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Citations sur Jésus Man (9)

Lisa s'assied près de moi et plisse les yeux en essayant de déchiffrer ce qui s'affiche à l'écran.
- Tu parles de moi ?
Je hoche la tête.
- Un jour, tu écriras ton histoire à toi. Je ne peux pas le faire à ta place.
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Il s'était jusque-là débrouillé en brodant autour du passé, ou en s'inventant un avenir. La réponse impliquait chaque fois une continuité. Je suis. Je serai. Mais, ce soir, le présent englobait le passé et l'avenir, et ce présent-là l'écrasait.
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Se rapprochant de lui, Soo-Ling posa une main sur sa joue. Un geste de tendresse qui lui fit mal. Il nicha son visage dans cette main. En le caressant, Soo eut envie de lui dire je t'aime, mais elle eut peur car il semblait désespéré. L'avenir - que, toute sa vie durant, elle avait appris à respecter - ne tenait pas dans ces trois mots-là.
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Soo détestait le foot, non pas le jeu en soi, mais la sensation d'être exclue d'une culture. Tommy avait réussi à l'emmener voir quelques matchs, et elle attendait patiemment la fin, immobile et navrée. Après quoi elle se dirigeait vers la sortie, pressée, déterminée, avec un visage de pierre.
Au stade, il y avait des Blancs, des Noirs, des Européens, des Méditerranées. Des gens de toutes origines, l'Asie exceptée. Et tout le monde la regardait comme une estropiée, ou une handicapée. Insupportable.
Tommy ne s'en rendait pas compte. Il prenait cette attitude pour un manque d'intérêt, et elle lui portait sur les nerfs. Le foot devint vite un sujet que Soo-Ling refusait d'aborder, une langue qui les séparait.
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- Je vais vous prendre un rendez-vous auprès d'une agence de placement. Vous voulez bien ?
Pas de réaction.
- Lundi prochain ?
Rien. Tommy, lentement, leva le menton. Acquiescement.
Soulagée, elle inscrivit trois mots dans son Filofax.
- D'autres questions, Tom ?
- Oui. Le congé maladie ?
- Quel congé maladie ?
- Ce n'est pas dans le package de départ ?
McIntyre fit la moue.
- Il n'est pas habituel d'ajouter un congé maladie à un licenciement. En tout cas pas ici.
- Ma mère a travaillé des années pour Repco, les pièces détachées pour voitures, et elle y a eu droit quand on l'a remerciée.
- C'est un cas isolé.
- Pas pour le syndicat.
Il assenait le mot comme une gifle, ce qu'elle comprit très bien. Sa voix douce et féminine allait maintenant devenir cassante, odieuse.
- Autre chose ?
Ouais, écarte les cuisses sur le bureau, salope frigide, tu veux que je te bourre comme la sale pute que t'es ?
- Non.
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- On voyagera.
Je veux voir le monde tout seul, pensa-t-il. Faire ce que je veux sans personne pour me voir, personne qui n'en sache rien, personne pour raconter quoi que ce soit.
Excepté Dieu.
Mais Dieu sait tout déjà.
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Il fantasmait régulièrement sur sa mort. Son absence serait un soulagement. Puis la culpabilité confirmait ce qu'il savait déjà : il était une chose obscène, à peine humaine.
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Se voyant bien dans la mêlée, il avait autrefois tenté d'intégrer l'équipe de son lycée. La première fois que le ballon avait volé vers lui, il avait fermé les yeux, l'estomac soulevé et la chair de poule - moins d'une seconde, mais cela avait suffi. Lui sautant sur le dos, un autre l'avait intercepté.
- Stefano, que t'es con ! avait-il entendu.
Loser.
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Il observa la rue. Vêtue d’une longue robe noire, une fille balançait son sac à main à bout de bras. Un type en bleu de travail, fumant une cigarette, se grattait l’entrejambe. La virilité sans fard des ouvriers lui faisait toujours penser à Dom. Clignant des yeux, Tommy serra sa tasse entre ses mains. Le café insipide était beaucoup trop chaud. Il la reposa et s’enfouit en lui-même.
Pathis. Somers. McIntyre la salope. Un besoin de baiser immense, écrasant. Son érection contenue par ses vêtements, et il ne quittait pas la patronne des yeux. Mal à l’aise, elle se mit à frotter l’évier.
Il se dégageait de cet homme une tristesse détestable qui ne lui inspirait aucune compassion.
Synonyme de rejet, la distance qu’elle imposait à Tommy donnait une force tangible à sa colère, et en même temps son sexe se raidissait.
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