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Corinne Atlan (Traducteur)
EAN : 9782070423101
187 pages
Gallimard (29/05/2003)
3.67/5   45 notes
Résumé :

« La maison d'arrêt d'Hakodate était l'unique établissement pénitentiaire du japon proposant des cours d'entraînement naval. Cette année, dix détenus devaient bénéficier de cette formation, et je découvris parmi eux un de mes anciens camarades d'école. Je fus plus abasourdi encore par le fait que cet ancien condisciple n'était autre qu'Osamu Hanai... » Saitô, le narrateur, un des g... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Saitô, le narrateur, issu d'un modeste milieu de pêcheurs, devenu gardien de prison à la maison d'arrêt d'Hakodate, seul établissement pénitentiaire du Japon qui proposait des cours d'entraînement naval, découvre et reconnaît avec stupeur parmi les délinquants incarcérés , dix- huit ans après, Hanai, le "tortionnaire, "celui qui l'avait humilié publiquement après la disparition en mer de son pére, alors qu'il n'était qu'un enfant, "un fils de pêcheur sans le sou "........

Hanai, transformé en ineffable délinquant modèle, pervers, sournois et manipulateur ........avec son côté "gentil petit garçon qui veut se faire bien voir de tout le monde...."

Tout au long de ce court récit questionnements, suppositions, doutes, réminiscences douloureuses, souvenirs , meurtrissures, violences verbales , irritations , humiliations anciennes vont hanter sans cesse le narrateur dans ce milieu confiné , prétexte à des disputes, à des rapports de hiérarchie et de rivalité......

On oscille constamment entrer ravivement de vieilles blessures anciennes enfouies et longues descriptions non pas seulement de paysages mais du choc psychologique dû aux mauvais traitements subis dans l'enfance par Saitô.
La sourde irascibilité, la solitude ressentie malgré sa femme et son enfant, l'angoisse, la vive douleur des souvenirs dont Saitô souffrait à l'origine, s'aggravent depuis l'arrivée d'Hanai au pénitencier......
Parviendra- t- il à apaiser la brûlure de ses irritations , ces réminiscences qui le poursuivent et l'obsèdent, le tourmentent sans répit aucun?
Hanai le reconnaîtra t- il ?
Au final, la recherche d'un équilibre , d'un sens à la vie , une belle écriture et une analyse psychologique puissante, intense où l'auteur décortique avec force, sensibilté la relation infiniment complexe d'un bourreau avec sa victime qui semble "inchangée", avec sa fausse bonté, et ses" simagrées habituelles.."
.
Un huit- clos oppressant tout en tension dont la fin est déroutante........ la critique n'est pas aisée, il n'incite pas à l'optimisme .....
Un auteur dont j'ai lu il y a longtemps "Le Bouddha blanc".
J'aime beaucoup la littérature Japonaise, parfois déroutante .

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J'ai beaucoup aimé ce court roman d'Hitonari Tsuji qui a obtenu le prix Akutagawa en 1997. C'est un roman psychologique avec une atmosphère oppressante de bout en bout, du suspense et des personnages complexes.
Saitô le narrateur, modeste fils de pêcheurs, était marin sur la ligne de ferries qui relie l'île de Hokkaido à celle de Honshu. Il a été le premier à quitter cet emploi avant qu'ils ne construisent le tunnel de Seikan. Et les autres qui restent jusqu'au bout lui en veulent toujours. Il a cessé de naviguer depuis deux ans mais il ressent toujours une sensation de vertige quand il traverse le détroit brumeux. il serre très fort les poings pour ne pas verser. A présent Saitô est gardien de prison au centre de détention pour jeunes délinquants d'Hakodate. L'unique établissement pénitentiaire du Japon proposant des cours d'entraînement naval. Et là parmi les nouveaux arrivants, il reconnait stupéfait Osamu Hanai, un ancien camarade de classe. A l'école primaire, Hanai a été son tortionnaire après que Saito eut découvert ce qui se cachait derrière son gentil sourire et son comportement de premier de la classe. Dix-huit ans après les deux hommes se retrouvent. Hanai est tout malingre alors que Saito est sportif et costaud. Apparemment les rôles sont inversés et Saito est en position de force. Mais les vieilles angoisses ressurgissent, les souvenirs terribles remontent à la surface et le font chanceler. Hanai n'est-il pas un maître de la manipulation ? Que cache-t-il derrière son comportement exemplaire et son sourire de Bouddha ?
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La crise économique sévit également au Japon. Saîto était steward sur un ferry, le Yoteimaru, permettant la traversée du détroit de Tsugaru, mais cette voie maritime est en passe de disparaître au profit d'une liaison ferroviaire reliant les deux principales îles du Nord du Japon. Nous sommes à Hakodate, au sud de l'île Hokkaido. Originaire de cette région, Saîto ne se voyait pas naviguer sur d'autres eaux. Il se reconvertit donc en gardien de prison au centre pénitentiaire de Hakodate même, qui propose en plus des cours d'entraînement naval aux prisonniers en vue de leur réinsertion.

