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EAN : 9782909830179
118 pages
Carthame (14/11/1996)
4/5   1 notes
Résumé :
Han Fei Tseu n'est pas l'inventeur du légalisme (philosophie politique classique) mais il compilait de façon magistrale les pensées et philosophies de ses ancêtres. Il nous lègue une œuvre complète qui valorise notamment des principes tels :
- L’égalité des hommes devant la loi,
- Le mérite, unique critère d’appréciation,

Une fois de plus, Tsai Chih Chung a su illustrer le cœur du légaliste à l'aide d'une myriade d'anecdotes humoristique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Han Fei Tseu aurait-il remporté la majorité s'il s'était présenté aux dernières élections présidentielles ? Avant de poser cette question, il faudrait plutôt de savoir si ce philosophe du courant légiste, qui prônait la mise en place d'un état fort, ne laissant aucune possibilité de corruption du gouverneur, et qui critiquait ceux d'entre eux qui se laissaient séduire par les paroles flatteuses ou les sophismes de subordonnés avides, aurait accepté de participer à ce jeu électoral de la démocratie.

La lecture de ce volume d'Ethique et Politique réalisé par Tsai Chih Chung et consacré –comme on l'aura compris- à la pensée de Han Fei Tseu, ne se propose pas de répondre à cette interrogation légitime, mais permettra au lecteur de faire connaissance avec une pensée qui n'est pas volontiers mise en avant. Son intransigeance fait peut-être peur et on préfère l'oublier en la reléguant à l'arrière-plan d'une pensée plus souple, telle celle de Confucius. En vue des évènements du siècle passé, l'idée d'un gouvernement reposant sur des lois sévères et non pas sur la communication et la réflexion avec le peuple peut rappeler de mauvais souvenirs. Pourtant, il serait dommage de passer sous censure les idées de Han Fei Tseu. L'application inflexible et totale de l'ensemble de ses idées relèverait d'un gouvernement extrême, mais l'observation séquencée et individuelle de ses principes permettrait peut-être de nourrir des observations utiles pour notre gouvernement actuel. Mieux que ça, la pensée de Han Fei Tseu se montre également pertinente pour la direction de toute organisation hiérarchisée. Elle rappelle quelques fondamentaux du caractère humain dans une vision qu'on pourrait juger pessimiste –la jalousie et l'envie sont les fléaux majeurs à l'origine de la fourberie et des manigances égoïstes- et cherche à orienter la réflexion personnelle de chacun afin de renforcer ses capacités de discernement et de lui faire prendre conscience de l'importance de s'accrocher à ses valeurs morales face aux comportements corrupteurs.

« Un souverain qui dévoile ses sentiments s'expose à être trompé par les vassaux qui s'adaptent à ses souhaits. Profitant de cette capacité, ils outrepassent leur rôle et participent ainsi au pouvoir du trône. »

Tsai Chih Chung nous présente la pensée de ce philosophe chinois du 3e siècle avant J.C. sous une forme originale, puisqu'il s'agit d'une bande dessinée découpée en plusieurs parties comme en autant d'aphorismes. Sur deux ou trois pages, une pensée particulière est prise à part et illustrée à travers la représentation d'une scénette de la vie quotidienne. La sentence tombe à la fin de chaque partie, comme la morale représentative du conte ou de la fable. Pas de risque de se perdre dans les dédales de la pensée de Han Fei Tseu : elle apparaît limpide, sans jamais négliger pour autant la complexité de ses implications. La mise en contexte de la parole du philosophe permet également de se souvenir qu'une pensée est avant tout le produit d'un homme et d'un environnement social et politique. On comprendra donc mieux ce qui a permis à la pensée de Han Fei Tseu de s'épanouir et d'être à l'origine de la politique autoritaire de Quin Shi Huangdi, aussi appelé le « Premier Empereur de Chine ».

Malgré une forme austère –du noir, du blanc, beaucoup de texte, des dessins sans grande personnalité- cet ouvrage de Tsai Chih Chung permet d'approcher une oeuvre philosophique peu connue. le dessinateur prolonge ainsi la pensée de Han Fei Tseu qui avait ainsi averti ses lecteurs : « Les décorations apparentes éclipsent souvent l'objet principal. L'importance d'un discours se trouve dans sa substance. La littérature pompeuse et excessive ne fait que noyer le thème principal ». Qu'on se le tienne pour dit.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Trois poux se battaient entre eux sur un cochon.
- Pourquoi vous disputez-vous ?
- Nous nous battons pour le meilleur territoire.
- Le cochon sera bientôt tué et offert en sacrifice pour le réveillon. Quel sera alors votre sujet de dispute ?
Les poux mirent alors fin à leur querelle et sucèrent autant de sang de l’animal que possible. Comme il devenait de plus en plus maigre, son propriétaire décida de l’épargner.
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Celui qui voit ce que les autres ne voient pas est clairvoyant.
Celui qui écoute et entend ce que les autres n’entendent pas est perspicace.
Et celui qui agit de façon indépendante et décisive en toute situation est capable de diriger le monde.
Un souverain à la vision claire, au jugement précis, confiant mais jamais arrogant, prudent mais jamais indécis, est capable d’inspirer un sens aigu de la solidarité à son peuple.
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Celui qui est vraiment bienveillant n’attend rien en échange de bonnes actions. Mais le commun des mortels est différent et c’est la raison de ses reproches et son mécontentement.
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Ce n’est pas par bonté que le médecin extrait le sang et le pus du furoncle d’un patient, mais par attrait du gain. Celui qui fabrique des carrosses prie pour que tout le monde devienne riche. Celui qui fabrique des cercueils souhaite que tout le monde meure jeune. Ce n’est pas pour autant que celui qui fabrique des carrosses est bon et que celui qui fait des cercueils est mauvais. Les carrosses ne se vendent que lorsque les gens sont riches, et les cercueils uniquement lorsqu’ils meurent.
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Quelques idées et principes de Han Fei Tseu sont empreints de déformations personnelles et de bigoterie ; ils sont donc peu adaptés aux besoins de la politique moderne. Sa doctrine dictatoriale, par exemple, est contraire à la démocratie actuelle. Toutefois, beaucoup de ses principes, tels :
- L’égalité des hommes devant la loi,
- Le mérite, unique critère d’appréciation,
Sont parfaitement adaptés au contexte de nos sociétés modernes.
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