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EAN : 9782226172846
340 pages
Albin Michel (20/06/2008)
4.42/5   18 notes
Résumé :
« Tchouang-Tseu rêva qu'il était papillon, voletant, heureux de son sort, ne sachant pas qu'il était Tchouang-Tseu. Il se réveilla soudain et s'aperçut qu'il était Tchouang-Tseu. Il ne savait plus s'il était Tchouang-Tseu qui venait de rêver qu'il était papillon ou s'il était un papillon qui rêvait qu'il était Tchouang-Tseu. »
Cette fameuse formulation, qui pose la question de la frontière entre le rêve et la réalité, entre le vrai et le faux, constitue le fi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tchouang tseu est un philosophe taoïste du 4ème siècle av. J.C. Cet ouvrage majeur de la pensée chinoise séduit par son foisonnement : de nombreux personnages se rencontrent, les dialogues et les anecdotes s'enchaînent en prenant des allures de conte ou de parabole, avec un ton parfois facétieux, qui remet en question les discours et les actes des hommes. Cet ouvrage témoigne aussi des désordres de son temps et oppose, à l'engagement des confucianistes, jugé hypocrite, la non action et s'enquière de la voie, de l'ordre naturel du monde avec lequel le sage taoïste tente de se conformer, en dépassant son faux savoir et son égoïsme, en s'adaptant au devenir.
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Tenez, que je vous sorte un enseignement de son contexte : «La grande Voie n'est pas explicable. La grande argumentation est sans paroles. La grande bonté n'est pas bonne. La grande modestie n'est pas humble. le grand courage n'agresse pas. Un chemin éclairé n'est pas la Voie. » Vous allez dire : qu'est-ce que c'est encore que cette daube ? Eh bien voilà, vous approchez de la compréhension maximale du « Rêve du papillon » , deuxième livre fondateur du taoïsme. Ce qu'on nous raconte là-dedans sous forme de petits dialogues, de contes pour rêvasser pendant le gratouillage des génitoires et autres proverbes à deux balles, c'est justement qu'on ne peut pas parler du principal. Là-dedans, on appelle ça la Voie. La Voie, c'est quoi ? Sans doute vouloir être le moins possible pour l'Etre le plus. Et là, paf ! on rejoint un peu le passage plus haut.


Ce livre vous servira surtout si vous êtes chômeur ou que vous avez envie qu'on vous foute la paix, et à l'heure où l'on requerra la présence de votre grande âme lorsque vous souhaitez en fait juste la tenir à l'écart d'une agitation que vous n'avez pas encore sonnée, vous pourrez répondre :


« Imiter le monde, se conduire pour avoir des amis, étudier pour devenir quelqu'un, enseigner par égoïsme, avoir en aversion bonté et justice, décorer les chars et les chevaux, je ne saurais m'y résoudre. »


Je sais, c'est honteux de dégrader les beaux textes qui ont traversé les millénaires pour les offrir en pâture à des gens cons –qui sont aussi et souvent des gens bons. Cela n'a rien à voir avec la tranche de viande, bien que je dise tout à l'heure : « Voilà à quoi ça mène de donner de la confiture aux cochons ! », ce sur quoi on me répondit : « Si tu connaissais la confiture que fait ma mère, tu serais contente d'être un cochon ». Bref, même les proverbes ne sont plus accessibles aux déficients mentaux, où allons-nous ? C'est comme cette histoire d'attendre sur le bord de la route pour voir défiler l'ambulance qui contiendra le corps de votre ennemi ; ce qu'on veut dire par-là, c'est pas de se planter et d'attendre vraiment que le mec passe déchiqueté devant vous, c'est d'attendre que le désir de le voir crever s'en aille, et ça vient très vite. Pas facile de n'avoir plus personne à haïr, faut bien reconnaître que ça occupait les heures longues. Mais une fois passé ce cap, tout va très vite.


Plus envie d'aller prendre l'apéro, d'aller au cinoche, de niquer un coup ? Après tout, on est si bien avec soi-même ou avec n'importe qui d'autre. « Tu m'aimes, dis ? » vous demande-t-on en faisant les yeux du corniaud qui a un couteau sous la gorge, « tu m'aimes dis malgré ma croupe pourrie ? ». Ben non, bien sûr, mais comment dire… toi ou n'importe qui d'autre… déblatérez donc :


« Une personne accomplie partage les nourritures terrestres et les joies célestes avec les autres, mais n'est pas perturbée par l'aspect utile ou nuisibles des uns et des autres, ni ne participe à leurs bizarreries. Elle ne participe à aucun projet, à aucune affaire. Elle arrive et part lorsque c'est le moment, tout simplement. »


D'ailleurs, vous n'êtes plus obligé d'arriver, après un certain temps.


Voilà donc, ne vous prenez pas trop la tête. Certains se font même tatouer l'enseignement majeur de ce bouquin sur le cul :


« Nous ne savons pas que nous rêvons lorsque nous rêvons et interprétons nos rêves en rêvant. C'est seulement au réveil que nous apprenons que nous rêvions. »


Imagine, demain tu te réveilles et apprends que tout ce que tu as vécu c'était un rêve… bien long, moche et pourri, certes, mais la grosse honte c'est de s'être torturé pour si peu.


Bref, j'ai encore trop écrit, ce qui n'était pas le but, donc je me tais.

