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Critique de sandrine57


Dans la petite famille madrilène mise en scène par David Trueba dans Savoir perdre, je demande:


-La mère, Pilar! Elle s'est lassée d'une vie sans saveur et a quitté Madrid avec son patron et amant, avant que rattrapée par l'âge, son avenir soit derrière elle.


-Le père, Lorenzo! Quitté par sa femme, ruiné par son ami et associé, il est au bout du rouleau. Il pète les plombs, commet un geste irréparable, se dépatouille avec sa culpabilité, sa peur d'être arrêté par la police, fantasme sur une vieille poupée Barbie de sa fille, entame une relation avec une sans-papier, tente de se remettre sur les rails malgré le chaos de sa vie.

-Le grand-père, Léandro! Professeur de piano digne et respectable, il est totalement déboussolé depuis que sa femme Aurora est tombée malade. Après 73 ans d'une vie irréprochable, il pète lui aussi les plombs. Ses errements le conduisent dans une maison close où il s'éprend d'une jeune prostituée d'origine africaine. Cette passion le conduit aux pires extrémités et lui fait dépenser des sommes folles.


-La fille, Silvia! Elle a 16 ans et comme toutes les adolescentes de son âge, elle rêve de grand amour, s'interroge sur le sexe, pense à l'avenir. Sa route va croiser celle d'Ariel, une gloire montante du football argentin racheté par un grand club de Madrid. Privé de ses repères, de sa famille, Ariel peine à convaincre sur le terrain et se fait détester des supporters. Entre eux, l'amour naît mais sera soumis à rude épreuve par la presse à scandales.


Leurs destins à tous vont s'entrecroiser, se mêler à d'autres et faire surgir une grande leçon de la vie : pour gagner, il faut savoir perdre.
Perdre sa virginité, ses repères, son autonomie, sa dignité, ses illusions, perdre sa femme, perdre un ami, tout perdre parfois, mais pour gagner en maturité, en expérience, en lucidité. Ces destins ballottés par une vie jamais facile où ce que l'on croit acquis peut se désagréger du jour au lendemain dévoilent des sentiments, des peurs, des pudeurs, des hésitations mais aussi des raisons d'exister, de se battre, de continuer tout simplement. L'écriture de TRUEBA est riche, prolixe, ciselée. Il aime à décortiquer les sentiments, les actes et leurs conséquences. Il n'a pas son pareil pour mettre ses personnages face à eux-mêmes, à leurs faiblesses. Au final, il nous livre un roman plutôt sombre et désenchanté à l'image de la vraie vie qu'il faut parfois affronter en laissant ses rêves sur le bord du chemin....
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