affirme davantage et que leur background différent les divise un peu. Aussi, après avoir visité la Finlande et la Norvège, j'ai apprécié que leur enquête nous mène en Suède. Et l'angle par lequel l'auteur Olivier Truc aborde son histoire est également intéressant et original : le système de justice suédois, sur les droits des Lapons (niés pendant longtemps) et même le sort qui a été réservé à plusieurs, entre autre la stérilisation et l'assimilation culturelle. Bref, tout un ensemble de mesures qui affirmait la suprémacie d'un groupe sur l'autre, basées sur des théories raciales, eugénistes.

Là où j'ai moins accroché, c'est justement dans la façon d'intégrer ces éléments. Olivier Truc est d'abord et avant tout un journaliste et ça se ressent. Il est très bien documenté mais il a trop voulu détailler et expliquer que, parfois, la narration en souffrait. Il alternait entre de longues explications puis de l'action en continue, très peu d'entre deux. D'ailleurs, ça allait un peu dans tous les sens, avec ce Français Mons (un impression de déjà vue, avec le premier volet), ce jeune Chinois qui voulait immigrer en Suède, ces vieilles dames, Justina en tête, etc. Et un ancien SS ? Stieg Larsson a déjà exploité l'engouement nazi il y a une dizaine d'années… Tant qu'à décrire en long et en large les stigmates subis par les Lapons, pourquoi ne pas avoir exploité davantage leur histoire ? À part élever des rennes, à quoi ressemblait leur vie, leur culture, leurs croyances il y a cinq cents ans ? Ma critique est un peu sévère et je trouve cela dommage car j'ai tout de même apprécié La montagne rouge. C'est seulement que, après deux excellents tomes, je m'attendais à mieux.
Commenter  J’apprécie          501



Ont apprécié cette critique (44)voir plus




{* *}