Lien : http://colimasson.blogspot.c..
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Voici la traduction d'un ouvrage majeur de la pensée taoïste.
Le titre du livre évoque un passage où est posé la question suivante : au réveil je me souviens d'avoir rêvé être un papillon, mais ne suis-je pas en fait le papillon qui rêve qu'il est un humain ?
Le bouquin est structuré autour de différentes thématiques, illustrées par de courtes histoires ou de brefs dialogues entre diverses figures de ces temps éloignés où, en Chine, plusieurs courants philosophiques tentaient d'éclairer l'homme sur des questionnements intemporels et récurrents.
Le Rêve du Papillon n'est pas tendre avec le confucianisme, lequel repose sur la morale, des notions de bien et de mal qui n'ont pas de réelle consistance pour les adeptes du Tao.
Il y a également plusieurs passages fort intéressants sur la transmission du savoir, sur l'importance considérable accordée aux mots et à des concepts qui finalement ne font qu'éloigner l'homme de sa Voie.
Tenter de résumer une oeuvre aussi dense et aussi spirituelle est bien évidemment trop complexe pour moi, je ne peux que donner un ressenti intime : le Taoïsme est d'une richesse incroyable pour celles et ceux qui pratiquent l'introspection et recherchent des outils afin de parfaire leur cheminement intérieur. Si le Confucianisme semble régi par des lois dogmatiques qui rappellent le phénomène religieux (qui ont leur utilité pour certains), avec le Tao on se rapproche plus du mysticisme et d'un affranchissement total de l'Être.
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Beaucoup de choses m'ont sans doute échappées au court de cette lecture, puis aux dernières pages de ce livre, après une multitude d'exemples de ce qui n'est pas la voie, j'ai eu l'impression que ce qui définit la voie c'est ce que l'on cherche a traduire dans cette expression « l'important n'est pas la destination, mais le voyage »
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Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
La Voie ayant donné l’aspect, le ciel ayant donné la forme, un humain ne nuit pas à son corps par ses amours et ses haines. Tu épuises ta substance en dirigeant ton esprit vers l’extérieur. Tu t’adosses à un arbre et soupires, puis à un sterculier mort et t’endors. Le ciel t’a choisi une forme et tu l’utilises à piailler sur le dur et le blanc.
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Quand je dis d’une personne qu’elle a la vue perçante, je ne dis pas qu’elle voit les autres, mais qu’elle se voit elle-même. Qui ne se voit pas mais voit les autres n’est pas maître de soi mais des autres, obtient ce qui est aux autres et pas à soi, atteint ce qui attire les autres mais pas soi.
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Dire que l’on suit le bien et fuit le mal, suit l’ordre et fuit le désordre, c’est ne comprendre ni les principes de l’univers ni la nature des choses ; c’est suivre le ciel et fuir la terre, suivre le Yin et fuir le Yang, ce qui est bien sûr impossible.
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Une fois déduits la maladie, la vieillesse, le deuil, les chagrins, les malheurs, il ne reste pas plus de quatre ou cinq jours par mois pour rire à gorge déployée.
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Qui se croit supérieur n’est pas supérieur. Quant à posséder les attributs de la Voie, nul n’en possède autant que l’univers, et ce dernier ne fait rien pour les posséder. Qui connaît la supériorité ne la recherche pas, ne la perd pas, ne l’abandonne pas, ne se laisse pas influencer par les choses, se tourne en soi-même et trouve l’infini, suit l’antiquité sans contrariété. Telle est l’essence de la véritable supériorité.
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Videos de Tchouang-tseu (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Tchouang-tseu
Découvrez le replay de la table ronde spéciale ALBUM de « Poésie partout » organisée par Interbibly sur Twitch le 11 février 2021. Une rentrée littérature jeunesse en Grand Est en partenariat avec le Centre de créations pour l'enfance de Tinqueux dans le cadre du Marché de la poésie jeunesse, avec le soutien de la Drac et de la région Grand Est.
Animée par Amélie Plançon, directrice de Lecture & loisirs et du Salon régional du livre pour la jeunesse de Troyes.
Invités :
3OEIL [3zeuille] est une maison d'édition rémoise née en 2016. Elle édite des livres, des estampes et conçoit des expositions. Olivier Philipponneau, éditeur, auteur de bande dessinée et illustrateur viendra présenter la nouvelle collection Philonimo. Les deux premiers titres "Le Porc-épic de Schopenhauer" et "Le Corbeau d'Épictète" seront vite rejoints au printemps 2021 par "Le Papillon de Tchouang-Tseu" et "Le Lézard de Heidegger". https://www.3oeil.fr/
CAMILLE TISSERAND est illustratrice jeunesse, diplômée des Arts décoratifs de Strasbourg. Depuis sa sortie de l'école en 2012, elle fabrique des images de tout genre et publie de nombreux ouvrages aux éditions Milan, Emma, Lito, Piccolia, Larousse. Aux éditions du Père Fouettard, elle signe les albums "Loupiote", "Vodou" et "Ours ours ours" qui paraîtra en mars prochain. "La Grenouille à la grande bouche" avec Christina Dorner sera également publié chez Accès éditions. http://www.camilletisserand.com/
EMILIE VAST est autrice, illustratrice et plasticienne. Elle joue avec les lignes pures, la couleur en aplat et le contraste. Inspirée par les arts graphiques du passé, amoureuse de la nature, elle met en scène plantes et animaux, comme autant de personnages venant raconter leurs histoires dans des illustrations stylisées, douces et poétiques. Elle vit et travaille à Reims. Je veux un super-pouvoir ! est sorti en mars 2020 chez MeMo. https://emilievast.com/wordpress/
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