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sur 125 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il y a un peu plus d'un an je lisais « la vis », recueil d'histoires courtes de Yoshiharu Tsuge. Tout en reconnaissant le talent de l'auteur je n'avais pas été véritablement séduite par son univers. Certaines histoires m'avaient plu, d'autres m'avaient laissée de marbre. Je disais alors ne pas vouloir poursuivre la découverte de l'auteur. Finalement, la curiosité l'a emporté. Ayant vu régulièrement cité « l'homme sans talent » comme un manga majeur, j'ai eu envie de le lire. Encore une fois Tsuge me laisse sur une drôle d'impression.

Difficile de dire si j'ai aimé ou pas ce manga. « L'homme sans talent » est indéniablement l'oeuvre d'un auteur qui ne cherche jamais la facilité. Que ce soit narrativement ou visuellement, c'est une oeuvre très personnelle. J'ai vraiment trouvé le dessin très réussi. le trait est très réaliste et en même temps pas dénué d'un certain onirisme. C'est très délicat, très poétique tout en étant âpre.
Apreté qui est à l'image de l'histoire racontée. Qu'est-ce que c'est déprimant ! D'un bout à l'autre du livre, je n'ai pas senti une seule once d'espoir, c'est d'une insondable tristesse. Et c'est ce ton complètement désespéré qui m'a empêchée d'apprécier ce manga. J'ai mis pas mal de temps à en venir à bout car j'avais beaucoup de mal à trouver la motivation de le continuer. Pourtant, je ne ressentais aucun ennui et je percevais les indéniables qualités de l'ouvrage mais je n'étais pas pressée de replonger dans ces abysses de tristesse.

Peut-être que ce n'était pas le bon moment pour que je lise « l'homme sans talent », peut-être que si je l'avais lu à une autre période j'aurais su pleinement l'apprécier à sa juste valeur… ça je ne le saurai jamais. Si je n'ai pas aimé ma lecture, je suis tout de même admirative du talent de l'auteur. C'est une bonne chose que des oeuvres telles que celles-ci, arides et difficiles, soient éditées. Je ne peux pas prétendre avoir passé un bon moment avec « l'homme sans talent » mais je conseille tout de même la lecture de ce manga, en étant prévenu de son côté déprimant.
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Ca y est c'est reparti. Me voila sombrant de nouveau dans un manga comme je les aime. Il est venu par le hasard des rayons de ma Médiathèque ; il m'a attiré, je l'ai peut être attiré aussi...
Toujours est-il que je ne connaissais pas Yoshiaru Tsuge....
Et je comprends petit à petit ce que j'aime tant dans ces manga ; ce qui les différencient des BD : c'est l'âme de l'Homme, sa psychologie qui les hantent et leur donnent leurs profondeur.
Tout est dans le non-dit. Il ne se passe presque rien. Et pourtant....beaucoup de choses.
On y parle de douceur, de simplicité, de vie intérieure, d'amour, de blessures de l'âme.
Les hommes n'y sont pas des machos. Très loin de là ...
Les femmes, elles, assez matrones, acariâtres, avilissantes voire castratrices.
Mais on peut les comprendre car il y est question d'hommes talentueux qui, un jour, renoncent à leur don.
Pourquoi ?
Tel est le thème de ce manga intriguant qui se pose là comme un contrepoint aux injonctions contemporaines visant à tout sacrifier à sa réussite sociale.
Un manga qui laisse à réfléchir mais qu'aucun « bon » père de famille ne devrait laisser traîner dans les mains de ses enfants.
De toute façon il ne leur est manifestement pas destiné.
Une lecture tristounette mais apaisante.
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C'est l'histoire d'un homme dont tous les projets échouent faute d'ambition ou à cause de concours de circonstances. Dessinateur de bandes dessinées, il ne croit pas à l'avenir de cet art. Il entreprend alors de faire commerce de vieux appareils photos qu'il répare, puis d'antiquités, et enfin de pierres...
Je suis ressortie de cette lecture un peu déprimée par tout le poids de l'échec qui émane de cette hsitoire. Les relations familiales décrites dans le livre (et notamment avec sa femme) sont dures, sans tendresse, marquées par la misère.
On suit le héros rêveur qui ne trouve pas sa place dans la société et est considéré par ses voisins et ses proches comme un bon à rien. On aimerait qu'un de ses projets au moins aboutisse...
J'ai lu avec intérêt les explications autour de l'art des pierres au Japon qui s'était développé autour de "cailloux" aux formes évocatrices, souvent représentant des paysages de montagne avec cascade... le trait du dessin est très expressif comme toujours dans ce type de manga.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Au bord de la rivière, sur un humble et branlant étal, sont alignées des pierres. Ce sont des pierres quelconques, sans grâce ni beauté, et pourtant l'homme qui tient l'étal les met en vente. Bien sûr, aucun client ne vient, et l'homme passe là ses journées, comme si l'attente était justifiée par l'arrivée tardive de son petit garçon venu le chercher pour le dîner. Un travail inutile, donc, puisqu'il ne rapporte aucun revenu à celui qui le pratique, et n'est source d'aucun progrès pour la société. Ainsi débute L'homme sans talents, de Yoshihiro Tsuge, chronique d'un échec, certes, mais d'un échec volontaire. de cet homme héros malgré lui, on pourrait dire qu'il tient à un honneur qui le dessert.