Au moment où Saîto se sent le plus seul, où son esprit se replonge dans son passé avec la disparition de son père en pleine mer et les divers déboires et querelles de bistrot avec d'anciens coéquipiers du ferry prenant son changement de cap pour de la lâcheté et une suprême trahison, Saîto reconnait dans les nouveaux pensionnaires de la prison un ancien camarade de classe, Osamu Hanai.

Et les souvenirs lui remontent à la surface. Avec des airs de sainteté affichés en public, Hanai était en fait devenu un véritable tortionnaire envers Saîto, devenant chef de bande et montant tous ses camarades contre lui. le jour de la revanche semble être donc arrivé. Saîto va pouvoir se libérer du joug de son ancien bourreau, puisque les rôles sont maintenant inversés. Les humiliations subies sont encore bien ancrées au fond de son âme et l'heure de la vengeance semble avoir sonné. Mais est-ce que cela va être réellement le cas ? Saîto ne va cesser d'observer son ancien camarade, pour le prendre en défaut, pour le comprendre et enfin trouver la force qui lui manquait pour l'affronter. Il n'est pas aussi facile, même pour Saîto, devenu fort, musclé et respecté, d'afficher un ascendant moral sur son ancien camarade, détenu malingre et sans envergure.

La lumière du détroit devient, en toute simplicité, mon troisième roman de Hitonari Tsuji (après le bouddha blanc et L'arbre du voyageur). Et je ne compte pas m'arrêter en plein milieu de ce cheminement. La voie est tracée et le bout du chemin pas encore visible. Ses trois livres, tous différents mais tous empreints d'une même philosophie bouddhique, sont du style à être lus, une fois, deux fois voir même trois pour assimiler tous les sentiments cachés de ces préceptes orientales. Ils me font voyager, ils me font réfléchir et même penser (et ce n'est pas du luxe).

Qui est le plus libre, le gardien de prison ou le prisonnier même ?
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Tsuji Hitonari rédige ici un roman où ne flotte aucune trace de fantastique.

La narration se concentre sur Saitô, ancien steward sur un ferry qui a du se reconvertir bon gré mal gré en gardien de prison, du fait de la crise économique. Alors qu'il est encore en phase d'adaptation à sa vie sur terre, transition plus difficile qu'on pourrait croire, il reconnaît parmi les nouveaux détenus placés sous sa garde un ancien "camarade" de classe, Hanai. En réalité, un manipulateur et tortionnaire qui lui a infligé dans le passé une profonde humiliation.

L'intrigue oscille entre réminiscences et présent. Sous le pinceau de Tsuji Hitonari, le ton se fait tantôt lourd et asphixiant, tantôt poétique quand il décrit les magnifiques paysages. Comme souvent dans la littérature japonaise, le non-dit se fait la part belle.

On suit avec grand intérêt l'évolution des relations entre Saitô et Hanai, entre poids du passé et changement de rapports de force. Comme à son habitude, Tsuji Hitonari signe ici un excellent roman à l'atmosphère singulière.
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Hitonari Tsuji signe là son 2ème roman. Et c'est toujours avec beaucoup de talent qu'il continue son introspection dans les zones d'ombres de l'âme humaine.

