Un recueil de sept nouvelles, en partie traduites du tibétain, en parti du chinois. L'auteur est avant tout cinéaste, un des rares tibétain à pratiquer cet art, ce l'on peut forcément essayer de cherche dans ses textes les liens avec le cinéma.
Il n'y en effet pas de longues descriptions, de passages contemplatifs, nous sommes surtout centré sur des personnages et sur l'action, c'est rapide et rythmé. Mais l'auteur a une vraie voix, une écriture, faussement naïve, comme ses personnages, qui peuvent paraître par moments de grands enfants, perdus dans un monde pour lequel ils n'ont pas toutes les clés. Et ce monde c'est le monde des tibétains vivants en Chine, sous la domination chinoise. Bien sûr les nouvelles ne sont pas une dénonciation, ce ne serait pas possible. Mais nous entrevoyons l'étau et la main mise, plus franchement lorsqu'est évoquée la Révolution Culturelle, parce qu'on peut parler maintenant de cela.
Cet aspect politique, pourrait-on dire ne constitue que l'arrière plan. le premier est occupé par le Tibet et les tibétains. Des paysans, des bergers qui vivent comme il y a des siècles, des bonzes parfois, quelques jeunes qui deviennent étudiants ou enseignants à la fin de leurs études. Une vie proche de la nature, proche aussi de la culture tibétaine séculaire. Les récits ont pour certains d'entre eux un aspect de conte, le plus clairement dans cette optique se situe
Neige qui donne son titre au recueil, une histoire d'enfants des montagnes aux
neiges éternelles, venus vivre un moment parmi les hommes, jusqu'à ce que la folie de ces derniers ne les oblige à retourner à leurs origines.
C'est plein de tendresse, d'humour aussi, d'une grande douceur, et d'une poésie du quotidien qui a un charme fou. Un bien beau voyage. Un livre que j'ai découvert grâce aux lectures proposées par le musée Guimet.