Le lecteur se trouve confronté à un parcours qu'il qualifierait volontiers d'absurde. L'homme que l'on suit était autrefois un auteur respecté de mangas. Refusant les compromissions que supposaient des commandes commerciales, il se lança dans la revente de vieux appareils photographiques retapés par ses soins, puis débuta le commerce des pierres-paysages, art parfaitement japonais visant à retrouver dans certaines pierres, trouvées dans le lit des rivières, des paysages évoqués par leurs formes ou leurs couleurs. Évidemment, l'homme n'y connaît rien, ramasse des pierres au hasard dans le lit de la rivière la plus proche de chez lui, et tâche de vendre sa très humble récolte sur un étal de fortune perdu au milieu de nulle part. Malgré l'échec attendu de son entreprise, l'homme persiste, et embarque femme et enfant dans un parcours hasardeux ressemblant fort à un suicide tant professionnel que social et familial.

Toutefois, ce personnage semble choisir volontairement cette marginalisation. Car celle-ci est garante de liberté, au sens où aucun homme ne peut dicter sa conduite à cet "homme sans talents". Cette liberté est d'ailleurs à mettre en rapport avec le reste de la société japonaise, dans laquelle hommes et femmes font des choix raisonnables, attentifs tant à leur famille qu'à la gestion de leur carrière. Ainsi, L'homme sans talents semble déjà porter une réflexion sur la condition humaine et sur le principe de liberté. Est-il vraiment libre, celui qui fait ses choix en fonction des opportunités futures ou des succès quasi certains que ces derniers lui apporteront ?

A lire L'homme sans talents, on ressent toutefois presque une gêne, une douleur, tant le parcours de cet homme apparaît laborieux et sans espoir. Défendant parfois jusqu'à l'absurde sa façon de voir et de faire, et à travers cela son honneur, il entraîne dans son sillage son épouse et son fils, qui se morfondent de désespoir et de tristesse. Les personnages secondaires qu'il croise sont peu reluisants (le collectionneur de pierres-paysages, l'antiquaire spécialiste des appareils photos, l'aubergiste ...), auxquels l'auteur ajoute, en fin de manga, ce conte relatant la vie d'un vieil artiste qui vivote grâce à la pitié qu'il inspire, avant de finir rejeté de tous, son cadavre traité comme un objet encombrant. Les hommes sans talents sont nombreux dans le manga : sans talents, au sens où leurs efforts individuels sont inutiles pour la société, puisque dans celle-ci, ils sont invisibles. Ainsi du personnage principal, invisible physiquement pour ses clients, puisque son humble étal est au bord de la rivière, où personne ne passe. Invisibilité géographique, invisibilité sociale de cet homme dont bientôt même l'épouse n'attend plus rien. de là, on retourne à la réflexion initiale, relative au degré raisonnable des choix faits par tel ou tel personnage. Et de se poser la question du jugement de ce caractère raisonnable : qui décide de la pertinence de telle ou telle décision, si ce n'est nous-mêmes, lecteurs de ce manga, femmes et hommes engagés dans la vie civile ? Déterminer le manque de raison ou d'utilité apparaît alors bien subjectif, et ces qualificatifs peuvent, d'une certaine manière, être attribués arbitrairement à toutes et tous, à tout moment de la vie. Demeure donc le libre-arbitre, seul élément tangible de la vie des hommes et qui, par son essence inconstante, induit ainsi grandement la fragilité de la condition humaine.
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Voilà un manga qui ne respire pas la joie de vivre. Suivre un bon a rien qui rate tout ce qu'il entreprend, ruine sa famille et s'enferme dans un état à mi-chemin entre l'amertume et une sorte de léthargie a de quoi faire déprimer le lecteur.


On se laisse toutefois porter par ces petites histoires quotidiennes ; se laisser bercer par l'ambiance mélancolique parsemée de touches d'humour et d'une certaine tendresse. Je ne peux pas dire avoir été toujours passionné ; les chapitres étant, selon moi, d'une qualité inégale.


Un bon manga tout de même au récit intimiste et au dessin soigné.
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Difficile de qualifier ce manga qui n'est pas à proprement parler une autobiographie, mais plutôt un manga d'introspection. C'est une chronique assez sombre d'une vie de misère, où l'on survit plus que l'on vit. Sur son chemin le narrateur de L'homme sans talent croise beaucoup de miséreux comme lui. Mais il est difficile de dire dans quelle mesure lui-même n'a pas choisi cette marginalité. Son refus de persévérer dans le dessin, la seule activité qui lui ait apporté de la reconnaissance et permis de gagner sa vie, est une sorte de suicide social. Mais c'est aussi sans doute la seule manière qu'il ait trouvée d'habiter poétiquement le monde.

L'homme sans talent est typiquement le genre d'album à déconseiller aux amateurs de mangas de divertissement. On y trouve très peu d'action. On s'y ennuie d'ailleurs un peu. Et on court le risque de se laisser gagner à la mélancolie et même de refermer l'album particulièrement déprimé. Mais on y trouve aussi beaucoup de poésie, quelques moments de grâce, et une philosophie de vie qui donne à réfléchir.

Lien : http://uncahierbleu.wordpres..
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Je débute dans la lecture des mangas aussi je n'en connais pas les codes etc ... Les dessins ne m'ont pas "parlé" j'écris mon petit avis quelques jours après avoir terminé ma lecture et je me dis que c'est peut être là que réside le point fort de ce manga, on ressent à sa lecture une lassitude, une lenteur, une langueur mais je n'ai pas saisi le sens de l'histoire si ce n'est que c'est un homme qui a arrêté d'écrire pour faire une collection de cailloux que tout le monde peut trouver, de les mettre en vente et qui de jour et en jour s'enfonce dans la pauvreté et la misère sociale. Je suis consciente que je suis peut être passée à côté de quelque chose ... mais quoi ?
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