Le héros de cette histoire est Saitô. Pendant son enfance, il a été victime d'une terrible humiliation de la part d'un élève de son école. On le sait, les enfants ne sont pas tendres entre-eux. Les adultes savent qu'il ne faut pas trop se mêler de leurs histoires pour qu'ils apprennent à se défendre, à moins bien sur que cela ne devienne violent. Par contre, comment deviner les agissements d'un enfant qui a déjà en lui toute la perversité d'un manipulateur et qui va harceler un de ses camarades sans aucune forme de violence apparente. Quelle séquelle va laisser cette agression silencieuse dans le cerveau de l'enfant ?
A l'âge adulte, Saitô semble être devenu un homme équilibré qui mène sa vie d'une manière intelligente. Il est fraîchement nommé surveillant de prison et semble avoir intégrer les règles professionnelles de ce métier. Pourtant, quand il aperçoit parmi les nouveaux détenus, Hanai le bourreau de son enfance, Saitô est extrêmement troublé par cette rencontre qui fait remonter en lui des souvenirs enfouis. Saitô n'a plus rien à craindre de son ancien camarade de classe, sa position sociale le protège de tout contact avec les détenus. Pourtant une relation trouble et oppressante s'installe entre les deux hommes. Ce qui montre que l'impact de cette agression est encore à vif dans le cerveau de Saitô qui semble sombrer peu à peu dans une sorte de folie alors qu'à l'opposé Hanai garde une attitude impassible voire indifférente au monde qui l'entoure.
On va découvrir peu à peu, que de nouveau un jeu malsain se joue entre les deux hommes.
Hitonari Tsuji décortique, avec beaucoup de justesse, la relation complexe d'un bourreau avec sa victime qui semble être restée la même malgré les années qui les ont séparés. Il démontre aussi comment un être humain peut s'enfermer lui-même, en bloquant ses pensées à toute forme de raisonnement, et se laisser envahir par ses peurs enfantines.
La lumière du détroit est un livre qui se lit vite, tellement l'oppressante tension de cette histoire demande d'en savoir la fin très vite !
Le dénouement de ce roman est déconcertant comme souvent dans les romans japonais. Les auteurs semblent laisser la fin de leurs romans au bon plaisir et à l'imagination de leurs lecteurs. Personnellement, je me suis habituée à ces fins ouvertes.
Surtout ne vous fiez pas à la 4ème de couverture qui apporte vraiment de mauvaises informations sur ce roman.
Lien : http://de-page-en-page.over-..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Près de deux années s'étaient écoulées depuis que j'avais cessé de naviguer, pourtant la sensation de vertige que j'éprouvais à bord demeurait ancrée dans ma chair. Au cœur de ce détroit battu par les embruns, le visage offert aux innombrables aiguilles de neige durcie qui s'abattait d'un ciel bas et gris, je crispais les orteils de toutes mes forces pour ne pas tanguer et m'efforçais de résister au roulis qui montait en moi, comme si je me tenais aux frontières mêmes de la vie et de la mort. Lorsque les sirènes du ferry-boat s'éloignaient, que cessaient les remous des hélices et que les cormorans s'en allaient sur l'autre rive, je restai planté là, dans l'enceinte du centre de détention pour jeunes délinquants d'Hakodate, tête levée, contemplant d'un œil vague le ciel à nouveau serein.
(2ème paragraphe)
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Le néon suspendu au-dessus de sa tête auréolait son corps d’un nimbe doré. La peau de son crâne, sous les cheveux rasés de près, réfléchissait crûment la lumière. Son uniforme de prisonnier le drapait comme une étole de bonze, et il émanait de lui cette douceur qui n’appartient qu’à ceux qui se sont libérés de la loi du karma. Ses yeux suivaient les lignes d’un livre, déchiffrant silencieusement le sens de l’univers qu’il renfermait. Raideur et souplesse coexistaient dans le tracé de ses lèvres finement serrées et en même temps pleines de mollesse. Mon regard parcourut les courbes de son corps, depuis le haut du crâne, les épaules, jusqu’aux genoux croisés ; face à cette forme flexible en union avec le cosmos, je ne pus m’empêcher de déglutir inconsciemment.
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J’avais beau être sur la terre ferme, je ne pouvais oublié la mer.
Sur cette langue de sable coincée entre la baie d’Hakodate et le détroit de Tsugaru, pas un endroit n’échappait au parfum des marées. Le monde carcéral où je vivais désormais ne faisait pas exception, malgré son sévère isolement, et le vent, pénétrant sans peine derrière les hautes murailles de briques, venait réveiller en moi le souvenir nostalgique, encore à vif, de l’océan.
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Ce dernier m"avait un jour fait condamné à une peine de prison par nos camarades. Un brusque malaise avait obligé notre professeur à interrompre les cours pour rentrer chez lui et nous nous étions retrouvés en étude, livrés à nous mêmes et censés travailler seuls.
Les devoirs, quel ennui ! s’était écrié Hanai, pour proposer ensuite : "si on organisait plutôt un procès ?"
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Depuis son arrivée à la prison, j'observais Hanai en secret, veillant à ce que personne de mon entourage ne s'en aperçût. Je concentrai toute mon attention sur ses moindres gestes pendant les cours d'entrainement maritime mais aussi au moment des repas, des pauses et même lorsqu'il se levait pour aller aux toilettes.
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